Gavin Schmidt, du blog RealClimate, se penche sur la manière dont un article scientifique a été repris dans la presse. Ce faisant, il constate à  quel point la traduction de la sphère scientifique à  la sphère journalistique/sociale est difficile.

Il s'agit en l'occurrence d'un article de Stainforth et al. sur des simulations destinées à  déterminer les valeurs de la sensibilité du climat (i.e. la hausse des températures qu'entraînerait un doublement des concentrations en CO2 de l'atmosphère). Alors que les valeurs habituellement admises vont de 1.5 à  4.5 °C, ils obtiennent une gamme de 2 à  11 °C. L'article paru dans Nature met bien en avant le fait que la valeur extrême de 11 °C n'a aucune visée prédictive mais montre simplement que de telles valeurs ne peuvent être écartées par la modélisation. Dans la couverture que la presse a donné de cet article, et notamment le documentaire de la BBC pointé du doigt par Gavin, les journalistes se sont concentré sur les 11 °C en les interprétant comme une prévision de réchauffement climatique à  l'horizon 2100.

Or, selon Gavin, ce ne sont pas les journalistes qui sont à  blâmer mais les scientifiques qui ont cédé aux sirènes de la communication en écrivant leur communiqué de presse. Au lieu d'insister sur le contexte et la signification de ces recherches, ils donnent en pâture aux médias affamés un chiffre marquant, 11 °C, et un titre alléchant : "Sombres résultats préliminaires pour la plus grande expérience mondiale sur le réchauffement climatique".

Ce billet très intéressant a suscité de nombreuses réactions et compte aujourd'hui 229 commentaires. Comme quoi, le débat est loin d'être clos et passionne le public...