Le modèle de publication dit de l'open access, ou accès libre aux résultats de la recherche, fait passer la charge du financement des lecteurs aux auteurs. Ainsi, ce qui ne change pas grand chose pour les organismes de recherche (les dépenses sont juste transférées du poste de la bibliothèque à  celui des équipes de recherche), représente un bond en avant pour l'accès à  l'information scientifique : désormais, une part grandissante de la littérature scientifique peut être lue sans contraintes, partagée, traduite, réimprimée, reprise etc. grâce à  des licences très souples type Creative Commons. Une utopie dont Gutenberg et Paul Otlet n'auraient même pas osé rêver !!

Ainsi, Lionel Suz, médecin à  la Réunion et dont le blog s'étend longuement sur l'épidémie de Chikungunya, a pu — sans être chercheur et avoir accès à  une bibliothèque universitaire — rendre compte d'un récent article paru dans Public Library of Science Biology sur le séquençage de différentes souches du virus chikungunya isolés dans l'Océan Indien. Et c'est ainsi que de proche en proche, par relais et traductions interposées, d'Internet aux disques durs et supports CD, le contenu d'articles scientifiques primaires peut se disséminer... La même revue PLoS Biology rapporte d'autres exemples, comme cet article scientifique ayant reçu une couverture médiatique importante (Time magazine, Die Zeit, Al-Jazeera) et téléchargé des dizaines de milliers de fois. Bien plus que le lectorat habituel d'un article scientifique ! Ou encore, cet article paru en anglais et qui a pu être traduit en espagnol pour être publié dans un magazine argentin sur l'environnement !