La science, la cité - Mot-clé - santé
"La science, la cité" par Enro, alias Antoine Blanchard
2022-01-02T10:30:39+01:00
Antoine Blanchard
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Dotclear
La crise COVID-19 vue par des économistes de l'innovation
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2020-04-18T14:54:00+02:00
2020-04-18T14:54:00+02:00
Antoine Blanchard
Général
innovationsantééconomie
<p>Qu’est-ce qu’il a manqué comme investissements dans la R&D pour être mieux préparés à la pandémie en cours ? Est-ce que les énormes investissements actuels et la réorientation de certains pans de la recherche vers le COVID-19 est la plus efficace, et quels peuvent être ses effets pervers (notamment les querelles de brevets en cours) ? Que peut-on attendre de l’après-crise en termes de politiques de recherche, et d’adoption de certaines technologies numériques ?</p>
<p>Des économistes de l’innovation, chercheurs ou doctorants du College of Management of Technology de l’EPFL (Suisse), <a href="https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=3575824" hreflang="en">ont publié le 14 avril une étude de 33 pages</a> riches de réflexions théoriques, de pronostics tendanciels, mais aussi d’exemples. Pour faciliter la diffusion de ces résultats, je vous en propose une synthèse en français sous forme de mindmap.</p>
<p>De mon côté, j’ai également publié quelques réflexions et un peu de veille sur <a href="https://www.linkedin.com/pulse/linnovation-ouverte-au-temps-du-covid-19-antoine-blanchard/" hreflang="fr">l’innovation ouverte pour faire face au COVID-19</a>.</p>
<iframe width="600" height="400" frameborder="0" src="https://www.mindmeister.com/maps/public_map_shell/1473092281/la-crise-covid-19-vue-par-des-conomistes-de-l-innovation?width=600&height=400&z=auto" scrolling="no" style="overflow: hidden; margin-bottom: 5px;">Votre navigateur ne peut pas afficher les images. Veuillez visiter <a href="https://www.mindmeister.com/1473092281/la-crise-covid-19-vue-par-des-conomistes-de-l-innovation" target="_blank">La crise COVID-19 vue par des économistes de l’innovation</a> sur MindMeister.</iframe><div class="mb-5"><a href="https://www.mindmeister.com/1473092281/la-crise-covid-19-vue-par-des-conomistes-de-l-innovation" target="_blank">La crise COVID-19 vue par des économistes de l’innovation</a> par Enroweb</div>
Benny, l'ourson qui contenait des nanos
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2010-09-04T17:26:05+00:00
2010-09-04T17:44:13+00:00
Antoine Blanchard
Général
nanotechnologiessanté
<p>L'<a href="http://www.ihest.fr/activites/universite-europeenne-d-ete/quelle-place-pour-la-science-dans-374">université d'été</a> de l'<acronym title="Institut des hautes études pour la science et la technologie">IHEST</acronym> qui vient de se terminer était consacrée à la question "Quelle place pour la science dans le débat public". Au programme, donc, des OGM, des nanos, du changement climatique… Je n'y étais pas mais dans les divers compte-rendus publiés sur le web, une histoire a retenu mon attention, celle de Benny.</p>
<p>Benny est un ourson en peluche vendu aux États-Unis comme le jouet en peluche le plus doux et le plus sain du monde ! En effet, il est garanti anti-mite, anti-moisissure et anti-microbe, soit le parfait compagnon de jeu pour les enfants asthmatiques et/ou allergiques ! À ce titre, il a reçu le Family Choice Award 2006 décerné par <em>Family Magazine</em>.</p>
<p class="center"><img src="http://www.enroweb.com/blogsciences/images/Plushy.jpg" alt="" width="50%" height="65%" /></p>
<p>Sauf que pour arriver à ce miracle, Benny est imprégné de nanoparticules d'argent. Et alors que ce fait était plutôt passé inaperçu, le <a href="http://www.wilsoncenter.org/index.cfm?topic_id=166192&fuseaction=topics.profile&person_id=166223">spécialiste Andrew Maynard</a> <a href="http://community.safenano.org/blogs/andrew_maynard/archive/2007/12/15/benny-the-bear-and-the-case-of-the-disappearing-nanoparticles.aspx">remarquait sur son blog</a> en 2007 :</p>
<blockquote><p>J'ignore si Benny est dangereux ou pas. L'argent est plutôt non-toxique à faible dose et donc je doute que Benny présente le moindre problème du moment qu'on l'utilise correctement. Mais il faut toujours être plus prudent quand il s'agit de ce que les enfants peuvent mettre dans la bouche. Mais ce que je trouve plus préoccupant encore, c'est combien il est difficile de dire si ce type de produits contiennent ou non des nano-matériaux.</p></blockquote>
<p>Six mois plus tard, en réaction, Pure Plushy Inc. <a href="http://community.safenano.org/blogs/andrew_maynard/archive/2008/06/28/benny-the-bear-comes-clean.aspx">lançait une nouvelle version de Benny</a>, où des bactericides conventionnels remplaçaient les nano-particules d'argent. Ce que je trouve fascinant dans cette histoire, c'est pas tant la réaction du fabricant<sup>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2010/09/04/436-benny-l-ourson-qui-contenait-des-nanos#pnote-436-1" id="rev-pnote-436-1">1</a>]</sup> que l'exemple d'une peluche comme application des nanos. Alors qu'en général on pale de crèmes solaires ou de revêtements pour voitures, autant de produits de consommation presque futiles ou en tous cas marqués du sceau du "big business", il en va autrement d'une peluche qui s'adresse aux enfants asthmatique et allergiques !</p>
<p>D'ailleurs, lors des discussions à l'IHEST, la matérialisation soudaine d'un discours abstrait sur "les nanos" (en général) à travers un ours Benny 1ere génération <a href="http://uee2010ihest.wordpress.com/2010/08/29/benny-was-the-star/">a fait son effet</a>. Comme souvent, il est difficile à l'être humain de confronter ses convictions générales à des cas concrets alors que les deux devraient aller ensemble – en ce qui concerne les nanos comme la bioéthique par exemple.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2010/09/04/436-benny-l-ourson-qui-contenait-des-nanos#rev-pnote-436-1" id="pnote-436-1">1</a>] Même si, comme le souligne Jameson Wetmore, porté aux nues puis décrié, sans preuve concrète de ses bienfaits ou de ses dangers, il symbolise parfaitement notre ambiguïté vis-à-vis des nanos.</p></div>
Consignes de sécurité et politique de santé
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2009-11-16T09:29:54+00:00
2009-11-16T09:30:12+00:00
Antoine Blanchard
Général
expertise scientifiquemédecinerelations science-sociétésanté
<p>Alors que je volais en direction d'Édimbourg, le message d'extinction des appareils électroniques lors de l'atterrissage et du décollage a fait naître quelques réflexions. Il est évident qu'un téléphone portable que son propriétaire aurait oublié d'éteindre ne causerait pas pour autant la chute de l'appareil, ou nous aurions à déplorer bien plus d'accidents aériens qu'il y en a actuellement<sup>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2009/11/16/420-consignes-de-securite-et-politique-de-sante#pnote-420-1" id="rev-pnote-420-1">1</a>]</sup>. Ce message est donc plutôt destiné à éviter que l'ensemble des passagers de l'avion laisse leur téléphone et ordinateur allumés, ce qui occasionnerait un rayonnement électromagnétique bien plus important et susceptible sans doute de perturber les instruments de bord.</p>
<p>Ainsi, un message destiné à tous ("Merci d'éteindre vos appareils électroniques") peut être ignoré par une minorité, mais pas au-delà. Or en ne l'explicitant pas, en laissant croire que c'est le moindre appareil qui doit être éteint, on s'expose à la situation suivante : un passager qui n'éteindrait pas son appareil et constaterait que ça ne fait aucune différence sera tenté de répéter l'exercice et, d'effet d'aubaine en effet d'aubaine, tout un vol pourrait désobéir à la consigne. Problème. À l'inverse, si on explique clairement que l'avion ne peut supporter qu'une minorité d'appareils allumés mais qu'on demande un effort collectif, les individus téméraires seraient refroidis.</p>
<p>Ce mécanisme, c'est le même qui régit les politiques de vaccination. Si la vaccination est obligatoire pour tous, la collectivité peut en réalité supporter quelques individus isolés qui refusent le vaccin, ces "free riders" ne compromettant pas l'<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Immunité_grégaire">immunité de groupe</a>. Ils en profiteraient même, constatant alors que la vaccination n'est pas obligatoire (pour eux) et ouvrant une brèche redoutable. Si les campagnes de vaccination expliquaient par contre que la vaccination n'est normalement obligatoire que pour 85 % de la population mais que la responsabilité collective impose que chacun soit vacciné, ce comportement individualiste serait diminué ou au moins responsabilisé.</p>
<p>Moralités :</p>
<ul>
<li>les vols en avion inspirent des réflexions sur le fonctionnement de nos sociétés</li>
<li>une bonne politique de santé/sécurité est une politique qui va dans les détails et explicite le poids respectif de l'individu et du collectif, quitte à sacrifier sa brièveté.</li>
</ul>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2009/11/16/420-consignes-de-securite-et-politique-de-sante#rev-pnote-420-1" id="pnote-420-1">1</a>] J'en veux pour preuve deux personnes qui discutaient devant moi dans la queue pour l'embarquement, l'un disant à l'autre que le mode "Avion" de l'iPhone dispense d'éteindre l'appareil au décollage, l'autre lui rétorquant le contraire combien de passager oublient ou se dispensent ainsi de suivre la consigne d'extinction ?</p></div>
Histoire et sociologie de l'agriculture intensive et de son expertise
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2009-10-21T13:22:01+00:00
2012-04-18T12:34:48+00:00
Antoine Blanchard
Général
expertise scientifiquepesticidessantésociologie des sciences
<p>Depuis un certain temps que <a href="http://www.deuxieme-labo.fr/blog/web-tv/">mûrit le projet</a> d'entretiens filmés avec des chercheurs en philosophie, histoire et sociologie des sciences, je suis heureux d'annoncer enfin la naissance de la <a href="http://scienceenaction.blip.tv/">web TV "La science telle qu'elle se fait"</a>. C'est une initiative signée <a href="http://www.deuxieme-labo.fr">Deuxième labo</a>, en partenariat avec deux doctorants de l'université de Strasbourg (Alexis Zimmer et Nils Kessel). Vous pouvez vous abonner pour recevoir les nouvelles vidéos dès leur mise en ligne (<a href="http://scienceenaction.blip.tv/rss">flux RSS</a> / <a href="itpc://scienceenaction.blip.tv/rss/itunes/">podcast iTunes</a>), mais soyez assurés que j'en publierai également un certain nombre sur ce blog.</p>
<p>Première chercheuse à se plier à l'exercice, l'historienne Nathalie Jas (Université d'Orsay/Inra) nous raconte ci-dessous comment en est-on arrivé à l'agriculture moderne et quel a été le rôle de l'agronomie dans ce développement, puis discute le statut de l'agriculture biologique et des pesticides avant d'aborder la question de l'expertise en science.</p>
<p class="center"><iframe src="http://blip.tv/play/AYGnkQ4C.html?p=1" width="596" height="334" frameborder="0" allowfullscreen></iframe><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://a.blip.tv/api.swf#AYGnkQ4C" style="display:none"></embed></p>
Radiofréquences : alors, quel effet ?
urn:md5:6938c4d400de3cd418612c7cc70f7e70
2009-10-18T14:13:20+00:00
2009-10-18T16:57:14+00:00
Antoine Blanchard
Général
expertise scientifiquephysiquesanté
<p>Dans le <a href="http://player.canalplus.fr/#/284576">Zapping de Canal + de vendredi dernier</a>, étaient accolés deux extraits de journaux télévisés. Le premier, "Télématin" de France 2, nous apprenait que <q>l'AFSSET, l'Agence française de sécurité sanitaire, rend public un rapport sur le sujet qui se veut rassurant. Conclusion de deux ans de recherche pour l'agence : les données disponibles n'indiquent pas d'effets sanitaires à court terme ni à long terme de l'exposition aux radiofréquences. Il n'y aurait aucune preuve scientifique sur l'augmentation du risque de tumeur, ni des cancers liés aux ondes électro-magnétiques.</q> Immédiatement après, un extrait du journal de 13 h de TFI donnait la parole au Directeur général de l'AFSSET, Martin Guespéreau, selon lequel : <q>Le rapport de l'AFSSET montre qu'il y a des effets biologiques sur le corps humain. Bien-sûr il y a loin de ces effets à une pathologie, une maladie. Mais pour nous, c'est déjà des signes suffisants pour commencer à agir.</q> Et le journaliste d'enchaîner : <q>L'AFSSET préconie donc de réduire les expositions. Elle recommande l'achat des téléphones portables dont les niveaux d'émission sont les moins élevés.</q></p>
<p>Intéressant, non ? Un même rapport, deux conclusions qui semblent à l'opposé l'une de l'autre, et qui s'ignorent mutuellement ! Et France 2 qui est beaucoup plus prudent que TF1, alors même que ce dernier appartient au groupe Bouygues, actionnaire majoritaire du troisième opérateur de téléphonie mobile français ?! C'est à y perdre son latin…</p>
<p>La lecture du <a href="http://www.afsset.fr/index.php?pageid=415&newsid=497&MDLCODE=news">communiqué de presse de l'AFSSET</a> est moins équivoque : les experts convoqués par l'agence ont recensé 3 500 références et examiné de manière approfondie 1 000 d'entre elles (publiées entre la sortie du rapport de 2005 et avril 2009). Une dizaine d'entre elles (considérées par l'AFSSET comme incontestables<sup>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2009/10/18/418-radiofrequences-alors-quel-effet#pnote-418-1" id="rev-pnote-418-1">1</a>]</sup>) <q>met en évidence l'existence d'effets des radiofréquences sur des fonctions cellulaires</q>, sans qu'aucun mécanisme d'action n'ait pu être identifié et alors même que les preuves épidémiologiques se font attendre. Mais en face, 69 études ne rapportent aucun effet particulier — et l'agence explique qu'au total, <q>le niveau de preuve n'est pas suffisant pour retenir en l'état des effets dommageables pour la santé comme définitivement établis</q> mais considère qu'ils constituent <q>des signaux indéniables</q>. Ce sont les signes dont parlait Martin Guespéreau sur TF1, qui justifient les deux recommandations de l'Agence :</p>
<ul>
<li>développer les recherches afin de lever les incertitudes qui demeurent</li>
<li>réduire les expositions du public.</li>
</ul>
<p>Une recommandation non négligeable est passée sous silence dans le communiqué de presse : l'agence reconnaît l'intérêt d'un protocole d'accueil et de suivi des patients hypersensibles, vous savez, ceux qu'on a longtemps fait passer pour mythomanes et dont le cas n'est toujours pas réglé malgré le militantisme de nombreuses associations…</p>
<p>Comme très souvent, la méthodologie de l'expertise a été largement ignorée par les médias ; or l'agence nous raconte que <q>les sciences humaines ont été prises en compte dans le processus d'expertise</q> (en les personnes de Yannick Barthe, Annie Moch et Marc Poumadere, membres du groupe de travail, d'Olivier Borraz et Danielle Salomon, auditionnés, et de Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz qui ont envoyé une contribution écrite) et <q>un observateur issu du monde associatif aura suivi l'intégralité des débats</q>. La <a href="http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/403036549994877357223432245780/09_10_ED_Radiofrequences_Avis.pdf">lecture de l'avis</a> est plus riche encore : lorsqu'il a été proposé aux associations Priartém, Agir pour l'environnement, le Criirem et Robin des toits de nommer un représentant commun, seules les deux premières ont accepté. Une cinquième association invitée à être auditionnée, Next-up, a même carrément décliné. Cette nouvelle façon de faire découle de la charte dite "d'ouverture à la société" co-signée par l'AFSSET, l'Ineris et l'IRSN.</p>
<p>Étonnamment, pendant que l'on s'écharpe (ou se passionne, c'est selon) pour ce rapport d'expertise, on ne parle pas de l'étude européenne Interphone, qui pourraient apporter justement les preuves épidémiologiques qui nous manquent. Celle que d'aucuns qualifient déjà d'échec faisait l'objet d'<a href="http://larecherche.fr/content/recherche/article?id=26013">une enquête</a> dans le numéro de septembre de <em>La Recherche</em>, mettant en évidence les nombreuses difficultés d'une expertise contradictoire. On y revient…</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes</h4>
<p>[<a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?post/2009/10/18/418-radiofrequences-alors-quel-effet#rev-pnote-418-1" id="pnote-418-1">1</a>] L'agence note dans <a href="http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/403036549994877357223432245780/09_10_ED_Radiofrequences_Avis.pdf">son avis</a> que <q>le nombre important des travaux présentant des lacunes méthodologiques sexplique par le fait que les expériences visant à rechercher les effets des radiofréquences sont justement construites de manière à mettre en évidence des effets faibles et sappuient donc sur des variations de systèmes biologiques très sensibles susceptibles dartefacts</q>.</p></div>
Nouvelles du front (4)
urn:md5:3d2c2cfe43ee2f5ba526eb034b2f629e
2007-05-05T13:05:00+00:00
2007-05-05T14:58:30+00:00
Antoine Blanchard
Science
cellules souchescommunication scientifiquemédecinepeer reviewsantééthique
<p>Je dois reconnaître que j'ai tardé à écrire ce volume 4, d'où un sommaire très riche !</p>
<p>En janvier dernier, <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0040040" hreflang="en">un article</a> publié dans <em>PLoS Medicine</em> analysait 2856 évaluations (<em>reviews</em>) pour la revue <em>Annals of Emergency Medicine</em>, signées par 306 rapporteurs (<em>reviewers</em>) expérimentés. D'où il apparaît que le seul indicateur significativement corrélé à un rapport de lecture de qualité est le fait d'avoir été formé il y a moins de 10 ans ou de travailler dans un hôpital universitaire. D'autres travaux avaient fait ressortir l'impact positif sur l'évaluation d'une formation en épidémiologie ou statistique ou avaient souligné que l'effet de la formation est faible et à court-terme. Quand en plus on sait que le <em>peer-review</em> est souvent impuissant à détecter la fraude ou les erreurs, le comité de rédaction de <em>PLoS Medicine</em> se permet de <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0040058" hreflang="en">poser la question</a> qui dérange : pourquoi s'embêter finalement avec le <em>peer-review</em> ? Les réponses ne manquent évidemment pas, <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/10/28/68-le-peer-review-vu-de-l-interieur">ici</a> comme chez eux !</p>
<p>Le 4 février, <a href="http://today.reuters.com/news/articlenews.aspx?type=sciencenews&storyID=urn:newsml:reuters.com:20070204:MTFH14801_2007-02-04_13-55-54_N03378641&WTmodLoc=EntNewsMusic_R1_sciencenews-1">une dépêche</a> de l'Agence Reuters faisait l'apologie d'un nouvel espoir de médicament contre le cancer. Katherine Schaefer aurait découvert par hasard qu'un régulateur de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/PPAR">PPAR-gamma</a> avait tué ses cultures de cellules tumorales. "On tient sans doute un nouveau médicament contre le cancer", pensa-t-elle alors... dès 2005 ! Rien de très nouveau, <a href="http://blogs.nature.com/nm/spoonful/2007/02/happy_accidents.html" hreflang="en">affirme</a> le blog <em>Spoonful of medicine</em>. Alors pourquoi ressortir cette histoire aujourd'hui, et quel rapport avec les thématiques de ce blog ? Eh bien, il semble que c'est une attachée de presse zélée de l'université de K. Schaefer, qui a remis cette histoire au goût du jour saisissant l'occasion d'<a href="http://dx.doi.org/10.1002/ijc.22361" hreflang="en">un nouvel article publié</a>, et utilisant l'emballage attrayant de la "découverte par hasard". Or même cet <a href="http://www.scidev.net/ms/sci_comm/index.cfm?pageid=237" hreflang="en">excellent guide</a> d'écriture d'un communiqué de presse scientifique passe sous silence la règle n° 1 : n'écrire un communiqué qu'à bon escient, quand quelque chose de véritablement nouveau est publié, et sans sur-vendre !</p>
<p>Le 1er mars, le <em>Journal of Clinical Investigation</em> <a href="http://dx.doi.org/10.1172/JCI31587" hreflang="en">présentait</a> sa nouvelle politique vis-à -vis des conflits d'intérêts. En soulignant bien qu'<q>admettre un conflit d'intérêt potentiel ne signifie pas nécessairement qu'un auteur ou un résultat n'est plus crédible ; cela permet plutôt au lecteur d'interpréter les motivations et contributions d'un auteur ou d'une source de financement donnés à la lumière de ces potentiels conflits.</q></p>
<p class="center"><a href="http://www.flickr.com/photos/nic221/391536867/" title="Bibliothèque du MIT"><img src="http://farm1.static.flickr.com/130/391536867_b0ac43e606_m.jpg" alt="Bibliothèque du MIT" style="border: solid 1px #999; padding:6px;"></a> <small>©© nic221</small></p>
<p>Le 27 mars, <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0040147" hreflang="en">un article</a> signé par le comité de rédaction de <em>PLoS Medicine</em> revenait sur la pratique des revues systématiques (<em>systematic reviews</em> ou SR) de la littérature bio-médicale. A la différences des méta-analyses, il ne s'agit pas forcément de passer un ensemble de résultats à la moulinette statistique mais de présenter de manière synthétique et critique l'ensemble des travaux relatifs à une question bien précise. 2500 de ces revues systématiques sont désormais publiées par an, dont certaines <q>qui sont de mauvaise qualité ou pas à jour peuvent tromper, et la publication sélective de SR qui sont connotées politiquement — ou la non-publication de celles qui ont des résultats dérangeants — peuvent menacer leur crédibilité</q>. D'où ces recommandations valables pour <em>PLoS Medicine</em> comme pour <em>PLoS ONE</em>.</p>
<p>Le même jour, GlaxoSmithKline était <a href="http://www.stuff.co.nz/4007803a11.html" hreflang="en">jugé coupable</a> de manquements au <em>Fair Trading Act</em> néo-zélandais et condamné à payer une amende de 217 500 $. Pourquoi ? Parce que les affirmations de GSK sur le contenu en vitamine C de sa boisson Ribena étaient erronées, comme l'ont montré... deux collégiennes de 14 ans ! A l'occasion de travaux pratiques sur la vitamine C, elles avaient constaté que les 7 mg / 100 mL prétendus par la publicité étaient indétectables. Un bel exemple de science amateur ou <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/12/29/82-le-retour-de-la-science-populaire">science populaire</a>. (<a href="http://improbable.com/2007/04/28/ribena-c-and-tooth-kind/" hreflang="en">via le blog</a> <em>Improbable Research</em>)</p>
<p>Enfin, <a href="http://dx.doi.org/10.1038/446485a" hreflang="en">un article</a> du numéro du 29 mars de <em>Nature</em> creusait en détail la question de la <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2007/03/14/133-nouvelles-du-front-3">réplication des résultats</a>, en particulier dans le domaine des cellules souches. Où il apparaît que, à l'image de travaux publiés <a href="http://dx.doi.org/10.1126/science.283.5401.534" hreflang="en">en 1999</a> et <a href="http://dx.doi.org/10.1038/nature00870" hreflang="en">en 2002</a> dont les résultats n'ont jamais pu être reproduits et qui font encore débat, c'est tout le domaine des cellules souches qui est sur la sellette. Parce qu'il est très "chaud" (enjeux économiques), sous haute-surveillance (enjeux éthiques et politiques) et fait appel à du matériel très délicat à manipuler, il semble en effet plus exposé que les autres. Et dans ces conditions, la fraude n'est jamais loin... Une bonne raison pour redoubler de prudence dans la couverture médiatique de ce type de travaux !</p>
Nouvelles du front (3)
urn:md5:8f847ba24f69cacab4ba6a29e11b4347
2007-03-14T19:36:40+00:00
2007-03-14T19:57:54+00:00
Antoine Blanchard
Ethique
médecinesantééthique
<p>Les eaux troubles de la science ne connaissent aucun repos, et ce blog continue de s'en faire le témoin dans la mesure du possible. Cette livraison est entièrement due à <em>PLoS Medecine</em>, qui confirme son statut de "<em>Monde Diplo</em> de la médecine" (©© <a href="http://phnk.com/blog/petites-choses/petites-choses-43/">François</a>).</p>
<p>On commence avec <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0040005">un article</a> publié le 9 janvier dernier, décortiquant 111 études et tests cliniques publiés entre 1999 et 2003 et portant sur des sodas, jus de fruits et lait. 22 % d'entre eux étaient financés entièrement par l'industrie et 32 % en partie par l'industrie et en partie par le secteur public. Les auteurs ont trouvé une corrélation entre des conclusions positives et un financement privé (<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/P_value" hreflang="en">p</a> = 0.037). Pour le sous-ensemble des articles de type recherche clinique ("<em>interventional studies</em>"), aucune étude financée entièrement par l'industrie ne rapportait des résultats défavorables aux commanditaires contre 37 % des études financées uniquement sur fonds publics (p = 0.009). Résultat qui transpose à l'industrie agro-alimentaire ce que l'on savait déjà à propos de l'industrie pharmaceutique…</p>
<p class="center"><a href="http://www.flickr.com/photos/luisreyes/263198872/" title=" Instituto de Fisiologàa Celular (Bartok Industries II), UNAM."><img src="http://farm1.static.flickr.com/109/263198872_6a29bd14d0_m.jpg" alt=" Instituto de Fisiologàa Celular (Bartok Industries II), UNAM." style="border: solid 1px #999; padding:6px;"></a><small>©© <a href="http://www.flickr.com/photos/luisreyes/263198872/">Gazapo Feral</a></small></p>
<p>Le numéro du 27 février propose deux articles qui font suite, comme le souligne le <a href="http://www.sciencedaily.com/releases/2007/02/070227105745.htm" hreflang="en">communiqué de presse</a> de <em>PLoS</em>, à un <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0020124">article très remarqué</a> publié en 2005 — où John P. A. Ioannidis développait l'idée que la plupart des résultats de recherche sont faux. Heureusement, <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0040028">le premier</a> de ces deux nouveaux papiers montre statistiquement que la réplication des résultats rend plus probable la véracité des résultats. Rassurant, mais reste peut-être à favoriser la publication de résultats répliqués dans les revues scientifiques, qui <a href="http://dx.doi.org/10.1038/442344a" hreflang="en">ne le font pas toujours</a>… Le <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0040026">second article</a> approche le problème différemment en calculant la probabilité de véracité à partir de laquelle les résultats de recherche sont acceptable par la société. Cela parce que selon les auteurs, <q>il est impossible d'obtenir une vérité absolue en recherche et donc la société doit décider quand des résultats imparfaits deviennent acceptables</q>. Cette probabilité dépend des bénéfices espérés et des inconvénients éventuels du résultat en question, ainsi que du "regret acceptable" c'est-à -dire notre tolérance à accepter des résultats qui sont en fait faux (sorte d'<a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Type_I_and_type_II_errors" hreflang="en">erreur de type II</a>).</p>
Nouvelles du front
urn:md5:2c08a0e0b2b9775c79982213a09063c3
2007-01-21T13:59:17+00:00
2007-01-21T15:11:33+00:00
Antoine Blanchard
Ethique
expertise scientifiquefraudepharmaréchauffement climatiquesantééthique
<p>Mise bout à bout, l'actualité de ces derniers mois sur l'expertise, l'autorité et l'indépendance scientifique n'inspire pas confiance...</p>
<p>Lundi dernier, c'est <em>PLoS Medicine</em> qui <a href="http://dx.doi.org/10.1371/journal.pmed.0040019" hreflang="en">publiait un article</a> (en accès libre) sur le <em>ghost authorship</em>. Il est en effet connu que les auteurs qui apparaissent sur un article relatant les résultats d'essais cliniques ne sont pas toujours, ou pas toujours complètement, les auteurs qui ont conçu ou analysé l'essai voire écrit le papier. Pourquoi ? Parce que ces <em>ghost authors</em> (ou "nègres" selon la <a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-855912@51-856038,0.html">traduction du <em>Monde</em></a>) sont souvent des chercheurs de l'entreprise pharmaceutique en question, ou des écrivains <em>freelance</em>, qu'il est délicat de mettre sur le devant de la scène. Une <q>pratique qui pourrait cacher des conflits d'intérêt dont le lecteur devrait être informé, et a pour cette raison été condamnée par le monde académique, des comités de rédaction et quelques entreprises pharmaceutiques</q>. Les auteurs de l'étude ont analysé 44 essais cliniques approuvés en 1994 et 1995, dont les résultats ont été publiés entre 1997 et 2002 : 75 % d'entre eux ont une liste d'auteurs qui ne reflète pas la réalité du travail effectué. Parmi les nègres passés à la trappe figure une grande proportion de statisticiens, ces employés qui conçoivent concrètement l'étude et sur lesquels repose finalement la significativité du résultat ! Ces pratiques existent aussi ailleurs qu'en médecine, comme dans les études sur l'environnement, voir l'exemple célèbre de <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/06/24/32-une-association-obtient-la-retraction-d-un-article-frauduleux">l'histoire qui a inspiré le film "Erin Brockovich"</a>… [via PAk, que je remercie, et <em><a href="http://healthvsmedicine.blogspot.com/2007/01/who-calls-tune.html">Stayin' Alive</a></em>]</p>
<p>En décembre dernier, <a href="http://www.liberation.fr/actualite/terre/222208.FR.php">on apprenait</a> par <em>Libération</em> que Sir Richard Doll, décédé en 2005 et expert reconnu du lien entre tabac et cancer du poumon, aurait été gracieusement payé par Monsanto pendant plus de vingt ans. Dans les périodes fastes comme les années 80, il pouvait ainsi percevoir jusqu'à 1200 euros par jour ! Or Doll travaillait dans ces années-là sur le fameux <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Agent_orange">agent orange</a> employé par Monsanto au Vietnam... en niant toute relation entre celui-ci et des cas de cancer ! Il aurait aussi touché 22 000 euros de plusieurs firmes de la chimie <q>dont Chemical Manufacturers Association, Dow Chemical et ICI, pour avoir publié une étude assurant qu'il n'y avait aucun lien entre le chlorure de vinyle (utilisé dans les matières plastiques) et le cancer (sauf celui du foie)</q>, conclusion que l'<acronym title="Organisation mondiale de la santé">OMS</acronym> conteste toujours...</p>
<p>Enfin, en septembre, le <em>Guardian</em> <a href="http://www.guardian.co.uk/frontpage/story/0,,1876541,00.html">rapportait une grande première</a> : la <em>British Royal Society</em>, pour la première fois de son histoire, demandait publiquement aux entreprises soutenant des "instituts de recherche" niant le réchauffement de la planète (comme le <em>Competitive Enterprise Institute</em> (CEI) américain), d'arrêter de les financer. Cela concerne au premier chef ExxonMobil et sa filiale Esso, qui a distribué en 2005 2.9 millions de dollars à pas moins de 39 groupes et instituts. On ne s'en étonnera pas, Exxon est aussi un gros sponsor du parti républicain et de ses candidats... [via <em><a href="http://healthvsmedicine.blogspot.com/2006/09/lies-and-lying-liars-who-fund-them.html">Stayin' Alive</a></em>]</p>
<p class="center"><a href="http://www.ExxposeExxon.com/movie" title="Exxpose Exxon : un excellent karaoké anti-Exxon"><img src="http://farm1.static.flickr.com/16/93704837_dc4e1ef86e_m.jpg" alt="" style="border: solid 1px #999; padding:6px;"></a></p>
Education scientifique et illetrisme médical
urn:md5:1a8c8d0cc997055a071226f00a0a6b34
2006-09-07T20:33:39+00:00
2006-09-07T20:35:36+00:00
Antoine Blanchard
Général
médecinesantééducation
<p>Cervantes <a href="http://healthvsmedicine.blogspot.com/2006/07/this-obviously-doesnt-apply-to-you.html" hreflang="en">a récemment blogué</a> de manière intelligente en réaction à <a href="http://content.nejm.org/cgi/content/full/355/4/339" hreflang="en">un article en accès libre</a> du <em>New England Journal of Medicine</em>. Quand celui-ci met l'accent sur l'illetrisme qui touche 14 % des américains et les empêche de lire les posologies des médicaments, Cervantes préfère s'attarder sur les adultes qui savent très bien lire mais éprouvent des difficultés pour comprendre les explications de leur médecin et finalement, les principes biologiques qui sous-tendent tout traitement.</p>
<p>Dans ses recherches, le blogueur a rencontré des douzaines de séropositifs qui ne comprenaient pas les notions de charge virale ou de résistance aux médicaments, croyant que cette dernière expression désignait la résistance du corps et non celle des virus. Sur 60 personnes interrogées, une seule a pu expliquer que les résistances apparaissent par processus d'évolution darwinienne. Or cette information est cruciale quand il s'agit de comprendre son traitement et ses implications sur le comportement en matière d'hygiène, de sexualité. Souvent, les médecins sont donc condamnés à utiliser des métaphores militaires: les virus sont les "ennemis" et les médicaments les "soldats". Des métaphores bien trompeuses et plutôt méprisantes...</p>
<p>On rejoint là une de mes préoccupations, l'éducation à la science. Le présent exemple (et les exemples frappants comme celui-ci ne courent pas les rues !) montre bien que cette culture prend une importance croissante et que le niveau moyen des connaissances scienitfiques devrait s'en ressentir. A méditer...</p>
Laver ses fruits et légumes
urn:md5:15db95bac31c07e4e46a706d4a2012eb
2006-07-21T21:38:34+00:00
2006-07-21T21:42:43+00:00
Antoine Blanchard
Général
chimiepesticidessanté
<p>Puisque le but de ce blog est aussi d'épingler les erreurs sur la science vus et lus à gauche et à droite, voici <a href="http://quotidiendurable.com/news/634.shtml">un cas intéressant</a>, trouvé il y a deux jours :</p>
<blockquote><p>Saviez-vous que les pesticides ne sont pas solubles dans l'eau ?
Ce qui signifie que passer une pomme ou une tomate sous l'eau ne sert pas à éliminer les agents toxiques.
Il faudrait pour cela les frotter à l'eau savonneuse.... je sais pas vous, mais moi je ne le fais pas...</p></blockquote>
<p>Cette personne relaie donc une information dont elle a eu vent, qui semble avoir une réelle implication mais sans en tirer les conséquences qui s'imposent... Mais est-ce seulement vrai ? Manifestement non, puisque l'une des caractéristiques des pesticides est leur "<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Coefficient_de_partage_octanol-eau">cœfficient de partage octanol-eau</a>", noté Log Kow, qui exprime justement la tendance à être soluble plutôt dans l'eau ou plutôt dans l'huile. Et ce cœfficient varie selon les produits, on ne peut en déduire aucune généralité. Ainsi, l'<a href="http://extoxnet.orst.edu/pips/abamecti.htm" hreflang="en">abamectine</a> est insoluble dans l'eau, le <a href="http://extoxnet.orst.edu/pips/bromoxyn.htm" hreflang="en">bromoxynil</a> a une solubilité de 130 mg/L et le <a href="http://extoxnet.orst.edu/pips/trichlor.htm" hreflang="en">trichlorfon</a> une solubilité extrêmement grande de 120 g/L ...</p>
<p>Bref, on peut continuer à suivre les conseils habituels (<em>Le Guide nutrition et santé</em>, éd. Vidal) :</p>
<blockquote><p>Pour les débarrasser de la poussière et des résidus de pesticides, les fruits et légumes frais doivent être nettoyés à l'eau. Attention à ne pas les laisser tremper trop longtemps, car ils perdent une partie de leurs sels minéraux et de leurs vitamines. Les melons, les pommes de terre ou les carottes peuvent être brossés.<br />
L'épluchage permet d'éviter l'ingestion des pesticides et des fibres irritantes pour le tube digestif. Mais il élimine aussi des minéraux, des vitamines et des antioxydants contenus dans la peau des fruits et légumes. Mieux vaut donc faire des épluchures fines, se contenter de brosser ou gratter à l'aide d'un couteau ou d'une éponge abrasive les légumes primeurs ; pour les courgettes, les aubergines et les concombres, laisser une partie de la peau. Chaque fois que possible, consommer la peau après un lavage soigneux.</p></blockquote>
Media Doctor
urn:md5:c0e4a06349e50b4c672a96c3050124fc
2006-05-15T07:10:58+00:00
2006-05-15T09:46:16+00:00
Antoine Blanchard
Général
Internetjournalisme scientifiquepharmasanté
<p>Pour lutter contre le <em>disease mongering</em> <a href="http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2006/05/12/23-les-journalistes-entre-big-pharma-et-patients">évoqué précédemment</a>, des universitaires et cliniciens du Newcastle Institute of Public Health ont lancé une vigie Internet sur la qualité des informations médicales : <a href="http://www.mediadoctor.org.au/">Media Doctor Australia</a>. Décortiquant la presse quotidienne, ils notent chaque article selon les critères de nouveauté, de justification de ce qui est avancé, de quantification des bienfaits du médicament et de ses méfaits, des sources d'information, de l'angle d'attaque etc. et justifient leurs notes par un bref commentaire.</p>
<p>Par exemple, <a href="http://news.ninemsn.com.au/article.aspx?id=64533">un article</a> de ninemsn.com, relatant une étude américaine montrant qu'un médicament contre l'ostéoporose peut être utilisé avec peu d'effets secondaires pour réduire les risques de cancer du sein, est <a href="http://www.mediadoctor.org.au/content/article.jsp?intArticleID=874">passé à la moulinette</a> et reçoit une note de 3/5. Commentaires : le journaliste reste dans une perspective américaine et omet d'adapter le résultat de l'étude au contexte australien, en mentionnant par exemple un médicament qui n'est pas enregistré en Australie. D'autre part, le journaliste donne les effets secondaires de manière relative et non absolue.</p>
<p><a href="http://www.mediadoctor.org.au/content/media.jsp">Un graphique</a> permet de visualiser la tendance générale ou par journal et voir s'il y a un progrès ou non !!</p>
<p>Excellent site qui prouve que le problème est pris au sérieux par les experts et qu'Internet peut être utilisé comme moyen de communication et de mise en garde. Evidemment, on peut regretter la couverture 100% australienne ; des équivalents existent cependant <a href="http://www.behindthemedicalheadlines.com/">au Royaume-Uni</a>, <a href="http://www.healthnewsreview.org/">aux Etats-Unis</a> et <a href="http://www.mediadoctor.ca/">au Canada</a>. Il ne manque qu'un équivalent en français, des candidats pour se lancer ?</p>
Les journalistes, entre big pharma et patients
urn:md5:7b8f48889c83fc548e7d70bff5ffa225
2006-05-12T22:11:53+00:00
2006-05-15T09:46:06+00:00
Antoine Blanchard
Général
journalisme scientifiquepharmasanté
<p>Alors que la concurrence fait rage entre les entreprise pharmaceutiques et que les patients sont de plus en plus informés et n'hésitent plus à suggérer à leur médecin tel traitement ou tel diagnostic, les journalistes scientifiques ont une responsabilité accrue. Entre le marketing acharné des <em>big pharma</em> et la rigueur scientifique, ils peuvent parfois pencher dans un sens qui va suggérer au lecteur qu'il est atteint de la maladie décrite ou que son salut réside dans le nouveau traitement présenté. Il s'agit de ce que l'on nomme le <em>disease mongering</em>, <a href="http://www.diseasemongering.org/content/program.jsp">défini</a> comme le fait de "vendre une maladie dans le but de vendre des médicaments". Des exemples de maladies ou affections qui ont été ainsi vendues ? Les problèmes d'érection masculine, l'anxiété sociale, l'alopécie ou le syndrome du côlon irritable. Des maladies qui existent bel et bien mais présentent l'avantage marketing d'être difficiles à définir et quantifier, sont plutôt chroniques et peuvent être une conséquence naturelle du vieillissement ou de la variabilité humaine. Sans parler du cholestérol, simple facteur de risque, présenté comme une maladie en soi.</p>
<p>Le <a href="http://collections.plos.org/diseasemongering-2006.php">numéro d'avril 2006</a> de la revue <em>PLoS Medicine</em> a été entièrement consacré à cette question. <a href="http://dx.do.org/10.1371/journal.pmed.0030170">Une étude</a> s'intéresse notamment à 33 articles de journaux sur le syndrome des jambes sans repos (<em>restless leg syndrome</em>). Ces articles ont été écrits après une campagne de communication fracassante (plusieurs millions de dollars) de GlaxoSmithKline pour vendre sa molécule ropinirole (<a href="http://www.requip.com/">Requip®</a>), présentée comme le premier et unique traitement contre ce syndrome. Les auteurs de l'étude rapportent que les journalistes exagèrent les bénéfices du traitement, exagèrent la gravité du symptôme (en mentionnant par exemple que c'est un facteur de suicide) et restituent l'information sur la forte prévalence de la maladie dans la population, sans analyser dans le détail les preuves de ces affirmations (alors que les critiques existent). Il leur manquerait donc une bonne dose de doute systématique scientifique.</p>
<p>Comme le fait remarquer Mark Taubert dans son courrier au <em>New Scientist</em> du 6 mai 2006, le dicton médical "Ne fais pas le mal" pourrait aussi bien, et avec une grande pertinence, s'appliquer aux journalistes. Surtout, l'article paru dans <em>PLoS Medicine</em> donne quelques règles simples aux journalistes pour éviter de tomber dans le panneau du <em>disease mongering</em> et remplir leur rôle : informer les lecteurs et non pas les rendre malades...</p>
En première ligne de la chikungunya
urn:md5:c127e956d3828a93e2c722b67e0e562b
2006-04-09T09:59:10+00:00
2006-04-09T10:23:48+00:00
Antoine Blanchard
Général
chikungunyaexpertise scientifiquesanté
<p>Lionel Suz, médecin, habite à l'île de la Réunion et est un blogueur invétéré depuis 2002. De ce fait, <a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=about&sub=blog&entry=1128841034">dès le 9 octobre 2005</a> il bloguait sur la chikungunya en rassemblant le maximum d'informations dont il disposait. Depuis, c'est à un vrai travail de fond qu'il s'est livré et il met à mal certaines "vérités" qui ont été assénées par les médias, les experts et les hommes politiques. Il a l'humilité de reconnaître que les médecins étaient peu préparées à cette épidémie mais montre que même un généraliste peu accéder à des sources d'information de première main (littérature scientifique et médicale) — nos experts et conseillers nationaux n'ont donc aucune excuse...</p>
<p>Parmi les erreurs qu'il dénonce :</p>
<ul>
<li><a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=about&sub=blog&entry=1141880818">l'absence d'inquiétude et de mesures initiales n'aurait pas du être</a> au vu de la littérature publiée sur le sujet ;</li>
<li>l'existence d'un vaccin développée aux Etats-Unis était <a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=about&sub=blog&entry=1140415674">connue depuis longtemps</a> ;</li>
<li>une épidémie de cette ampleur avait <a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=about&sub=blog&cmd=output&entry=1144233287">bel et bien été rapportée</a> (Madras, Inde, 1964) ;</li>
<li>la mortalité avait bien été <a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=about&sub=blog&cmd=output&entry=1144233287">estimée auparavant</a>, inférieure à 1%.</li>
</ul>
<p>Nombre de ses textes ont été <a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=about&sub=blog&entry=1140678207">repris tels quels</a> par Wikipédia et des portails d'information réunionnais. Enfin, il met également à disposition un excellent <a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=run&sub=chikungunya">article de synthèse</a>... Après tout ça, vous devriez répondre sans problème à son <a href="http://lionel.suz.free.fr/index.php?id=about&sub=blog&entry=1137602706">quizz chikungunya</a> !</p>
OGM et santé, de la psychose aux faits
urn:md5:96e70be6dbe9ed996e5c665e3d51732e
2006-01-18T16:34:45+00:00
2006-01-18T16:39:54+00:00
Antoine Blanchard
Général
journalisme scientifiqueLe MondeOGMsanté
<p><a href="http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3228,36-731902,0.html"><i>Le Monde</i> nous apprend</a> que le projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés a été rendu public aujourd'hui. Le journaliste Hervé Kempf écrit notamment ceci :</p>
<blockquote><p>Dans son état actuel, le [projet de loi] laisse donc entendre que [les analyses toxicologiques menées sur les animaux] pourraient être confidentielles. Or, certaines d'entre elles, rendues publiques grâce à un arrêt de la justice allemande, <strong>semblent indiquer que des OGM soulèvent des problèmes biologiques chez les rats</strong>. (c'est moi qui souligne)</p></blockquote>
<p>Que retient-on de la dernière phrase mise en gras ? Que les OGM sont dangereux pour la santé. Mais quel fait y apprend-on ? Strictement rien ! Les OGM soulèvent des problèmes sur les rats, bien. Mais quel type d'OGM ? Quel genre de problèmes ? Réversibles ou non ? A partir de quelle dose et fréquence d'ingestion ? Sous quelle forme d'ingestion ? Plus encore, est-ce que ces problèmes sont liés à leur nature même d'OGM ?</p>
<p>Lorsque l'information est si lacunaire, est-ce vraiment de l'information ? Est-ce que cela n'alimente pas plutôt certaines psychoses sans verser de l'eau au moulin des faits et faire preuve de pédagogie ?</p>
L'affaire du Galecron
urn:md5:521d902343578e5374f0599491151afa
2006-01-17T22:08:45+00:00
2006-01-17T22:09:00+00:00
Antoine Blanchard
Général
MDRGFpesticidessantéstatistiques
<p>Revenons un instant sur la polémique qui a secoué le village suisse de Monthey l'été dernier. Tout a commencé lorsque <em>L'Hebdo</em> du 12 mai, avec le titre fracassant "Les morts suspects de la chimie", rapporta les soupçons de l'urologue Henri Bitschin : celui-ci constatait une "fréquence tout à fait anormale" des cancers de la vessie parmi sa patientèle, 80% des cas étant des anciens salariés de Ciba-Geigy à Monthey. Dans cette usine, dans les années 1970 et 1980, était fabriqué le Galecron, insecticide dont la toxicité humaine a été plusieurs fois prouvée.</p>
<p>A la suite de <em>L'Hebdo</em>, d'autres organes de presse ont repris l'information en Suisse, en présentant les choses de manières souvent moins "choc". Ainsi, <a href="http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?siteSect=500&sid=5777523&cKey=1115895058000">la Radio suisse-romande notait</a> :</p>
<p><blockquote>"Je suis convaincu que ce nombre est supérieur à celui d'autres bassins de population similaires", a confirmé le docteur Bitschin. En revanche ce dernier précise qu'il ne s'agit que d'une conviction personnelle qui ne se base sur aucune statistique. "Je ne peux pas non plus affirmer que tous les cas soient liés à la Ciba", a-t-il ajouté. (...) De son côté le médecin cantonal valaisan Georges Dupuis se veut plutôt rassurant. Les statistiques fournies par le Registre cantonal des tumeurs ne font pas état d'un nombre plus élevé de cas de cancers de la vessie dans le Bas-Valais. </blockquote></p>
<p>En France, l'information a eu peu d'échos (rien dans les grands quotidiens nationaux à ma connaissance) et a circulé uniquement dans les milieux écologiques, agricoles et économiques. Ainsi, le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) a diffusé sur sa liste de diffusion une copie d'un article de la Télévision suisse-romande (TSR), affirmant notamment :</p>
<p><blockquote>Un urologue de Bex, dans le canton de Vaud, estime avoir détecté une trentaine de cas suspects en vingt ans. Le géant de l'industrie chimique [Ciba-Geigy devenu Syngenta] doute de ces chiffres.</blockquote></p>
<p>Bref, tout n'était que soupçons non étayés par des faits. Depuis, justement, l'enquête a avancé et les faits ont été examinés. Les médias suisses ont ainsi rapporté récemment — en entrefilets — que le médecin cantonal Georges Dupuis, en se fondant sur les statistiques du Registre, a trouvé que "les cancers de la vessie ne sont pas plus fréquents en Valais que dans le reste de la Suisse. Dans le canton, il n'y a pas non plus de différences significatives entre les trois régions. Mais nous avons recensé trop peu de cas pour voir un écart entre les districts" (<em>24 Heures</em> du 18 novembre 2005).</p>
<p>Or, de cette contre-expertise qui met à mal l'accusation du Dr. Bitschin, le MDRGF ne s'est pas fait écho. Ainsi, un militant de cette association reste sur l'idée que des cas de cancer de la vessie ont été causés en Suisse par le Galecron, fabriqué par Ciba-Geigy, aujourd'hui Syngenta. Vous avez dit information partiale ?</p>
<p>Les enquêtes menées en parallèle par Syngenta et le syndicat de travailleurs Unia suivent leurs cours, je vous tiendrai au courant...</p>