Voici à  nouveau un texte traduit en français, publié dans la seconde moitié du XXe siècle :

De par les conséquences socio-culturelles imprévues du progrès technique, l'espèce humaine s'est elle-même mise au défi non seulement de provoquer la destinée sociale qui est la sienne mais encore d'apprendre à  la maîtriser. Et il n'est pas possible de relever ce défi lancé par la technique avec les seules ressources de la technique. Il s'agit bien plutôt d'engager une discussion, débouchant sur des conséquences politiques, qui mette en rapport de façon rationnelle et obligatoire le potentiel dont la société dispose en matière de savoir et de pouvoir techniques avec notre savoir et notre vouloir pratiques.
D'une part, une telle discussion pourrait éclairer les acteurs de la vie politique, dans le cadre de ce qui est techniquement possible et "faisable", sur la conception que les intérêts auxquels ils ont affaire se font d'eux-mêmes, telle qu'elle se trouve déterminée par la tradition. D'autre part, à  la lumière des besoins ainsi articulés et ré-interprétés, ils pourraient juger par rapport à  la pratique dans quelle direction et dans quelle mesure nous désirons développer notre savoir technique dans l'avenir. (p. 95)

Je peux donner un indice supplémentaire (c'est-à -dire un autre extrait) si vous séchez trop ;-)

[Mà J 13/03, 22h00] : Bravo à  Anon qui a reconnu Jà¼rgen Habermas dans La technique et la science comme "idéologie", et plus précisément le chapitre "Progrès technique et monde vécu social" (Gallimard, "Tel", 1990). Pour un texte paru pour la première fois en 1966, on ne peut que saluer son extrême pertinence et acuité, ce qui a d'ailleurs trompé François !