Depuis qu'il a été adossé à  la Constitution de la République, et même avant, le principe de précaution est partout. Il est invoqué parfois à  bon escient et souvent à  mauvais escient, quand il s'agit de justifier une posture sceptique ou de prévention vis-à -vis du progrès scientifique et technique. Rappelons donc comment ce principe de précaution est défini dans la Charte de l'environnement :

Art. 5. - Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à  la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à  l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à  la réalisation du dommage.

Or quand les médias parlent de principe de précaution à  propos de la grippe aviaire, on est loin de ce cas de figure. Comme le faisait remarquer un lecteur du Monde dans le courrier des lecteurs du numéro du samedi 25 février 2006 :

(...) Vu les connaissances que nous avons sur cette épizootie et potentielle épidémie, il semble bien que nous ne soyons plus dans le domaine de la "précaution", comme pour les OGM ou même la transmission à  l'homme des prions de la vache folle, mais dans la "prévention" (sans "principe") pure et simple. Va-t-on nous écrire : "Il faut appliquer le principe de précaution pour traverser la rue" ?

Car le danger est de faire perdre son sens à  ce concept fort en l'employant à  tort et à  travers. Justement, la Mission d'animation des agrobiosciences basée en Midi-Pyrénées organise un débat le 5 avril prochain sur ce thème, à  la Maison Midi-Pyrénées de Toulouse. Vous y êtes tous invités !!