Puisque l'exemple de la Suède revient sans arrêt dans la campagne des présidentielles en France, arrêtons-nous un instant sur la situation des relations entre science et politique là -bas. Et ce grâce à  un rapport de 2006 dont le résumé en anglais est paru le 2 janvier dernier. Ce travail de l'association "Vetenskap & Allmà¤nhet" (VA), qui s'intéresse au dialogue entre science et société, nous apprend (après avoir interrogé près de 600 députés et politiciens) :

  • les politiciens sont plus optimistes et enthousiastes vis-à -vis de la science que le grand public, comptant notamment sur elle pour contribuer à  la croissance économique (83 %) et à  la lutte contre le réchauffement climatique (78 %) ;
  • les politiciens, surtout ceux de droite, ont aussi plus confiance dans les chercheurs (du public surtout, du privé un peu moins) que le grand public ;
  • pourtant, dans les revues officielles des partis politiques, la science est d'abord présentée sous l'angle des risques (cf. figure ci-dessous) ;

  • comme attendu, les politiciens affirment que les politiques dans les domaines de la santé et de l'énergie/environnement sont celles où les résultats scientifiques influent le plus (cf. figure ci-dessous) ;

  • par contre, ce sont les recherches en sciences humaines et sociales qui influent le plus sur les décisions politiques (policy proposals) ;
  • mais pas la macro-économie, qui est majoritairement jugée comme peu scientifique (surtout par les partis de gauche !) -- ceci expliquant probablement cela...  ;
  • 2 politiciens sur 3, et presque 9 parlementaires sur 10 ont cherché activement de l'information sur la science ou la recherche dans les 12 derniers mois. Ils ont en majorité trouvé ce qu'ils cherchaient mais ils voudraient avoir plus de résumés accessibles des recherches en cours (qui ne soient pas des rapports alarmistes, dont 7 politiciens sur 10 jugent qu'il n'y en a que trop !) ;
  • enfin, les politiciens jugent que les scientifiques ne communiquent pas assez avec le grand public, celui-ci étant électeur, et donc un moyen d'atteindre et d'influencer les politiciens (étonnante vision politico-centrée, mais soit) !