La science, la cité - Mot-clé - Internet"La science, la cité" par Enro, alias Antoine Blanchard2022-01-02T10:30:39+01:00Antoine Blanchardurn:md5:82e22a81528fc95c4abd5bc77b387e64DotclearPetite histoire des blogs de science en françaisurn:md5:8a4860cbaf7bce64e872dfb7ec4e35782014-09-08T22:16:00+02:002014-09-08T22:16:00+02:00Antoine BlanchardGénéralblogculture scientifiquehistoireInternet <p>Il y a quelques mois, un chercheur en histoire culturelle m’a contacté suite au <a href="http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/manifestations/13_14/14_02_11.html">colloque “Histoire de la culture scientifique en France : institutions et acteurs”</a> organisé à Dijon en février. Dans le cadre de l’édition des actes, il souhaitait élargir le périmètre des thèmes traités et m’a demandé de <q>faire un article de synthèse sur l’histoire des blogs de science</q>. J’ai longtemps hésité avant d’accepter, et j’ai profité de l’été pour retourner dans mes archives personnelles et fouiller ma mémoire afin d’écrire ce chapitre. <a href="https://docs.google.com/document/d/1-5tRNXCR2pegBHqX4kKJziwYtIUFodQYI5vmZs5RMRU/pub">Le voici en version auteur</a> : j’en suis assez fier. N’hésitez pas à laisser un commentaire pour signaler une erreur ou combler un manque.</p>
<iframe src="https://docs.google.com/document/d/1-5tRNXCR2pegBHqX4kKJziwYtIUFodQYI5vmZs5RMRU/pub?embedded=true" height="880" width="740"></iframe>Émission #fail sur France Culture ?urn:md5:41ba6433c64151bd6c27bc2326d21d7a2010-11-28T12:00:40+00:002010-11-28T12:06:46+00:00Antoine BlanchardGénéralblogFrance cultureInternet <p style="text-align: justify;">« Comment le numérique peut-il développer la culture scientifique ? ». Tel était le thème de <a href="http://www.franceculture.com/emission-science-publique-club-science-publique-comment-le-numerique-peut-il-developper-la-culture-s" target="_blank">lémission</a> "Science publique" du 19 novembre (animée par Michel Alberganti) avec Etienne Klein, <a href="http://www.knowtex.com/user/AlexM" target="_blank">Alexandre Moatti</a>, Pierre Olivier Pulvéric et Bruno Racine. Le débat sannonçait ambitieux... Mais l'émission aurait dû s'appeler « Comment la numérisation du savoir peut-elle contribuer à diffuser la connaissance scientifique ? » vu l'angle étroit qu'elle s'est donné pour aborder le sujet.</p>
<p style="text-align: center;"><img class="aligncenter size-full wp-image-1541" title="fail" src="http://www.knowtex.com/blog/wp-content/uploads/2010/11/fail.jpg" alt="" width="400" height="299" /></p>
<p style="text-align:center;"><object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.enroweb.com/dotclear/dewplayer.swf?son=http://www.franceculture.com/sites/default/files/sons/2010/11/s46/Science_publique--France_Culture_2--NET_3933a011-4411-4826-920a-5d2f32df1c57_DF.mp3" height="20" width="200"> <param name="movie" value="http://www.enroweb.com/dotclear/dewplayer.swf?son=http://www.franceculture.com/sites/default/files/sons/2010/11/s46/Science_publique--France_Culture_2--NET_3933a011-4411-4826-920a-5d2f32df1c57_DF.mp3"> </object></p>
<p style="text-align: left;"><a href="http://www.franceculture.com/sites/default/files/sons/2010/11/s46/Science_publique--France_Culture_2--NET_3933a011-4411-4826-920a-5d2f32df1c57_DF.mp3" target="_blank">Télécharger l'émission complète au format MP3</a></p>
<h3>Vous avez dit numérisation des ressources ?</h3>
<p style="text-align: justify;">Les uvres historiques de la science sont numérisées de manière partielle ou intégrale (100 000 ouvrages / an) rapporte Bruno Racine, président de la <a href="http://www.bnf.fr" target="_blank">Bibliothèque nationale de France</a> (BnF). Celui-ci venait notamment discuter de l'accord signé le 7 octobre avec Microsoft pour lindexation sur le moteur de recherche <a href="http://www.bing.com/" target="_blank">Bing</a> de ses uvres numérisées.</p>
<p style="text-align: justify;">La bibliothèque en ligne <a href="http://gallica.bnf.fr/" target="_blank">Gallica</a> de la BnF devrait compter 1,2 million de documents en 2011, pendant que <a href="http://books.google.fr/" target="_blank">Google Books</a> s'impose aussi sur ce marché et passe un accord avec l'éditeur Hachette pour la numérisation de 40 000 à 50 000 uvres en langue française aujourdhui épuisées.</p>
<p style="text-align: justify;">Avec un marché colossal et une logique de partenariats public/privé en plein essor, il ne faut pas oublier que dans le domaine scientifique se pose la question de la légitimité des sources, prévient Pierre-Olivier Pulvéric, invité au titre des <a href="http://assisesdunumerique.fr/">Assises du numérique</a> dont il est le Commissaire général adjoint.</p>
<h3>Tant dinformations, comment ne pas se noyer ?</h3>
<p style="text-align: justify;">Pour Alexandre Moatti, <a href="http://www.maths-et-physique.net/">blogueur</a> et président du comité éditorial de <a title="Portail de la science" href="http://www.science.gouv.fr/" target="_blank">Science.gouv.fr</a> et de <a href="http://www.bibnum.education.fr/" target="_blank">Bibnum.education.fr</a> : « Internet, cest une confiance entre contributeurs ». L'internaute doit, par conséquent, jouir dune méthode, de repères, dune éducation aux usages numériques. Surtout : dune capacité de discernement et de tri, nécessaires à une identification des ressources de qualité, et une utilisation des moteurs de recherche qui s'apparente à la démarche de recherche du scientifique.</p>
<p style="text-align: justify;">L'omniprésence de Google (et de son idéologie) soulève également la question de l'ordre des résultats de recherche (algorithmes de <em>ranking</em>), qui peut être déformé par le <em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Optimisation_pour_les_moteurs_de_recherche" target="_blank">Search Engine Optimization</a></em> ou la présence de liens sponsorisés sur le côté (qui sont de la publicité, purement et simplement).</p>
<p style="text-align: justify;">Pour Bruno Racine, le savoir n'est plus un sanctuaire réservé à quelques initiés et touche plus de monde. Mais pour Etienne Klein, l'appropriation du savoir scientifique doit être linéaire, avec des passages obligés... or le magma du web ne permet pas d'en prendre le temps.</p>
<h3>Une émission qui prend le petit bout de la lorgnette</h3>
<p style="text-align: justify;">Ces sujets sont intéressants mais à trop se focaliser sur la numérisation et le web, on en oubliait que la culture scientifique sur le web n'est pas que diffusion, et que le numérique ne s'arrête pas au web. Heureusement, Alexandre Moatti était là pour envisager l'idée qu'à lheure des réseaux sociaux en tous genres, ceux dédiés à la culture scientifique (comme <a href="http://www.knowtex.com">Knowtex</a> ou la communauté du <a href="http://www.cafe-sciences.org">C@fé des sciences</a>, que j'ai contribué à fonder) permettent peut-être d'envisager de nouvelles formes de "mise en culture de la science".</p>
<p style="text-align: center;"></p>
<object classid="clsid:d27cdb6e-ae6d-11cf-96b8-444553540000" width="100%" height="81" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0"><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F7439639&show_comments=false&auto_play=false&color=368219" /><embed type="application/x-shockwave-flash" width="100%" height="81" src="http://player.soundcloud.com/player.swf?url=http%3A%2F%2Fapi.soundcloud.com%2Ftracks%2F7439639&show_comments=false&auto_play=false&color=368219" allowscriptaccess="always"></embed></object>
<p style="text-align: justify;">En réalité, le numérique propose de nombreuses modalités d'engagement des communautés avec des contenus scientifiques, et des communautés entre elles (patients, scientifiques, chercheurs, blogueurs, amateurs ) autour de la culture scientifique. Qu'on pense aux <em>serious games</em>, plateformes de blogs et de partage de ressources, "débats participatifs" en ligne, pure players proposant d'autres lectures de la "science en train de se faire", webTV collaboratives Le ciel est la limite comme disent les anglo-saxons !</p>
<h3 style="text-align: justify;">Des invités triés sur le volet</h3>
<p style="text-align: justify;">Aux Assises du numérique (organisée par une agence de relations publiques), <a href="http://assisesdunumerique.fr/index.php/programme/Le_numerique_pour_une_nouvelle_politique_des_savoirs/">la table-ronde</a> "Le numérique pour une nouvelle politique des savoirs" était animée par Michel Alberganti. La pratique qui consiste à animer des débats s'appelle "faire des ménages" et c'est depuis longtemps une pierre dans le jardin de la déontologie des journalistes.</p>
<p style="text-align: justify;">Le bulletin du Syndicat national des journalistes interrogeait en 1991 la "confusion des genres, due, par exemple, aux "ménages" effectués par certains de nos confrères, aux shows médiatiques télévisuels ou encore à l'omniprésence du sponsoring ou de la publi-info". Cette question n'a rien perdu de son actualité puisqu'elle était <a href="http://blog.slate.fr/labo-journalisme-sciences-po/2010/11/21/les-trois-preoccupations-des-assises-du-journalisme-2010/">à l'ordre du jour des Assises du journalisme</a> la semaine dernière. Servez la soupe à la personne qui vous embauche pour faire un ménage, comme ici, et on ne manquera pas de vous poser des questions. Dont acte.</p>
<p style="text-align: justify;">D'autre part, il y a cette pratique du "Club Science publique" qui offre à Étienne Klein et Jean-Claude Ameisen (absent cette fois) un abonnement mensuel à l'émission. Je ne sais pas vous mais nous, cette pratique nous gêne. Et le regard d'Etienne Klein sur la culture numérique, bof </p>
<h3>Une occasion manquée au final</h3>
<p style="text-align: justify;">Comment ne pas contraster cette émission avec l'ébullition du "grand mix", la <a href="http://www.knowtex.com/blog/le-5-novembre-la-cantine-mixe-la-culture-scientifique-et-la-culture-numerique-miam/">soirée mariant culture scientifique et culture numérique</a> qui s'est tenue à la Cantine (haut lieu parisien de la culture numérique) le 5 novembre dernier ? (<em>disclaimer</em> : je suis à l'origine de cet événement)</p>
<p style="text-align: center;"><object classid="clsid:d27cdb6e-ae6d-11cf-96b8-444553540000" width="601" height="338" codebase="http://download.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=6,0,40,0"><param name="allowfullscreen" value="true" /><param name="allowscriptaccess" value="always" /><param name="src" value="http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=16674293&server=vimeo.com&show_title=1&show_byline=1&show_portrait=1&color=00ADEF&fullscreen=1&autoplay=0&loop=0" /><embed type="application/x-shockwave-flash" width="601" height="338" src="http://vimeo.com/moogaloop.swf?clip_id=16674293&server=vimeo.com&show_title=1&show_byline=1&show_portrait=1&color=00ADEF&fullscreen=1&autoplay=0&loop=0" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true"></embed></object>
<p style="text-align: justify;">Étudiants, chercheurs, blogueurs, internautes, "geeks", opérateurs de recherche et institutions de culture scientifique y étaient réunis pour écouter quelques spécialistes (<a href="http://www.medialab.sciences-po.fr/index.php?page=dominique-boullier">Dominique Boullier</a> du médialab SciencesPo, <a href="http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=14723">Jean Menu</a> d'universcience et <a href="http://www.slate.fr/source/26003/pierre-barthelemy">Pierre Barthélémy</a> de Slate.fr), assister à la présentation de projets qui changent la culture scientifique numérique (citons <a href="http://ownisciences.com/">OwniSciences</a>, <a href="http://www.prismedetete.net/">Prisme de tête</a>, <a href="http://www.sciences-et-democratie.net/">Sciences et démocratie</a>, <a href="http://artsciencefactory.fr/">ArtScienceFactory</a>, <a href="http://hypotheses.org/">Hypotheses.org</a> ) et réfléchir lors d'ateliers à deux questions :</p>
<ul>
<li><a href="http://www.knowtex.com/blog/entre-sciences-et-medias-cest-«%C2%A0je-taime-moi-non-plus%C2%A0»/">la place des sciences dans les médias (hors ligne et en ligne)</a></li>
<li><a href="http://www.knowtex.com/blog/les-contenus-numeriques-de-limmediatete-a-larchivage/">temporalité et persistance des contenus numériques</a>.</li>
</ul>
<p style="text-align: justify;">Cet agent du changement, le magazine <em>Politis</em> l'a bien saisi dans <a href="http://www.politis.fr/Controverses-2-0,12194.html">l'article <em>Controverses 2.0</em></a> publié la même semaine que l'émission de France culture. Extraits choisis :</p>
<blockquote>
<p style="text-align: justify;">Nous sommes à la Cantine, lieu parisien hautement connecté, pour une première réunion en vie réelle dun nouveau type de réseau, et cest lune des questions posées au public. Ici on parle de live-blogging, de serious games, de bookmarking ou encore de cross-post. Et pourtant lunivers en question est loin dêtre hermétique. Il se veut même le lieu dexpression dun nouveau type de lien social autour des controverses scientifiques. De jeunes initiatives qui ne passent pas inaperçues. ( )</p>
</blockquote>
<blockquote>
<p style="text-align: justify;"><a href="http://www.bodyspacesociety.eu/" target="_blank">Antonio Casilli</a> est sociologue à lEHESS, spécialiste des questions liées à Internet et partie prenante dans le projet <a href="http://ownisciences.com/" target="_blank">OWNISciences</a>. <em>« Internet ne dématérialise pas les pratiques de controverses sociotechniques classiques, mais les prolonge. Les forums citoyens en ligne peuvent bousculer les certitudes scientifiques. Ce nest pas nouveau et a déjà été observé dès les échanges télématiques du pré-web en 1988. Des personnes atteintes par le VIH avaient réussi, dans un réseau de résistance civile électronique, à faire évoluer les protocoles dessais cliniques américains. »</em></p>
</blockquote>
<p style="text-align: justify;">Alors, à quand un "grand mix" sur France Culture ?</p>
<p style="text-align: justify;">>> Article co-écrit avec <a href="http://www.knowtex.com/user/lorena" target="_blank">Lorena Biret</a> et <a href="http://www.knowtex.com/blog/emission-fail-sur-france-culture/">publié initialement sur le blog Knowtex</a></p>
<p style="text-align: justify;">>> Image CC Flickr : <a href="http://www.flickr.com/photos/phobia/" target="_blank">hans.gerwitz</a></p>Le téléphone arabe des blogs de scienceurn:md5:3e171f27769c46382e1994fa80340e432008-01-15T07:16:23+00:002008-01-15T07:16:34+00:00Antoine BlanchardBlogblogInternetmédias <p>Des journalistes qui font des erreurs, il y en a, et les blogs se font une spécialité (une joie ?) de leur tomber dessus quand ça arrive. Mais quand des blogueurs font eux-mêmes des erreurs ? Les autres blogueurs les reprennent, ou bien les lecteurs grâce aux commentaires. Et surtout, dans ces cas-là , on peut suivre la chaîne des évènements grâce au fin réseau des rétroliens, des fils de commentaires etc. La transparence est la plus totale possible.</p>
<p>En exemple nous en était donné récemment par Stephanie West Allen, qui <a href="http://westallen.typepad.com/brains_on_purpose/2007/08/pronouns-aid-br.html" hreflang="en">corrigeait dans son blog</a> les affirmations erronées de deux blogueurs scientifiques. Tout démarre avec une <a href="http://alab.psc.sc.edu/joomla/images/Publications/Almor_Neuroreport07_with_cover.pdf" hreflang="PDF">publication scientifique</a> montrant par une méthode d'IRM fonctionnelle que notre cerveau est moins sollicité à la <strong>lecture</strong> d'un texte qui utilise des pronoms que des noms. Malgré une ambiguïté accrue, mon cerveau va préférer la phrase <q>J'ai acheté des fleurs à Claire, je suis sûr qu'elle va les aimer</q> à la phrase <q>J'ai acheté des fleurs à Claire, je suis sûr que Claire va aimer les fleurs</q>, qui le force à représenter deux fois les concepts "Claire" et "fleurs". Grâce aux pronoms, je peux plus facilement suivre le fil de mes pensées et saisir le sens du texte.</p>
<p>Le premier blogueur, Roger Dooley, lit le <a href="http://www.newswise.com/articles/view/532556/" hreflang="en">communiqué de presse</a> publié par l'université de Caroline du Sud et <a href="http://www.neurosciencemarketing.com/blog/articles/names-disrupt-the-brain.htm" hreflang="en">raconte</a> que l'étude s'est penché sur la manière dont notre cerveau réagit quand il <strong>entend</strong> des textes avec ou sans pronom. Première erreur : il ne s'agit pas d'entendre mais de lire ! Puis Gerry Riskin <a href="http://www.gerryriskin.com/law-firm-marketing-want-competitive-advantage-use-proper-names.html" hreflang="en">reprend l'information</a> de ce premier blog et, tout en décrivant l'expérience où l'on fait <strong>entendre</strong> des phrases, il commet un contresens : pour lui, l'utilisation répétée d'un nom au lieu d'un pronom stimule plus le cerveau et donc l'imprègne plus. Or les auteurs montraient bien que la sur-stimulation du cerveau induite par la répétition d'un nom nuit à la compréhension générale. Deux blogueurs inexacts voire fautifs, repris par un troisième blogueur : voilà le pouvoir des blogs en action.</p>
<p>Mais au-delà de l'anecdote, je vois dans cet exemple une illustration de la nécessité de pouvoir accéder librement aux publications scientifiques, bref, de l'<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/07/13/38-acces-libre-aux-resultats-de-la-recherche-des-articles-scientifiques-pour-tous">accès libre</a>. Ainsi, on peut éviter l'effet du téléphone arabe en retournant facilement aux sources ou en tous cas, en donnant la possibilité aux lecteurs de vérifier par eux-mêmes ce qui est avancé. Car souvent même, l'<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/05/02/22-de-l-importance-des-communiques-de-presse">erreur démarre dès l'étape du communiqué de presse</a> et elle se propage quasi-inévitablement, tous médias confondus…</p>Les chercheurs et les médiasurn:md5:be594f8ce2794aba3b5792ccc5738c3d2008-01-03T11:02:37+00:002008-01-04T08:31:22+00:00Antoine BlanchardJournalismeInternetjournalisme scientifiquemédias <p>A l'occasion du <a href="http://ec.europa.eu/research/conferences/2007/bcn2007/index_en.htm" hreflang="en">Forum européen du journalisme scientifique</a> des 3 et 4 décembre derniers, le <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/12/13/244-la-recherche-scientifique-dans-les-medias">sondage auprès du grand public sur la couverture médiatique de la recherche</a> était accompagné d'un <a href="http://ec.europa.eu/research/conferences/2007/bcn2007/researchers_en.pdf" hreflang="en">rapport concernant le point de vue des chercheurs sur les médias</a>. Une occasion de découvrir l'autre facette de la médaille…</p>
<p>Manu, du blog Scipovo, en a déjà donné un compte-rendu <a href="http://scipovo.blogspot.com/2007/12/science-mdias-et-public.html">chez lui</a> et <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/12/13/244-la-recherche-scientifique-dans-les-medias#c10717">ici-même en commentaire</a>. Mais voici quand même ma petite contribution sur le sujet. Ce qui ressort bien, c'est que les scientifiques sont sceptiques vis-à -vis des journalistes : il ne seraient intéressés que par des sujets tape-à -l'œil et des faits divers, ils ne donneraient pas assez de place à la science, il serait difficile de parler le même langage qu'eux. A mon avis, il ne s'agit pas tant d'une critique que de la découverte d'une réalité : scientifiques et journalistes ne font pas le même métier et ne recherchent pas la même chose. Le problème devient plus sérieux quand cela les pousse à <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/12/13/244-la-recherche-scientifique-dans-les-medias#c10720">s'ignorer au lieu de travailler main dans la main</a>… Ce qu'admettent certains scientifiques (p. 19), même s'ils sont moins de 10% à penser que les deux cultures sont irréconciliables (p. 20).</p>
<p>Il fallait s'y attendre, c'est la télé qui est la moins aimée des scientifiques. Malgré son potentiel (reposant sur la force de l'image), elle serait trop attiré par le scandale et la controverse, avec trop peu de temps pour recouper et vérifier les sources. Seuls la BBC, National Geographic et Arte sont complimentés. Les revues de vulgarisation s'en sortent bien mais les chercheurs regrettent qu'elles soient trop peu diffusées. Internet est plutôt vu comme un canal permettant aux scientifiques de s'exprimer directement (sites, blogs, forums, podcasts), avec bénéfice et pour une large audience, avec un bémol concernant la qualité et la vérification des informations que l'on peut y trouver (sur le sujet, on suivra avec intérêt le <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/12/13/244-la-recherche-scientifique-dans-les-medias#c10827">cyber-atelier 2008</a> de <a href="http://www.spectrosciences.com/">SpectroSciences</a>).</p>
<p>Un tiers des chercheurs interrogés admettent participer à des événements au sein de la communauté scientifique (conférences etc.) mais être peu engagés envers un public plus large (par manque de temps, d'intérêt ou de motivation institutionnelle principalement). La moitié des chercheurs interrogés reconnaissent des contacts épisodiques avec les médias généralistes, en fonction de projets ou d'événements particuliers. Enfin, 20% des sondés sont en contact régulier avec des journalistes, parce que leur notoriété, leurs responsabilités et leur domaine les amène à communiquer activement.</p>
<p>Laissons de côté les raisons qui poussent à communiquer, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/07/16/39-chercheurs-et-grand-public-un-echange-a-double-sens">toujours les mêmes</a> pour nous arrêter sur les obstacles à cette communication : ce sont le manque de financement spécifique, le manque de temps et la difficulté de trouver un langage commun avec les journalistes. Les <a href="http://www.embo.org/scisoc/media.html" hreflang="en">sessions de formation</a>, dont 80% des sondés ressentent le manque (p. 23), ne sont donc pas inutiles !</p>
<p>Une demande intéressante des chercheurs serait que la science apparaisse dans plus de contextes, et ne soit pas uniquement cantonnée à la rubrique "Science et environnement" (p. 18). Or <a href="http://www.canalc2.tv/video.asp?idvideo=7075">c'est le cas</a>, et la mode des séries type <em>Les Experts</em> ou <em>Numbers</em> ne le dément pas !</p>
<p>Un dernier témoignage en conclusion, qui rejoint <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/06/25/182-un-point-sur-la-vulgarisation-scientifique">certaines de nos préoccupations</a> :</p>
<blockquote><p>Je pense qu'il serait approprié de commencer la couverture médiatique par les questions sociétales et politiques plutôt que par l'état de l'art de la recherche. La recherche motivée par la politique et la réponse à des problèmes (<em>policy and problem driven research</em>) devrait être prise comme point de départ pour repenser la relation entre la recherche et le monde extérieur. (p. 26)</p></blockquote>Blogs, YouTube : expériences de communication en scienceurn:md5:5ab18cbaf4055f9c043cb599d0145b002007-07-08T13:29:48+00:002007-07-10T17:02:47+00:00Antoine BlanchardCommunicationblogInternetnanotechnologiesvulgarisation <p>Des blogs de scientifiques, il y en a (beaucoup en anglais, moins <a href="http://www.cafe-sciences.org/">en français</a>). Des scientifiques qui bloguent des vidéos, <a href="http://chezmatthieu.blogspot.com/2007/07/le-shampoing-sauteur-de-la-belle.html">cela existe</a>. Mais <a href="http://pubs.acs.org/cen/science/85/8526sci1.html" hreflang="en">un article récent</a> de la revue <em>Chemical and Engineering News</em> rapporte des expériences de communication qui passent par ces outils, des expériences <strong>institutionnelles</strong> et non plus individuelles.</p>
<p>Tout démarre après le <em>buzz</em> des vidéos sur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_coca-mentos">l'expérience Coca + Mentos</a>, que certains ont vu comme de la <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/12/29/82-le-retour-de-la-science-populaire">science populaire</a> (essayer avec d'autres bonbons ou boissons, changer les variables une par une et observer le résultat) et a d'ailleurs suscité l'intérêt des chercheurs qui s'interrogent toujours (comme en témoignent de récents courriers des lecteurs dans <em>La Recherche</em> ou <em>Science & vie</em>). Le <em>Museum of Science</em> de Boston y a rapidement perçu un moyen de toucher un nouveau public et en a profité pour demander aux internautes de voter pour leur explication préférée des concepts d'échelle nanométrique et nanoscience. Dilemme que les scientifiques du musée eux-mêmes avaient du mal à trancher (<a href="http://www.youtube.com/watch?v=D_LOpYg1eOw">voir la vidéo gagnante</a>).</p>
<p class="center"><a href="http://www.youtube.com/watch?v=D_LOpYg1eOw"><img src="http://pubs.acs.org/cen/_img/85/i26/8526sci1_med.jpg" alt="" height="185" width="225" /></a></p>
<p>L<em>'American Association for the Advancement of Science</em> (qui édite la revue <em>Science</em>) a également posté une <a href="http://www.youtube.com/watch?v=khmFBUrM2ko">vidéo sur les effets du réchauffement climatique,</a> préparée à l'occasion de leur colloque annuel mais qui pouvait bien, après tout, toucher le plus large public possible. Le succès de la vidéo n'a pas été à la hauteur des espérances d'où une leçon : il faut rester concis et faire court. Leçon mise en application avec une <a href="http://www.youtube.com/watch?v=UTy3e-ybHEg">seconde vidéo sur l'évolution</a>...</p>
<p>Les laboratoires du projet européen nano2hybrids (dont un français), qui vont travailler pendant trois ans sur des combinaisons de nanotubes de carbone et de nanoparticules de métal, ont choisi une autre option, celle de tenir un journal filmé sur l'avancement des recherches, un <em>video diary</em>. Il ne s'agit plus de communiquer des résultats mais de partager la science en train de se faire, à raison d'une vidéo par semaine, <a href="http://www.youtube.com/watch?v=oVFE7IQWeoo">postée d'abord sur YouTube</a> puis bientôt intégrée à leur propre site. En parallèle, les chercheurs <a href="http://www.nano2hybrids.net/browse_posts.php" hreflang="en">tiennent aussi des blogs</a> pour apporter d'autres informations comme des bibliographies.</p>
<p>YouTube a pour lui l'avantage de la visibilité et d'une communauté déjà forte. Mais des <a href="http://le-doc.info/2007/07/05/164-sciencehack-en-passant">solutions comme Sciencehack</a> permettent d'accéder uniquement aux vidéos à contenu scientifique, qu'elles viennent de YouTube ou d'ailleurs. Un début de "Fête de la science 2.0" que <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/11/25/77-youtube-a-la-paillasse">j'appelais récemment de mes vœux</a> ?</p>Les dessous des "Scientists of America"urn:md5:afc0225a121fd2d7b42e366d57ef506f2007-06-27T06:33:51+00:002007-06-30T20:55:46+00:00Antoine BlanchardVulgarisationhumourInternetjournalisme scientifiquevulgarisation <p>Matthieu <a href="http://chezmatthieu.blogspot.com/2007/06/actualit-scientifique-3.html">l'annonçait sur son blog</a> la semaine dernière (et blop <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/06/17/161-publier-des-resultats-negatifs#c9529">en commentaire ici-même</a> deux jours avant), c'est la dernière sensation de l'Internet scientifique : <em><a href="http://scientistsofamerica.com/">Scientists of America</a></em> propose des articles de vulgarisation mis à jour fréquemment, accessibles gratuitement et réutilisables sous licence Creative commons. Sauf que… rien de ce qui est raconté n'est à prendre au premier degré, et les "faits scientifiques" annoncés sont rédigées à la demande des lecteurs qui cherchent une caution pour se rattraper après avoir sorti une grosse bêtise à leur dernier dîner mondain.</p>
<p>Le supplément "Ecrans" de <em>Libération</em> <a href="http://www.ecrans.fr/spip.php?article1525">nous l'apprend</a>, c'est le Français Jean-Noà«l Lafargue qui se cache derrière ce site, à l'apparence bien… américaine ! Il explique cette <q>blague</q>, et avoue ne pas savoir si c'est une œuvre artistique, ce dont on peut douter quand on le connaît pour l'avoir côtoyé sur Wikipédia.</p>
<p class="center"><a href="http://scientistsofamerica.com/"><img src="http://www.ecrans.fr/local/cache-vignettes/L450xH295/arton1525-35088.jpg" alt="" /></a></p>
<p>Car comme une œuvre d'art, il nous prend à contre-pied et nous amène à nous poser quelques questions. Voici les miennes, voici la lecture que je fais de ce "happening" dont j'espère qu'il ne sera pas (trop) éphémère.</p>
<p>Ce site a d'abord le mérite de nous rappeler que la science est avant tout un discours : il n'y a pas de science s'il n'y a personne pour raconter ce qu'il a fait, observé ou compris. On retrouve le sens premier de l'adjectif "scientifique" <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/05/08/159-le-dessein-intelligent-enfin-scientifique">selon Bruno Latour</a> : ce qui renvoie dans les cordes la sagesse populaire, le bavardage mondain et les rumeurs oiseuses, parce <q>qu'il n'y a plus à discuter</q>. En ce sens, voilà un site qui prétend fabriquer du scientifique, de l'absolu ! C'est bien <a href="http://scientistsofamerica.com/index.php?texte=13">son argument central</a> : <q>vous assister dans vos efforts rhétoriques, (…) donner à vos affirmations péremptoires un poids scientifique véritable.</q></p>
<p>Il joue ensuite avec les codes de l'écriture du journalisme scientifique, sur tous les modes (<a href="http://scientistsofamerica.com/index.php?texte=29">interview avec un chercheur ou expert</a>, <a href="http://scientistsofamerica.com/index.php?texte=34">présentation de résultats inédits</a>, <a href="http://scientistsofamerica.com/index.php?texte=36">courrier des lecteurs</a>, <a href="http://scientistsofamerica.com/index.php?texte=18">article prenant le prétexte de l'actualité</a> etc.) et avec tous les outils (données, graphiques, citations de chercheurs et experts etc.). Il fait avec beaucoup d'humour et de réussite <a href="http://www.pianotype.net/doc/tomatotopic.htm">ce que Georges Perec avait fait</a> avec la littérature scientifique primaire : la parodier, en reprendre les codes pour mieux la détourner.</p>
<p>Les <em>Scientists of America</em> lancent aussi un défi au journalisme scientifique pour sortir de ces schémas préformatés, du simple compte-rendu de faits sensationnels ou contre-intuitifs ! <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/06/25/182-un-point-sur-la-vulgarisation-scientifique">Innovez</a>, surprenez-nous, sortez du copier-coller de communiqué de presse — et ne mêlez surtout pas les deux en nous racontant une étude bidon sur <a href="http://scientistsofamerica.com/index.php?texte=21">les carrières des stars hollywoodiennes expliquées par leur patronyme</a> !</p>
<p>Et finalement, ils montrent que les mêmes mécanismes cognitifs qui nous attirent vers un article de <em>Science & vie</em> nous attirent vers un faux article de vulgarisation : curiosité, envie d'être étonné, d'être surpris, goût pour les études étayées et les réponses (ou ce qui est présenté comme tel). Et que l'attrait de la "vérité" est peut-être bien secondaire…</p>
<p>Bref, je vois les <em>Scientists of America</em> autant comme un amusement que comme une interpellation des journalistes scientifiques et de tout ceux qui fabriquent ou consomment du discours scientifique à la pelle — un sondage par là , une étude par ci : écoutez-vous un peu parler, prenez de la distance et mesurez votre excès… Et laissez nous respirer !</p>
<p>Conclusion : moi aussi j'ai commandé mon article pour 10 â¬, qui a été accepté. Voyons comment ils se sortent du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_du_menteur">paradoxe du menteur</a> puisque l'article montrera que "Tous les articles publiés par <em>Scientists of America</em> sont faux" !</p>Internet et usage de l'information scientifiqueurn:md5:b31c4969dfa98ae5867047382c0a0b042007-03-08T19:50:46+00:002007-03-08T19:52:04+00:00Antoine BlanchardVulgarisationculture scientifiqueinformation scientifiqueInternetvulgarisation <p>J'ai souvent défendu l'idée, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/09/23/50-la-democratie-avant-l-education-scientifique">ici</a> ou <a href="http://www.le-doc.info/index.php/2006/11/07/56-blogs-vers-une-science-citoyenne-ou-pas#c117">ailleurs</a>, que <q>le Web en entier devient une source importante d'information scientifique — ou, plus exactement, une source vers laquelle se tournent préférentiellement les profanes pour obtenir des informations ponctuelles d'ordre scientifiques, surtout lorsque celle-ci est liée à des controverses de société</q> et que l'information sur la science nourrit le désir de s'informer. Alors, <q>à nous de faire en sorte que la "meilleure" information possible soit à leur disposition.</q></p>
<p><a href="http://scienceblogs.com/framing-science/2007/02/the_physics_of_the_buffyverse.php" hreflang="en">Via</a> le blog "Framing Science", je (re)découvre <a href="http://www.pewinternet.org/report_display.asp?r=191">une enquête</a> du Pew Institute qui me donne raison : 20% des sondés américains (internautes ou non) expliquent qu'ils utilisent Internet comme source principale d'information sur la science (contre 41% pour la télévision), ce qui commence à faire beaucoup !</p>
<p>Mais voilà , c'est bien le désir de s'informer qui constitue le plus gros obstacle :</p>
<ul>
<li>65% des américains sondés qui ont eu connaissance d'information sur la science par Internet s'étaient connectés pour autre chose ;</li>
<li>78% de ceux qui ont eu connaissance d'information sur la science par Internet se décrivent comme "très" ou "assez" informés des nouvelles découvertes scientifiques, contre 58% des internautes.</li>
</ul>
<p>On voit donc le rôle que joue le hasard et les prédispositions (goût personnel) dans l'acquisition d'information scientifique sur la toile !</p>
<p>Une des solutions pour attirer vers la science consiste alors à faire du sensationnel, jouer sur le registre de l'émotion, comme dans l'exemple du reportage de Canal+ sur les <acronym title="Organisme génétiquement modifié">OGM</acronym> qui <a href="http://www.le-doc.info/index.php/2007/02/05/115-les-ogms-sont-ils-dangereux-pour-la-sante-l-etude-qui-desinforme">a récemment mobilisé l'attention</a>. Ou à parler de la science autrement, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/01/02/95-deux-experiences-de-culture-scientifique">par l'art</a>, <a href="http://owen.monblogue.branchez-vous.com/2007/02/26#135623">par l'humour</a>... afin de décloisonner les catégories selon lesquelles M. X s'intéresse au tiercé et pas aux sujets scientifiques et Mme Y à la politique et pas à l'actualité technologique. Mais rien ne remplacera la prime accordée à la conscience du citoyen, qui seule développera sa compétence (pour <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/09/23/50-la-democratie-avant-l-education-scientifique">paraphraser Jean-Marc Lévy-Leblond</a>) ! Et cela grâce à la <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?tag/democratie-scientifique">démocratie technique</a>, qui le fait venir aux problématiques scientifiques en l'invitant de plein droit à y mettre son nez.</p>PLoS ONE, deux mois aprèsurn:md5:083f853c4480a33dae56bb9e8fcb2d312007-02-19T06:34:24+00:002007-02-20T08:18:29+00:00Antoine BlanchardCommunicationaccès librecommunication scientifiqueinformation scientifiqueInternetPLoS <p>Le <a href="http://www.plos.org/cms/node/172" hreflang="en">20 décembre dernier</a> était donc lancé <em><a href="http://www.plosone.org/" hreflang="en">PLoS ONE</a></em>, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/01/05/96-le-peer-commentary-de-nature-a-plos-one">revue scientifique hétéroclite</a> dont les articles sont à peine évalués par les pairs (uniquement pour trier le grain de la mauvaise ivraie), sorte de "bazar" où le lecteur doit se repérer, commenter, recommander etc. L'ambition était grande dans un monde académique qui peine à sortir de la recommandation <em>a priori</em> par la notoriété des revues (facteur d'impact) et la relecture par les pairs.</p>
<p>Un mois et demi après, quel bilan peut-on tirer ? Est-ce que les lecteurs se sont appropriés les articles qui leur sont livrés en pâture ? Il semblerait que oui ! Ainsi, la revue <em>Science</em> (excusez du peu !), dans son numéro du 2 février, <a href="http://dx.doi.org/10.1126/science.315.5812.575a" hreflang="en">présentait</a> un <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pone.0000133" hreflang="en">article de <em>PLoS ONE</em></a> comme "choix du rédacteur en chef" (<em>editor's choice</em>). Moins institutionnels, les blogs participent aussi à faire ressortir certains articles et à entamer la discussion. Selon <a href="http://www.postgenomic.com/" hreflang="en">Postgenomic</a>, qui agrège près de 700 blogs scientifiques, ce sont <a href="http://www.postgenomic.com/papers.php?journal=PLoS%20ONE" hreflang="en">au moins 25 articles</a> qui ont été remarqués (parfois très brièvement). Du côté des outils sociaux, <a href="http://www.citeulike.org/user/rebmeced/article/1013398">au</a> <a href="http://www.citeulike.org/user/kengg/article/1049185">moins</a> <a href="http://www.citeulike.org/user/bayesian/article/1019145">trois</a> articles de biologie ont attiré l'attention des utilisateurs de CiteULike et <a href="http://www.connotea.org/uri/c0e0b16947f3118d7e52b3d8801a1732">au</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/cdbc023f08d67dc814998df18b2a9164">moins</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/5947758ddccc93aa05220bd0e0b6a660">cinq</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/a8974779ca4c035050e7fd71b5ba1f1d">autres</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/2ffedd953a32911e3bf974f293598003">articles</a> ont été bookmarkés sur Connotea...</p>
<p>Il ne reste plus qu'à inventer un système pour regrouper en un seul endroit tous ces commentaires dispersés. On peut songer <a href="http://www.plos.org/cms/node/26#comment-22" hreflang="en">aux trackbacks</a>, selon un modèle proche de <a href="http://arxiv.org/tb/recent">celui d'ArXiV</a>, où les commentaires de blogueurs ont déjà permis d'améliorer substantiellement <a href="http://arxiv.org/abs/quant-ph/0506201" hreflang="en">un article</a>. En attendant, il faut naviguer entre ces sites, voire souscrire au <a href="http://www.postgenomic.com/atom.php?category=&journal=PLoS ONE&type=latest_papers">flux de Postgenomic</a>. Mais la visibilité des articles publiés "en vrac" par <em>PLoS ONE</em> existe bel et bien, et le tri par les lecteurs en fonction de l'intérêt propre de l'article et des centres d'intérêt de chacun semble fonctionner.</p>
<p>P.S. Sans doute ce billet fournira-t-il quelques réponses utiles à cet internaute qui est arrivé chez moi après avoir cherché <code>articles publiés par plos one</code> dans Google. Preuve que le besoin est là mais que pour trouver où ces articles ont été commentés, il faut déjà savoir où chercher...</p>
<p><strong>[Mà J 20/02, 7h20]</strong> : Comme le souligne Chris Surridge <a href="http://www.plos.org/cms/node/193" hreflang="en">sur le blog de PLoS</a>, <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pone.0000170" hreflang="en">un des articles</a> qui a été le plus remarqué ne possède qu'<a href="http://www.plosone.org/annotation/getCommentary.action?target=info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0000170">une discussion</a>, renvoyant en fait vers <a href="http://www.gnxp.com/blog/2007/01/spermcooperation.php" hreflang="en">un billet</a> du blog "Gene expression" ayant 25 commentaires ! Il y a donc du travail pour regrouper et fluidifier tout cela...Media Doctorurn:md5:c0e4a06349e50b4c672a96c3050124fc2006-05-15T07:10:58+00:002006-05-15T09:46:16+00:00Antoine BlanchardGénéralInternetjournalisme scientifiquepharmasanté <p>Pour lutter contre le <em>disease mongering</em> <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/05/12/23-les-journalistes-entre-big-pharma-et-patients">évoqué précédemment</a>, des universitaires et cliniciens du Newcastle Institute of Public Health ont lancé une vigie Internet sur la qualité des informations médicales : <a href="http://www.mediadoctor.org.au/">Media Doctor Australia</a>. Décortiquant la presse quotidienne, ils notent chaque article selon les critères de nouveauté, de justification de ce qui est avancé, de quantification des bienfaits du médicament et de ses méfaits, des sources d'information, de l'angle d'attaque etc. et justifient leurs notes par un bref commentaire.</p>
<p>Par exemple, <a href="http://news.ninemsn.com.au/article.aspx?id=64533">un article</a> de ninemsn.com, relatant une étude américaine montrant qu'un médicament contre l'ostéoporose peut être utilisé avec peu d'effets secondaires pour réduire les risques de cancer du sein, est <a href="http://www.mediadoctor.org.au/content/article.jsp?intArticleID=874">passé à la moulinette</a> et reçoit une note de 3/5. Commentaires : le journaliste reste dans une perspective américaine et omet d'adapter le résultat de l'étude au contexte australien, en mentionnant par exemple un médicament qui n'est pas enregistré en Australie. D'autre part, le journaliste donne les effets secondaires de manière relative et non absolue.</p>
<p><a href="http://www.mediadoctor.org.au/content/media.jsp">Un graphique</a> permet de visualiser la tendance générale ou par journal et voir s'il y a un progrès ou non !!</p>
<p>Excellent site qui prouve que le problème est pris au sérieux par les experts et qu'Internet peut être utilisé comme moyen de communication et de mise en garde. Evidemment, on peut regretter la couverture 100% australienne ; des équivalents existent cependant <a href="http://www.behindthemedicalheadlines.com/">au Royaume-Uni</a>, <a href="http://www.healthnewsreview.org/">aux Etats-Unis</a> et <a href="http://www.mediadoctor.ca/">au Canada</a>. Il ne manque qu'un équivalent en français, des candidats pour se lancer ?</p>