Des blogs de scientifiques, il y en a (beaucoup en anglais, moins en français). Des scientifiques qui bloguent des vidéos, cela existe. Mais un article récent de la revue Chemical and Engineering News rapporte des expériences de communication qui passent par ces outils, des expériences institutionnelles et non plus individuelles.

Tout démarre après le buzz des vidéos sur l'expérience Coca + Mentos, que certains ont vu comme de la science populaire (essayer avec d'autres bonbons ou boissons, changer les variables une par une et observer le résultat) et a d'ailleurs suscité l'intérêt des chercheurs qui s'interrogent toujours (comme en témoignent de récents courriers des lecteurs dans La Recherche ou Science & vie). Le Museum of Science de Boston y a rapidement perçu un moyen de toucher un nouveau public et en a profité pour demander aux internautes de voter pour leur explication préférée des concepts d'échelle nanométrique et nanoscience. Dilemme que les scientifiques du musée eux-mêmes avaient du mal à  trancher (voir la vidéo gagnante).

L'American Association for the Advancement of Science (qui édite la revue Science) a également posté une vidéo sur les effets du réchauffement climatique, préparée à  l'occasion de leur colloque annuel mais qui pouvait bien, après tout, toucher le plus large public possible. Le succès de la vidéo n'a pas été à  la hauteur des espérances d'où une leçon : il faut rester concis et faire court. Leçon mise en application avec une seconde vidéo sur l'évolution...

Les laboratoires du projet européen nano2hybrids (dont un français), qui vont travailler pendant trois ans sur des combinaisons de nanotubes de carbone et de nanoparticules de métal, ont choisi une autre option, celle de tenir un journal filmé sur l'avancement des recherches, un video diary. Il ne s'agit plus de communiquer des résultats mais de partager la science en train de se faire, à  raison d'une vidéo par semaine, postée d'abord sur YouTube puis bientôt intégrée à  leur propre site. En parallèle, les chercheurs tiennent aussi des blogs pour apporter d'autres informations comme des bibliographies.

YouTube a pour lui l'avantage de la visibilité et d'une communauté déjà  forte. Mais des solutions comme Sciencehack permettent d'accéder uniquement aux vidéos à  contenu scientifique, qu'elles viennent de YouTube ou d'ailleurs. Un début de "Fête de la science 2.0" que j'appelais récemment de mes vœux ?