Lu sur une liste de diffusion, un très bel extrait du dernier livre d'Erri de Luca, Sur la trace de Nives. Il s'agit du dialogue imaginaire entre l'écrivain et la célèbre alpiniste italienne Nives Meroi, sur les pentes de l'Himalaya :

Nos ancêtres sont allés à  la chasse d'immense. Ils agrandissaient ainsi la vie. C'est pourquoi l'astronomie a été la première science des civilisations. La nuit fut explorée plus que le jour parce qu'elle était bien plus vaste. La pensée a forcé les secrets, chipé des connaissances pour élargir le champ de la vie étroite. Lorgner l'infini fait augmenter l'espace, la respiration, la tête de celui qui l'observe. A force d'étonnement, la science a progressé. Eprouver de l'émerveillement est une qualité scientifique essentielle, parce qu'elle incite à  découvrir. J'ignore s'il en est encore ainsi, je ne connais rien à  la science et je ne connais pas de scientifiques. Le terme même de scientifique me rend soupçonneux. Pourtant, s'il n'y a plus d'étonnement dans le déclic de celui qui s'enferme dans un laboratoire, tant pis pour lui et tant pis pour la science.

Ou comment le scientifique doit s'émerveiller et la science doit ré-enchanter le monde...

Sur ce, je vous souhaite à  tous de très belles fêtes de fin d'année !