En marge de la conférence sur le climat de Poznan (Pologne), Maxwell Boykoff et Maria Mansfield (Université d'Oxford) ont présenté le résultat d'une étude de la couverture médiatique du climat depuis 2004 dans 50 journaux de 20 pays (via Dot Earth).

Leur diagnostic est sans appel : la bulle a éclaté et on n'est plus du tout dans la configuration qui prévalait il y a quelques mois et années :

Pour Ulf von Rauchhaupt, journaliste scientifique à  la Frankfurter Allgemeine Zeitung et blogueur, on peut interpréter cette nouvelle de plusieurs façons :

  • du côté positif : les sceptiques ne pourront plus dire que le réchauffement est une mode qui vise à  survendre sa recherche et obtenir en retour plus d'attention et de moyens ;
  • du côté négatif : on pourrait reprocher aux médias de ne plus jouer leur rôle et de ne pas endosser la responsabilité qui est la leur ; mais que celui qui n'a pas zappé l'énième reportage ou article sur le réchauffement leur jette la première pierre. En fait, il faudrait que le réchauffement s'accélère toujours plus ou qu'il s'arrête soudainement pour attirer de nouveau l'attention.

Comme souvent, il est difficile de faire la part des causes et des conséquences dans ce phénomène : baisse de l'intérêt du public, essouflement des négociations internationales, retour à  une situation de "science normale", situation économique actuelle devenue beaucoup plus pressante..., tous ces facteurs se mêlent pour peindre ce nouveau tableau. Mais surtout, nul ne sait comment cela va évoluer et l'effet que cela aura sur les perspectives climatiques. La Terre est déjà  un système complexe, et c'est une science de l'hyper-complexe qu'il faudrait pour traiter du système {Terre + société}.