La science, la cité - Mot-clé - information scientifique
"La science, la cité" par Enro, alias Antoine Blanchard
2022-01-02T10:30:39+01:00
Antoine Blanchard
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Dotclear
Le chercheur fait des expériences et résout des équations ?
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2011-12-18T10:55:21+00:00
2011-12-18T10:56:15+00:00
Antoine Blanchard
Général
information scientifiquelivrerecherchesociologie des sciences
<p><em>Voici un dernier extrait du livre collectif </em>Les scientifiques jouent-ils aux dés ?<em> (<a href="http://www.lecavalierbleu.com/">Éditions du Cavalier Bleu</a>) auquel j'ai participé (version de l'auteur, différente de la version finalement publiée). Je profite de sa publication pour vous inviter nombreux à une discussion <a href="http://www.iscc.cnrs.fr/spip.php?article1540">qui aura lieu le jeudi 12 janvier 2012 à la librairie Mollat</a> (Bordeaux), en compagnie de Bastien Lelu (co-directeur de louvrage), Édouard Kleinpeter (co-auteur) et votre serviteur ! La rencontre sera animée par Olivier Laügt (directeur de l'Institut des sciences de linformation et de la communication et du Master Médiation des Sciences à Bordeaux 3).</em></p>
<p class="center"><img src="http://www.enroweb.com/blogsciences/images/couv_traces.jpg" alt="" /></p>
<h3>Les chercheurs ne sont pas tous en sciences dures</h3>
<p>Quand <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2008/06/27/295-des-eleves-et-des-chercheurs">on demande à des enfants de dessiner un chercheur</a>, ils pensent généralement à la blouse blanche, au tableau rempli d'équations et aux éprouvettes. Dans leur tête, le chercheur est donc bien celui qui fait des expériences et des résout des équations. Mais cette idée se retrouve plus largement au sein du grand public, entretenue par des figures comme le professeur Tournesol qui n'hésite jamais à expérimenter et à bricoler, seul dans latelier qui lui sert de laboratoire. Pourtant, les albums de Tintin regorgent d'autres figures de savants comme larchéologue Philémon Siclone dans ''Les cigares du pharaon'' ou le sigillographe (historien spécialiste des sceaux) Nestor Halambique dans ''Le sceptre dOttokar''. Ceux-là incarnent un autre visage de la science, plus discret car peut-être moins photogénique : les sciences humaines et sociales auxquelles se rattachent l'archéologie ou lhistoire mais aussi la géographie, la sociologie, la communication, l'anthropologie, les sciences politiques, la linguistique
</p>
<p>En France, un quart des chercheurs du secteur public appartenait en 2005 aux sciences humaines et sociales. La balance ne penche donc pas en faveur de ces disciplines qui n'ont souvent ni blouse ni tableau et on peut comprendre que l'image la plus répandue soit celle du laboratoire expérimental. Pourtant, deux tiers des étudiants de l'enseignement supérieur sont inscrits en sciences humaines et sociales, contre un tiers qui étudie en sciences de la matière et de la vie. C'est sans doute que le terrain d'étude des premières qu'il s'agisse de notre société, de notre économie ou de nos institutions offre plus de débouchés professionnels, et nous interdit donc de les oublier !</p>
<h3>Les chercheurs lisent et écrivent surtout</h3>
<p>Que les chercheurs fassent des expérimentations ou pas, des calculs ou pas, il y a forcément une activité à laquelle ils doivent se livrer : écrire pour rendre- compte de leur travail et partager leurs résultats avec la communauté, lire ce que leurs collègues ont fait. Comme le souligne le sociologue Michel Callon : "Les chercheurs sont des lecteurs et des écrivains particulièrement attentifs et productifs. Retirez-leur cette littérature dont ils se nourrissent et ils se retrouvent désemparés, ne sachant plus ce qui vaut la peine d'être approfondi." Des chiffres aident à comprendre l'importance de cette activité, cantonnée à des publications spécialisées (revues académiques, brevets
) : les astronomes et astrophysiciens lisent en moyenne plus de 220 articles par an et y passent plus de 140 heures. Les chimistes font plus forts avec 270 articles lus par an en moyenne, auxquels ils consacrent près de 200 heures. En sciences humaines et sociales où la lecture est au cur du travail d'analyse, de synthèse et de production des connaissances, les chercheurs y passeraient en moyenne 65% de leur temps !</p>
<p>L'écriture en recherche a un autre rôle très important, moins scientifique qu'administratif : les laboratoires doivent fréquemment justifier l'intérêt de tel ou tel projet de recherche, demander des financements ou des soutiens en présentant leurs ambitions
En 1864, Louis Pasteur écrivait déjà au Ministre de l'instruction publique pour lui demander des subventions. En quelques paragraphes, il arrive à faire passer l'intérêt du Ministre de la grandeur de la France aux travaux sur la fermentation du vin, en montrant comment les deux sont liés. Faisant état de la nécessité d'aller étudier en Arbois les cuves de vin, il réclame alors la coquette somme de 2500 francs en sous-entendant que sa demande sera renouvelée "les années suivantes". Ces productions écrites participent de l'élaboration d'un programme de recherche, même si elles pèsent souvent comme une tâche ingrate et inutile. Aux États-Unis, les chercheurs déclarent passer 42% de leur temps à des tâches administratives, qui vont du remplissage de formulaires à la participation aux réunions !</p>
<p>Enfin il ne faudrait pas oublier les écrits préparatoires dans le cahier de laboratoire : les chercheurs y notent en temps réel leur travail, y compris toutes les expérimentations ou les hypothèses qui s'avèreront stériles. On estime que de toute cette cuisine, seulement 5% sera rendu public lors du passage à la communication formelle.</p>
<p>Bien que tout ceci constitue la réalité du travail scientifique, ce n'est pas forcément ce que les chercheurs eux-mêmes viennent y chercher et ce qu'ils veulent en retenir. Dans une enquête menée en 1995 auprès de chercheurs de toutes disciplines, une large majorité des sondés ont répondu qu'ils n'aimaient pas écrire. Et ils ont admis à plus de 90% n'avoir pas été suffisamment formés pour devenir des spécialistes de l'écriture scientifique et que leurs étudiants ne sont pas mieux préparés. Nous sommes donc face à un paradoxe intéressant.</p>
<h3>Les chercheurs ne sont pas tous semblables</h3>
<p>Au-delà des différences entre disciplines, il existe aussi des différences entre chercheurs. Il faut s'imaginer le monde de la recherche comme une galerie de personnages aussi divers que les passants que l'on peut croiser dans la rue. Dans son livre <em>Petit point</em>, le prix Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes propose justement un bestiaire de "cas un peu subtils, où le positif et le négatif se mêlent intimement le vrai tissu de la science".</p>
<blockquote><strong>Quelques portraits-types de scientifiques signés Pierre-Gilles de Gennes</strong>
<p>Lanterne est un administrateur de la recherche né : peu importe qu'il n'ait pas "une vision très profonde des besoins réels du secteur (
) il sait lire les textes de Bruxelles, se mouler dans les organigrammes". Leduc est une coqueluche des médias et "dans la chaleur communicative des projecteurs", il sort parfois de son domaine d'expertise et "commet de graves impairs". Pluvieux "fut un rénovateur inspiré, donnant de la verdeur à une science un peu vieillotte" ; mais il s'est laissé glisser dans une administration d'où il est sorti fatigué. Après avoir défriché un domaine et créé une école de pensée, Vladimir se prend pour un prophète et entraîne "nombre de jeunes dans des programmes brumeux" visant à "comprendre la nature profonde de la vie". Ancre sest glissé dans lune des multiples commissions qui examinent les recherches des autres et même quand son expertise atteint des limites, il sérige en arbitre des élégances.</p></blockquote>
<p>En général, cette spécialisation dépend de l'âge et du profil des chercheurs. Un jeune chercheur en thèse met la main à la pâte et produit les résultats qui font avancer le laboratoire. Le chercheur plus âgé gagne en autonomie et se mêle de stratégie de recherche, en concevant ses propres projets et en évaluant ceux de ses confrères. Enfin, les chercheurs seniors décident de lutilisation des fonds du laboratoire, participent à des commissions et représentent le laboratoire à lextérieur pour lui donner du crédit et de la visibilité. Une chose est sûre : malgré l'importance de l'écriture et de la lecture, le silence ne règne pas dans les laboratoires. La recherche scientifique c'est aussi beaucoup de discussions animées qui viennent enrichir ces écrits ! Les discussions de couloir, même si elles tendent à être complétées par des échanges de courriel, sont primordiales pour poser une question, soumettre une hypothèse, partager un moment fort
Finalement, le travail de chercheur ressemble beaucoup au travail de bureau !</p>
<h3>Bibliographie</h3>
<ul><li>Michel Callon (1989), "Introduction", in Michel Callon (dir.), <em>La Science et ses réseaux. Genèse et circulation des faits scientifiques</em>, Paris : La Découverte, coll. "Textes à l'appui"</li>
<li>Pierre-Gilles de Gennes (2002), <em>Petit point</em>, Paris : Le Pommier</li>
<li>Ken Hyland et Françoise Salager-Meyer (2008), "Scientific writing", <em>Annual Review of Information Science and Technology</em>, vol. 42, pp. 297338</li>
<li>Sam Kean (2006), "Scientists spend nearly half their time on administrative tasks, survey finds, <em>The Chronicle of Higher Education</em>, 7 juillet</li>
<li>Observatoire des sciences et des techniques (2009), <em>Indicateurs de sciences et de technologies</em>. Édition 2008, Paris : Economica</li>
<li>Marie-Claude Roland (2009), "Quality and integrity in scientific writing: prerequisites for quality in science communication", <em>Journal of Science Communication</em>, vol. 8, n° 2</li>
<li>Carol Tenopir, Donald W. King, Peter Boyce, Matt Grayson, Keri-Lynn Paulson (2005), "Relying on electronic journals: Reading patterns of astronomers", <em>Journal of the American Society for Information Science and Technology</em>, vol. 56, n° 8, pp. 786802</li>
<li>Odile Welfelé (1998), Organiser le désordre : usages du cahier de laboratoire en physique contemporaine, <em>Alliage</em>, n° 37-38, pp. 2541</li></ul>
L'embargo... mais pas toujours !
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2007-10-07T08:42:39+00:00
2007-10-07T08:42:45+00:00
Antoine Blanchard
Journalisme
information scientifiquejournalisme scientifique
<p>J'ai dit dans mon <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/10/03/216-l-embargo-en-question">précédent billet</a> à quel point l'embargo sur l'information est une plaie pour le journalisme scientifique. Mais heureusement, il y a des reportages qui échappent à cet embargo... Souvent, ce sont des reportages après-coup : un dossier paraissant dans <em>La Recherche</em> ou <em>Science & vie</em>, une émission scientifique mensuelle à la télévision. Mais parfois aussi, ce sont les quotidiens qui n'en font qu'à leur tête.</p>
<p>Ainsi, Stéphane Foucart écrivait il y a quelques jours dans <em>Le Monde</em> un article intitulé "<a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-958734,0.html">L'essor des agrocarburants pourrait aggraver le réchauffement climatique</a>". Article intéressant au demeurant, qui revenait sur un certains nombre de critiques faites aux agrocarburants. Avec, à l'appui, des données publiées par Paul Crutzen, prix Nobel de chimie 1995, selon lesquelles <q>la production d'un litre de carburant issu de l'agriculture peut contribuer jusqu'à deux fois plus à l'effet de serre que la combustion de la même quantité de combustible fossile.</q> L'<a href="http://www.cosis.net/members/journals/df/article.php?paper=acpd-7-11191" hreflang="en">article scientifique</a> où ce travail a été publié est paru dans une revue relativement confidentielle (parce que spécialisée), <em>Atmospheric Chemistry and Physics Discussions</em>, presque deux mois auparavant. La couverture médiatique s'est donc faite sans embargo et différée dans le temps. Stéphane Foucart, que j'ai interrogé, le reconnaît :</p>
<blockquote><p>Un certain nombre de papiers importants paraissent dans les revues anglo-saxonnes en août. Ils passent inaperçus, non pour des raisons éditoriales mais pour des raisons contingentes de congés d'été, une grande part des responsables de rubriques étant bêtement en vacances. Je suis tombé par hasard sur le papier, en lisant une synthèse de communiqués des instituts et des éditeurs scientifiques. Fallait il passer sous silence ce papier sous prétexte qu'il n'était plus "dans l'actualité" ? A mon avis non.</p></blockquote>
<p>Surtout que dans ce cas, l'actualité des biocarburants ne se cantonne pas aux trois jours qui suivent la sortie d'un article ! L'article étant sorti dans une revue qui pratique le <em><a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/12/05/81-peer-commentary">peer commentary</a></em>, le journaliste du <em>Monde</em> a même pu profiter des commentaires laissés par les pairs pour enrichir son compte-rendu. Et pour notre plus grand plaisir à tous, au moment où l'article du <em>Monde</em> sort, chacun peut accéder de lui-même à l'article original (en accès libre) et aux commentaires des pairs...</p>
<p>Il y a un autre cas intéressant à étudier, historique celui-là . Nous sommes en 1974 et les technologies de l'ADN sont en train de naître, au premier rang desquelles l'ADN recombinant, qui est un produit de la collaboration du spécialiste des enzymes de restriction <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Herbert_Boyer" hreflang="en">Herbert Boyer</a> et du spécialiste des plasmides <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Stanley_Norman_Cohen" hreflang="en">Stanley Cohen</a>. Cette avancée majeure, c'est celle qui permettra ensuite de faire fabriquer de l'insuline à des bactéries, d'insérer des transgènes dans des plantes cutlivées, de faire de la génétique en laboratoire etc. Or <a href="http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?artid=388315" hreflang="en">un des résultats cruciaux de ce travail</a> (l'expression d'un gène de grenouille par une bactérie) aurait pu passer inaperçu si, <a href="http://content.cdlib.org/xtf/view?docId=kt4b69n6sc&chunk.id=d0e345&toc.id=&toc.depth=1&brand=calisphere&anchor.id=p3#X" hreflang="en">comme le raconte</a> un témoin de l'époque, un journaliste du <em>New York Times</em> n'était pas au même moment en train d'écrire un article sur <q>quelque chose d'un professeur de Harvard ou du MIT</q>. Comme le scientifique en question n'était pas prêt et son travail avait encore besoin d'être perfectionné, il conseilla au journaliste d'aller voir Stanley Cohen qui travaillait sur quelque chose d'intéressant. Ce qu'il fit, et son article <em>Animal Gene shifted in Bacteria</em> fut publié 19 jours après l'article scientifique qu'il rapporte, en même temps qu'un communiqué de presse de l'université de stanford qui se rendit compte seulement à ce moment-là de l'impact portentiel de ce travail ! Si l'on continue de suivre <a href="http://links.jstor.org/sici?sici=0021-1753(200109)92%3A3%3C541%3AMDOODT%3E2.0.CO%3B2-R" hreflang="en">la chronologie</a> donnée par Sally Smith Hughes, il y eut le lendemain un article du <em>San Francisco Chronicle</em>, puis un mois après un reportage dans le magazine <em>Newsweek</em>. Pas d'embargo donc dans ce cas, pas non plus de couverture journalistique au jour le jour mais une information finalement correcte pour le lecteur. La machine médiatique n'était pas aussi emballée qu'aujourd'hui…</p>
<p>L'embargo n'est donc pas toujours indispensable, ni hier ni aujourd'hui, et on retrouve encore l'arbitraire qui gouvernait autrefois la couverture de l'actualité scientifique. Heureusement, oserais-je dire !</p>
L'embargo en question
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2007-10-03T07:10:25+00:00
2007-10-03T07:10:30+00:00
Antoine Blanchard
Journalisme
information scientifiquejournalisme scientifique
<p>J'ai déjà <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/06/25/182-un-point-sur-la-vulgarisation-scientifique">mentionné ici</a> la manière discutable dont les résultats scientifiques sont communiqués aux journalistes scientifiques : sous condition d'embargo, c'est-à -dire que ces derniers doivent préparer leur enquête et leur article mais ne rien publier avant leurs autres collègues, d'où une explosion d'articles (et souvent de superlatifs) le jour J. Sauf exception, comme en 1997 quand <em>The Observer</em> a brisé l'embargo pour publier le scoop de la première brebis clonée, Dolly.</p>
<p>Mais cette pratique immémoriale est peut-être plus que jamais sous le feu des critiques. En 2006, Vincent Kiernan du <em>Chronicle of Higher Education</em> publiait une <a href="http://www.press.uillinois.edu/s06/kiernan.html" hreflang="en">enquête approfondie</a> aux presses de l'université d'Illinois : non content de dénoncer ces pratiques de collusion, son livre <q>offre une exploration sans précédent de l'impact de l'embargo sur la culture scientifique du public et les questions médicales</q>. Après avoir passé en revue 25 quotidiens américains et s'être entretenu avec les journalistes scientifiques, il conclut que ce système favorise le "journalisme en bande" et crée un obstacle néfaste à la compétition journalistique, favorisant une couverture complaisante de l'actualité scientifique et médicale à partir d'une poignée de sources-clés.</p>
<p>Puis nul autre que le rédacteur en chef du fameux <em>Lancet</em>, dans son <a href="http://dx.doi.org/10.1126/science.1135374" hreflang="en">compte-rendu de lecture</a> du livre de Kiernan paru dans <em>Science</em>, y allait de son couplet : l'embargo est d'abord une demande des journalistes, avant que les éditeurs des revues scientifiques n'y voient l'avantage qu'ils pouvaient en tirer. L'embargo est artificiel, il favorise la survie des journalistes les moins doués, il attire l'attention sur des résultats souvent faibles et douteux. <q>L'existence de cette "bande de journalistes" guidés par l'embargo devrait être antithétique d'une profession qui résiste habituellement à toute pression extérieure.</q> Selon lui, la disparition de l'embargo fera du bien à tout le monde. Mais quelle revue osera la première ?</p>
<p>Il y a deux mois, c'est un ancien journaliste scientifique de la BBC qui <a href="http://news.independent.co.uk/media/article2791093.ece" hreflang="en">enfonçait le clou</a>. Extraits choisis :</p>
<blockquote><p>C'est quelque chose que les journalistes ne devraient pas faire mais que nous faisons tous, volontairement, parce que nous n'avons pas le choix si nous voulons rester connectés au flux régulier des nouvelles des revues. Aucun autre domaine du journalisme n'a un tel arrangement confortable et dissimulé. (…) Les revues disent que l'embargo est une bonne chose. Ils disent que cela nivelle vers le haut la couverture des recherches sérieuses qui ont été approuvées par les pairs. Ils ajoutent que cela permet aux journalistes de travailler leurs articles, conduire les interviews et filmer, afin qu'ils comprennent bien la science sous-jacente. Tout ça, c'est du pipeau et de la condescendance.</p></blockquote>
<p>Je suis prêt à parier que le débat va continuer mais que l'embargo finira par céder sous ces coups de butoir, ainsi que sous ceux des blogueurs. En effet, ces derniers se posent aujourd'hui comme <a href="http://le-doc.info/2007/09/10/211-quelle-place-pour-les-blogs-dans-la-vulgarisation-scientifique">complément sérieux au journalisme scientifique</a> et revendiquent eux aussi un droit à l'information : pourquoi seraient-ils ainsi exclus, à plus forte raison <a href="http://itre.cis.upenn.edu/%7Emyl/languagelog/archives/004745.html" hreflang="en">quand l'embargo expire avant la date de publication réelle de l'article scientifique</a> et que, ne pouvant y accéder, ils sont dans l'impossibilité de se livrer à leur exercice favori du commentaire… Pour le salut de la liberté d'informer, espérons que cette situation cessera rapidement !</p>
Rétractation : des articles et des hommes
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2007-04-26T06:44:40+00:00
2007-04-26T12:37:53+00:00
Antoine Blanchard
Communication
communication scientifiquefraudeinformation scientifique
<p>La vie de la recherche n'est pas un long fleuve tranquille... La rétractation d'un article qui s'avère <q>bafouer les codes éthiques de la profession, comme l'envoi à plusieurs revues, la mauvaise attribution des auteurs, le plagiat, l'usage frauduleux des données ou autres</q><sup>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2007/04/26/154-retractation-des-articles-et-des-hommes#pnote-154-1" id="rev-pnote-154-1">1</a>]</sup> en est la meilleure preuve. Bien plus qu'une simple réfutation de résultats que l'on avait cru juste, il s'agit d'effacer des tablettes de la science ce qui n'aurait jamais dû s'y trouver !</p>
<p>La semaine dernière, c'est le milieu de la biologie végétale qui a été ainsi secoué. Depuis les années 1930 et l'hypothèse du physiologiste russe Mikhail Chailakhyan selon laquelle un signal envoyé par les feuilles sensibles à la lumière informe les apex du moment de floraison, on en cherchait toujours la nature. Mais <a href="http://dx.doi.org/10.1126/science.1117768">un article</a> publié dans <em>Science</em> en 2005 avait montré qu'il s'agit d'un ARN messager, circulant facilement et traduit en protéine FT au niveau de l'apex. Très belle victoire pour cette collaboration franco-suédoise.</p>
<p>Sauf que <a href="http://dx.doi.org/10.1126/science.316.5823.350">le résultat était non-reproductible</a> et ne collait pas avec des découvertes plus récentes. C'est la protéine FT elle-même, et non son ARN messager, qui serait le signal circulant dans la plante. Le verdict devait tomber : après le départ du post-doc auteur du travail, les membres de son équipe s'aperçoivent que certaines données de la PCR en temps réel avaient été supprimées ; d'autres avaient été pondérés pour l'analyse statistique. En reprenant les données brutes, <q>la plupart des différences significatives rapportées au cours du temps disparaissent</q>. Et <a href="http://dx.doi.org/10.1126/science.316.5823.367b">l'article d'être rétracté</a> par les co-auteurs, chercheurs respectables et reconnus dont la crédibilité avait aidé à faire accepter cette découverte inattendue, mais pas par le post-doc chinois qui court toujours et refuse de reconnaître ses torts !</p>
<p>La rétractation est parfois encore plus "violente" et inattendue. En 2001, deux jours avant les attentats du 11 septembre, un article de génétique (A. Arnaiz-Villena <em>et al.</em>, <em>Human Immunology</em> <strong>62</strong>(9): 889-900, sept. 2001) osait étudier la variabilité du complexe HLA sur un échantillon de la population palestinienne et concluait à l’existence d’une étroite parenté génétique entre Palestiniens et Juifs… L'article était surtout ponctué de considérations politiques telles que <q>la rivalité entre les Palestiniens et les Juifs est fondée sur des différences culturelles et religieuses, mais non génétiques</q>. Les réactions indignées de nombreux lecteurs suffirent à convaincre l’éditeur Elsevier de censurer proprement l'article : retrait de la version électronique en ligne sur <em>Science Direct</em> et de nombreuses autres bases de données type <em>Current Contents</em> ou <em>Science Citation Index</em> et <a href="http://www.bmj.com/cgi/eletters/324/7339/695#20957" hreflang="en">demande diligente</a> à tous les abonnés de la version imprimée d’ignorer l’article incriminé <q>ou, mieux, de supprimer physiquement les pages correspondantes</q>. Cet <a href="http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/2003/02/document.xsp?id=bbf-2003-02-0130-014/2003/02/fam-tourhorizon/tourhorizon&statutMaitre=non&statutFils=non">autodafé électronique</a> sans précédent pose la question de la mémoire des articles rétractés.</p>
<p class="center"><img src="http://www.enroweb.com/blogsciences/images/articlectomy.jpg" alt="" /> © <a href="http://www.bmj.com/cgi/content/full/326/7401/1262">BMJ</a></p>
<p>Voici, justement, <a href="http://www.nlm.nih.gov/pubs/factsheets/errata.html" hreflang="en">la politique</a> de l'éditeur de (Pubmed) Medline :</p>
<blockquote><p>la <em>National Library of Medicine</em> (NLM) ne fait pas la différence entre les articles rétractés pour cause d'erreur de bonne foi et ceux qui sont rétractés pour cause de fraude ou plagiat. Si l'avertissement de la revue est mentionnée comme une rétractation, la NLM l'indexe comme une rétractation. (…) La NLM ne supprime pas la référence d'un article retiré mais la met à jour pour indiquer qu'il a été rétracté, et lie la référence originale vers la référence de la rétractation.</p></blockquote>
<p>Bref, Medline conserve tout, parce que son éditeur est public, à l'inverse des <em>Current contents</em> qui cèdent parfois aux demandes de partenaires privés : <a href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/query.fcgi?cmd=retrieve&db=pubmed&list_uids=11543891&dopt=Abstract">on constate</a> effectivement que l'article publié en 2001 dans <em>Human Immunology</em> y est présent.</p>
<p>Dans tous les cas, on peut mieux faire. C'est le sens du débat <a href="http://www.biomedcentral.com/1741-7015/5/4" hreflang="en">lancé il y a un mois</a> par l'équipe de rédaction de <em>BioMed Central</em>, qui appelle aussi à rendre les rétractations plus visibles dans notre monde digital. La notion de "document dynamique", qui rejoint celle des documents mis à jour en permanence dans les archives de type HAL ou ArXiV, permet d'aller au-delà des modes habituels de rétractation : un article ici, une rétractation là , emballé c'est pesé… Ou l'on devra s'attendre à rencontrer toujours <a href="http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/280/3/296" hreflang="en">ces articles qui citent des articles rétractés</a>, alors même que la rétractation est censée être connue !</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2007/04/26/154-retractation-des-articles-et-des-hommes#rev-pnote-154-1" id="pnote-154-1">1</a>] Pour prendre l'exemple des <a href="http://www.elsevier.com/wps/find/librariansinfo.librarians/libr_policies#Article_Removal_Policy" hreflang="en">règles mises en place par Elsevier</a>.</p></div>
Internet et usage de l'information scientifique
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2007-03-08T19:50:46+00:00
2007-03-08T19:52:04+00:00
Antoine Blanchard
Vulgarisation
culture scientifiqueinformation scientifiqueInternetvulgarisation
<p>J'ai souvent défendu l'idée, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/09/23/50-la-democratie-avant-l-education-scientifique">ici</a> ou <a href="http://www.le-doc.info/index.php/2006/11/07/56-blogs-vers-une-science-citoyenne-ou-pas#c117">ailleurs</a>, que <q>le Web en entier devient une source importante d'information scientifique — ou, plus exactement, une source vers laquelle se tournent préférentiellement les profanes pour obtenir des informations ponctuelles d'ordre scientifiques, surtout lorsque celle-ci est liée à des controverses de société</q> et que l'information sur la science nourrit le désir de s'informer. Alors, <q>à nous de faire en sorte que la "meilleure" information possible soit à leur disposition.</q></p>
<p><a href="http://scienceblogs.com/framing-science/2007/02/the_physics_of_the_buffyverse.php" hreflang="en">Via</a> le blog "Framing Science", je (re)découvre <a href="http://www.pewinternet.org/report_display.asp?r=191">une enquête</a> du Pew Institute qui me donne raison : 20% des sondés américains (internautes ou non) expliquent qu'ils utilisent Internet comme source principale d'information sur la science (contre 41% pour la télévision), ce qui commence à faire beaucoup !</p>
<p>Mais voilà , c'est bien le désir de s'informer qui constitue le plus gros obstacle :</p>
<ul>
<li>65% des américains sondés qui ont eu connaissance d'information sur la science par Internet s'étaient connectés pour autre chose ;</li>
<li>78% de ceux qui ont eu connaissance d'information sur la science par Internet se décrivent comme "très" ou "assez" informés des nouvelles découvertes scientifiques, contre 58% des internautes.</li>
</ul>
<p>On voit donc le rôle que joue le hasard et les prédispositions (goût personnel) dans l'acquisition d'information scientifique sur la toile !</p>
<p>Une des solutions pour attirer vers la science consiste alors à faire du sensationnel, jouer sur le registre de l'émotion, comme dans l'exemple du reportage de Canal+ sur les <acronym title="Organisme génétiquement modifié">OGM</acronym> qui <a href="http://www.le-doc.info/index.php/2007/02/05/115-les-ogms-sont-ils-dangereux-pour-la-sante-l-etude-qui-desinforme">a récemment mobilisé l'attention</a>. Ou à parler de la science autrement, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/01/02/95-deux-experiences-de-culture-scientifique">par l'art</a>, <a href="http://owen.monblogue.branchez-vous.com/2007/02/26#135623">par l'humour</a>... afin de décloisonner les catégories selon lesquelles M. X s'intéresse au tiercé et pas aux sujets scientifiques et Mme Y à la politique et pas à l'actualité technologique. Mais rien ne remplacera la prime accordée à la conscience du citoyen, qui seule développera sa compétence (pour <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/09/23/50-la-democratie-avant-l-education-scientifique">paraphraser Jean-Marc Lévy-Leblond</a>) ! Et cela grâce à la <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?tag/democratie-scientifique">démocratie technique</a>, qui le fait venir aux problématiques scientifiques en l'invitant de plein droit à y mettre son nez.</p>
PLoS ONE, deux mois après
urn:md5:083f853c4480a33dae56bb9e8fcb2d31
2007-02-19T06:34:24+00:00
2007-02-20T08:18:29+00:00
Antoine Blanchard
Communication
accès librecommunication scientifiqueinformation scientifiqueInternetPLoS
<p>Le <a href="http://www.plos.org/cms/node/172" hreflang="en">20 décembre dernier</a> était donc lancé <em><a href="http://www.plosone.org/" hreflang="en">PLoS ONE</a></em>, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/01/05/96-le-peer-commentary-de-nature-a-plos-one">revue scientifique hétéroclite</a> dont les articles sont à peine évalués par les pairs (uniquement pour trier le grain de la mauvaise ivraie), sorte de "bazar" où le lecteur doit se repérer, commenter, recommander etc. L'ambition était grande dans un monde académique qui peine à sortir de la recommandation <em>a priori</em> par la notoriété des revues (facteur d'impact) et la relecture par les pairs.</p>
<p>Un mois et demi après, quel bilan peut-on tirer ? Est-ce que les lecteurs se sont appropriés les articles qui leur sont livrés en pâture ? Il semblerait que oui ! Ainsi, la revue <em>Science</em> (excusez du peu !), dans son numéro du 2 février, <a href="http://dx.doi.org/10.1126/science.315.5812.575a" hreflang="en">présentait</a> un <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pone.0000133" hreflang="en">article de <em>PLoS ONE</em></a> comme "choix du rédacteur en chef" (<em>editor's choice</em>). Moins institutionnels, les blogs participent aussi à faire ressortir certains articles et à entamer la discussion. Selon <a href="http://www.postgenomic.com/" hreflang="en">Postgenomic</a>, qui agrège près de 700 blogs scientifiques, ce sont <a href="http://www.postgenomic.com/papers.php?journal=PLoS%20ONE" hreflang="en">au moins 25 articles</a> qui ont été remarqués (parfois très brièvement). Du côté des outils sociaux, <a href="http://www.citeulike.org/user/rebmeced/article/1013398">au</a> <a href="http://www.citeulike.org/user/kengg/article/1049185">moins</a> <a href="http://www.citeulike.org/user/bayesian/article/1019145">trois</a> articles de biologie ont attiré l'attention des utilisateurs de CiteULike et <a href="http://www.connotea.org/uri/c0e0b16947f3118d7e52b3d8801a1732">au</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/cdbc023f08d67dc814998df18b2a9164">moins</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/5947758ddccc93aa05220bd0e0b6a660">cinq</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/a8974779ca4c035050e7fd71b5ba1f1d">autres</a> <a href="http://www.connotea.org/uri/2ffedd953a32911e3bf974f293598003">articles</a> ont été bookmarkés sur Connotea...</p>
<p>Il ne reste plus qu'à inventer un système pour regrouper en un seul endroit tous ces commentaires dispersés. On peut songer <a href="http://www.plos.org/cms/node/26#comment-22" hreflang="en">aux trackbacks</a>, selon un modèle proche de <a href="http://arxiv.org/tb/recent">celui d'ArXiV</a>, où les commentaires de blogueurs ont déjà permis d'améliorer substantiellement <a href="http://arxiv.org/abs/quant-ph/0506201" hreflang="en">un article</a>. En attendant, il faut naviguer entre ces sites, voire souscrire au <a href="http://www.postgenomic.com/atom.php?category=&journal=PLoS ONE&type=latest_papers">flux de Postgenomic</a>. Mais la visibilité des articles publiés "en vrac" par <em>PLoS ONE</em> existe bel et bien, et le tri par les lecteurs en fonction de l'intérêt propre de l'article et des centres d'intérêt de chacun semble fonctionner.</p>
<p>P.S. Sans doute ce billet fournira-t-il quelques réponses utiles à cet internaute qui est arrivé chez moi après avoir cherché <code>articles publiés par plos one</code> dans Google. Preuve que le besoin est là mais que pour trouver où ces articles ont été commentés, il faut déjà savoir où chercher...</p>
<p><strong>[Mà J 20/02, 7h20]</strong> : Comme le souligne Chris Surridge <a href="http://www.plos.org/cms/node/193" hreflang="en">sur le blog de PLoS</a>, <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pone.0000170" hreflang="en">un des articles</a> qui a été le plus remarqué ne possède qu'<a href="http://www.plosone.org/annotation/getCommentary.action?target=info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0000170">une discussion</a>, renvoyant en fait vers <a href="http://www.gnxp.com/blog/2007/01/spermcooperation.php" hreflang="en">un billet</a> du blog "Gene expression" ayant 25 commentaires ! Il y a donc du travail pour regrouper et fluidifier tout cela...
Accès libre aux résultats de la recherche : des articles scientifiques pour tous !
urn:md5:5e783b663376c0bae31ae44784053cbb
2006-07-13T22:32:58+00:00
2006-07-13T22:35:01+00:00
Antoine Blanchard
Général
accès librechikungunyainformation scientifiquePLoS
<p>Le modèle de publication dit de l<em>'open access</em>, ou <a href="http://openaccess.inist.fr/">accès libre aux résultats de la recherche</a>, fait passer la charge du financement des lecteurs aux auteurs. Ainsi, ce qui ne change pas grand chose pour les organismes de recherche (les dépenses sont juste transférées du poste de la bibliothèque à celui des équipes de recherche), représente un bond en avant pour l'accès à l'information scientifique : désormais, une part grandissante de la littérature scientifique peut être lue sans contraintes, partagée, traduite, réimprimée, reprise etc. grâce à des licences très souples type <em>Creative Commons</em>. Une utopie dont Gutenberg et <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Otlet">Paul Otlet</a> n'auraient même pas osé rêver !!</p>
<p>Ainsi, Lionel Suz, médecin à la Réunion et dont le blog <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/04/09/20-en-premiere-ligne-de-la-chikungunya">s'étend longuement sur l'épidémie de Chikungunya</a>, a pu — sans être chercheur et avoir accès à une bibliothèque universitaire — <a href="http://lionel.suz.free.fr/blog/&entry=1148364474">rendre compte</a> d'un récent article paru dans <em>Public Library of Science Biology</em> sur le séquençage de différentes souches du virus chikungunya isolés dans l'Océan Indien. Et c'est ainsi que de proche en proche, par relais et traductions interposées, d'Internet aux disques durs et supports CD, le contenu d'articles scientifiques primaires peut se disséminer... La même revue <em>PLoS Biology</em> <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pbio.0020025" hreflang="en">rapporte d'autres exemples</a>, comme cet article scientifique ayant reçu une couverture médiatique importante (<em>Time</em> magazine, <em>Die Zeit</em>, <em>Al-Jazeera</em>) et téléchargé des dizaines de milliers de fois. Bien plus que le lectorat habituel d'un article scientifique ! Ou encore, cet article paru en anglais et qui a pu être traduit en espagnol pour être publié dans un magazine argentin sur l'environnement !</p>