Un des messages de mon billet sur le Grenelle de l'environnement était que très souvent dans ce type de débats, il n'y a pas d'un côté la science et de l'autre les peurs, l'opinion ou la pseudo-science. Et que la science se retrouvant face à  elle-même, c'est la politique qui permet de trancher.

Un article du New York Times paru le 26 décembre, précisément intitulé "Both sides cite science to address altered corn", ne dit pas autre chose. Avant la décision française sur le MON810, c'est le Commissaire européen Dimas qui décidait unilatéralement de s'opposer à  l'autorisation de mise sur le marché de nouvelles plantes OGM. En se basant sur de nouvelles études montrant que le maïs Bt n'est pas exempt d'incertitudes et de risques à  long terme. Car contrairement aux apparence, l'article nous apprendre vite que le Commissaire Dimas a une foi absolue en la science. Ah ! Mais simplement, il y a des fois où des points de vue scientifiques divergents sont sur la table. Alors pourquoi une science si schizophrène ? Parce que le verre peut sembler à  moitié vide ou à  moitié plein, explique une écologue de l'ETH Zà¼rich. Mais aussi parce que les disciplines et les cultures épistémiques sont comme l'huile et l'eau, elles ne se mélangent pas : une spécialiste des papillons monarques à  l'université du Minnesota estime qu'on ne sait pas vraiment s'il y a un effet des OGM sur les écosystèmes et qu'il est difficile d'anticiper l'apparition de problèmes dans le futur. Tandis qu'un biologiste végétal considère qu'on a passé le stade des interrogations et qu'il s'agit aujourd'hui de nourrir la planète…

à‡a ne vous fait penser à  rien ? Si, bien sûr ! Il y a une semaine, le Comité de préfiguration d’une haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés soulevait des interrogations quant aux conséquences environnementales, sanitaires et économiques possibles de la culture et de la commercialisation du MON 810. Avec, à  l'appui, 27 références scientifiques publiées après 2001. Et que dit l'Association français pour l'information scientifique : l'activation de la clause de sauvegarde n’est pas scientifiquement justifiée… Allez savoir… Et dans ces circonstances, comment l'OMC peut-elle réellement juger si un fait scientifique est réellement nouveau et convaincant ? Quand je vous disais que c'est le politique qui finit par trancher…