La science, la cité

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Histoire de blogs : vol 447 pour Paris

Ma chronique blogs ne sera pas reconduite à la rentrée, et j'ai donc livré en ce mois de juin un dernier volume consacré à l'accident du vol Rio-Paris. Cela ne m'empêchera peut-être pas de continuer la série sur le blog (en podcast ?), ou ailleurs si d'autres chaînes sont intéressées.

Cet accident nous a tous frappés, et il a particulièrement inspiré les blogueurs de science avec énormément de billets publiés sur le sujet. Pour ma part, je dois avouer que je n'ai presque suivi le déroulement de l'enquête que sur les blogs, où les hypothèses des enquêteurs étaient présentées au fur et à mesure avec très souvent des explications qu'on ne trouvait pas ailleurs. C'est un peu ce déroulement que l'on va retracer maintenant.

Première réaction : les probabilités de catastrophes aériennes

On est le 1er juin, jour de l'accident, et le blogueur Tom Roud repense à ce que l'on entend souvent, que l'avion est le moyen de transport le plus sûr au monde, et au lieu de le répéter bêtement il se plonge dans les chiffres et nous aide à y voir plus clair. Il montre qu'il s'agit d'un calcul rapide (un voyageur sur 10 millions meurt dans un accident d'avion), qui est correct, mais qui cache de grosses disparités. Puisque ça dépend notamment à quelle fréquence vous voyagez et par quel moyen de transport : si vous prenez l'avion toute les semaines et jamais la voiture, alors l'avion devient le mode de transport le moins sûr pour vous ! On touche là non seulement au mode de calcul des probabilités, qui peuvent être absolues ou conditionnelles, mais aussi à notre perception du risque. Ainsi, après le 11 septembre 2001, les Américains ont troqué l'avion pour la voiture et il y a eu une surmortalité sur les routes (1000 morts de plus en 3 mois). Donc de nombreux Américains qui pensait échapper au terrorisme sont morts d'avoir pris leur voiture. Bref, ces chiffres sont à manier avec précaution, tout comme les conséquences que nous en tirons…

Hypothèse 1 : la foudre

Si vous vous souvenez, la première hypothèse qui a été proposée concernait la foudre, puisque l'avion aurait disparu dans la zone du Pot au noir, connue pour ses turbulences. Le 2 juin, donc, le blog "En quête de sciences" nous parle de cette piste mais la présente comme très peu vraisemblable, vu qu'un avion est foudroyé en moyenne toutes les mille heures de vol. Et de nous expliquer que la carlingue joue le rôle d'une cage de Faraday, ce qui en principe la protège.

Interlude : à la recherche des boîtes noires

Pendant ce temps, on se lance à la recherche des fameuses boîtes noires, ces enregistreurs de vol, et le blog Xenius nous explique le 3 juin que tout va être fait pour les retrouver. Comme elles se sont abîmées dans l'océan, probablement à plus de 4.000 mètres de profondeur, la France envoie ses submersibles uniques au monde, qui peuvent aller jusqu'à 6.000 mètres avec trois personnes à leur bord. Il s'agit, vous l'aurez reconnu, du Nautile, crée en 1984 déjà par l'IFREMER.

Mais une question se pose quand même. Pourquoi ne prévoit-on pas que les boîtes noires puissent flotter en cas d'accident ? C'est un un lecteur qui pose la question, et d'autres vont y répondre en expliquant que ces enegistreurs de vol sont pris dans la carlingue et ne peuvent pas se détacher.

Interlude (suite) : des boîtes noires qui flottent

Le lendemain, sur le même blog, on trouve un billet qui raconte que justement, certaines entreprises développe une boîte noire éjectable qui est en est encore à l'étude de faisabilité. L'invention est pour l'instant américaine et l'Europe, qui semble se rendre compte de l'utilité potentielle de cette invention, va sans doute lui succéder !

Je pourrais continuer encore longtemps comme ça, avec par exemple l'hypothèse suivante évoquée par les enquêteurs qui a mis en cause les sondes de Pitot. Est-ce que vous savez ce que c'est ? Eh bien les journalistes non plus, qui se sont rués sur Wikipédia et ont parfois mal traduit le terme (MàJ : David Monniaux a retiré son billet du blog). Tom Roud, encore lui, se souvient de ses travaux dirigés de mécanique des fluides et nous explique tout ça… Etc. etc.

Conclusion

Ce que l'on constate, c'est que les médias ont dû s'escrimer à tenter d'informer malgré le peu d'éléments dont ils disposaient. Les blogs, eux, ont pu couvrir l'événement à leur façon, en apportant des compléments scientifiques ou techniques…

Partage

Histoire de blogs : histoire naturelle de la bonellie

Dans ma chronique de blogs ce mois-ci, j'ai mis à l'honneur l'une des rares blogueuses du C@fé des sciences, Lydie, et son excellent blog "Le destin du pingouin". Là, on peut en apprendre de belles sur "les animaux, leurs vies, leurs amours, leurs drôleries de tous les jours" — et pas seulement les pingouins ! Il y a peu de temps elle nous parlait par exemple de la bonellie…

La bonellie, qu'est-ce que c'est ? C'est un animal qui mériterait d'être connu : marin (on le trouve dans plusieurs océans de la planète), de la famille des annélides (comme le ver de terre et la sangsue) et très intéressant pour sa couleur verte fluo mais aussi sa sexualité. La jeune larve de la bonellie est sexuellement indéterminée et selon où le courant la porte, elle va devenir mâle ou femelle, dans une stratégie toujours gagnante : si la larve se dépose sur un fond marin dépourvu d'autres bonellies, elle devient femelle ; mais si elle se pose près d'une femelle, et en particulier la trompe d'une femelle qui peut atteindre 1 mètre 50, alors elle devient un mâle. C'est une substance sécrétée par la femelle qui donne ce résultat ; les femelles bonellies fabriquent donc les mâles, et les aspirent ensuite par leur trompe ; le mâle ne revoit plus jamais la lumière du jour, condamné à vivre dans le sac génital femelle et à féconder 1000 œufs par an.

Et comme souvent, l'histoire continue en commentaire. Cette histoire de dimorphisme sexuel (c'est ainsi que l'on nomme la différence morphologique qui peut exister entre les mâles et les femelles d'une même expèce) est courante dans le règne animal et un lecteur explique en commentaire que c'est une question d'économie d'énergie et de répartition des ressources : la femelle a besoin d'investir dans la production de ses œufs et doit accumuler beaucoup de réserves énergétiques, alors que ce n'est pas le cas du mâle. Deux semaines plus tard, Lydie écrit un nouveau billet pour expliquer plus en détail la différence entre les gamètes mâles et femelles et pourquoi l'investissement est différent dans les deux cas : il s'avère que les gamètes mâles, comme les spermatozoïdes, ne coûtent pas beaucoup à fabriquer et sont donc produits en grande quantité, quitte à ce qu'il y ait du gaspillage ; la situation est différente avec l'ovocyte femelle, qui contient les réserves énergétiques du futur œuf et qui est beaucoup plus rare ; ainsi, une femme produit environ 500 ovocytes fécondables dans sa vie alors que chez l'homme, une seule éjaculation contient environ 200 millions de spermatozoïdes. On comprend donc mieux pourquoi il est important que les femelles soient aussi nombreuses que possible et que les mâles utilisent le moins de ressources disponibles pour les femelles.

Les lecteurs citent d'autres exemples où le dimorphisme est poussé à l'extrême, par exemple la baudroie des abysses où le mâle parasite la femelle et perd progressivement tous ses organes, pour ne garder que ses testicules alimentés par le système sanguin de la femelle. Et puis on a une échappée littéraire inattendue, avec un lecteur qui croit se souvenir d'un roman de Barjavel où les hommes sont devenus minuscules et se jettent sur les femmes pour se faire dévorer. Un autre commentateur confirme qu'il s'agit du livre "Le Voyageur imprudent" dans lequel le héros voyage dans le futur extrêmement lointain et découvre en effet que les mâles se précipitent dans des tunnels où sont diffusés des images de fantasmes masculins, et ils se retrouvent à l'intérieur de femmes de la taille d'une colline, pour féconder les œufs.

Bref, comme l'écrit un lecteur, le règne animal ne manque pas d'idées et on doit plutôt se réjouir de notre sort, nous les humains !

Partage

Histoire de blogs : un blog qui naît...

Après avoir corrigé le vilain problème qui défigurait mon blog, je peux me remettre àbloguer — ouf ! Même si je n'ai pas tout àfait été inactif pendant ce temps... Et on reprend donc avec cette chronique pour la Radio suisse romande qui date d'avril, déjà !

Un blog qui naît, c'est fragile, ça n'a encore ni identité bien définie ni lectorat important. On ne sait pas encore si c'est une future perle du net ou un blog de plus, s'il va avoir un rythme de publication effréné ou planplan. Ca laisse du temps pour le blogueur novice de prendre ses marques, de s'installer, de découvrir ce qu'il peut faire avec ce nouvel outil. Mais rapidement, avec le pouvoir de la toile, ce sont quelques visiteurs solitaires qui arrivent, puis une poignée, puis éventuellement des bus entiers ! C'est de ces blogs dont j'ai eu envie de vous parler aujourd'hui, ceux que j'ai vu éclore ces derniers temps. Une parenthèse avant : j'ai hésité longuement avant de vous livrer ces adresses et gêner éventuellement ces blogueurs débutants, donc je vous demande, si vous allez leur rendre visite, de le faire avec encore la plus grande attention et le plus grand respect

Il y a ceux qui sont encore en train d'être couvés, comme le "Prisme de tête" : la revue "Prisme àidées" est une revue étudiante qui va bientôt sortir son deuxième numéro et qui explore des thématiques scientifiques àcoups d'articles d'actualité, d'entretiens, d'analyses de fond etc. Avec ce blog, ils veulent prolonger cette expérience et se concentrer sur ce que les sciences humaines et sociales disent des sciences. Le lancement ne devrait plus tarder, on l'attend avec impatience ! (MàJ : ça y est, c'est lancé !)

Il y a les blogs de lecteurs : c'est un commentateur inconnu qui d'un coup s'ouvre un peu plus et prend la plume àson tour. Par exemple, kâla, c'est son pseudonyme, lance discrètement son blog intitulé "La science et mes questions existentielles" (MàJ : le blog a été vidé de son contenu !). Elle annonce en sous titre qu'elle "ne cherche ni àconvaincre ni àimposer ses idées mais àcomprendre", et espère échanger avec les internautes. Et kâla de démarrer très modestement avec un billet intitulé "Bienvenue dans mon univers" où elle explique être "un fœtus né après bien des grands chercheurs, penseurs, philosophes", dont elle reprend un peu la prose. Ainsi, on peut lire quelques passages du globe-trotteur Bernard Cloutier, qui a visité plus de 200 pays et écrit avec une certaine sagesse : J'en suis venu àpenser qu'il vaut mieux vivre avec des questions sans réponses que de remplir le vide avec des spéculations de valeur douteuse. Je ne connais toujours pas le but ultime de l'univers et j'en suis venu a douter qu'il en ait un. J'ai aussi appris àaccepter que je ne connais rien avec certitude.. C'est intéressant, on sent la blogueuse un peu timide, comme un baigneur qui commencerait par tremper ses orteils pour prendre la température de l'eau.

À l'inverse, il y a les blogs qui savent ce qu'ils veulent et qui démarrent sur les chapeaux de roue. C'est le cas du blog "Philosophie du temps" qui est tenu par un étudiant en philosophie de l'université de Rennes qui mêle ses centres d'intérêt (physique, métaphysique, philosophie) autour de la notion de temps. Ce blog a ouvert le 11 mars, il compte déjà6 billets et on le voit bien parti pour continuer comme cela… ne lui manquent plus que des discussions passionnées en commentaire, qui viendront probablement avec le temps.

Il y a les blogs d'amis dont on a commencé àentendre parler il y a plusieurs mois et qui finissent par voir le jour, comme la Planète des idées, le blog d'un collectif qui se présente sous la forme d'une très mignonne jeune fille, appelée Ève Haut-Lu (un nom qui n'est pas issu du hasard ;-) On lit qu'Ève est une idéenne, c'est àdire une habitante de la planète des idées sur laquelle les idées sont reines, les être pensants n'existent que pour les développer, les faire évoluer, les propager ; ces habitants sont éduqués pour apprendre àcréer (…) et développer les plus prometteuses de ces idées ; et un des buts d'Ève, c'est de rapprocher les terriens et les idéens. Bref, tout cela pour vous dire que ce blog est un blog d'idées sur les idées, sur la dynamique et l'évolution des idées, depuis l'écriture jusqu'au web en passant par l'imprimerie, et comment on dissémine et creuse le idées dans l'éducation et la recherche.

Il y a les nouveaux blogs de blogueurs expérimentés, qui récidivent. C'est le cas d'Happybene qui possède un blog personnel depuis 2005 et qui a décidé d'ouvrir un autre espace pour raconter son expérience de jeune chercheuse : "Lumière... et ombre !". Je conseille fortement ce blog, qui décrit une recherche quasiment au jour le jour, avec une écriture de qualité et sans trop nous encombrer de précisions scientifiques. Ce qui compte plutôt, ce sont les affres du chercheur, ses hauts et ses bas et ce qui lui passe par la tête, surtout quand comme cette blogueuse on étudie les cycles jour-nuit des plantes.

 ©© Happybene

Partage

Histoire de blogs : les débats bioéthiques

Ce mois-ci dans ma chronique blogs sur la Radio suisse romande, les questions de bioéthique.

La bioéthique fait l'objet de débats car elle ne s'arrête pas à  ce que dit ou fait la science mais l'interroge. Elle confronte les points de vue, chacun pouvant apporter sa pierre à  l'édifice en fonction de son vécu, ses convictions ou sa religion, et fournit un échange permettant d'aller au fond des choses et au-delà  des apparences. Le but final ? Construire un monde dans lequel nous pouvons tous vivre ! C'est notamment pour toutes ces raisons que la France a lancé récemment les états généraux de la bioéthique, prélude à  la révision d'ici 2011 de sa loi de bioéthique datant de 2004 et déjà  dépassée.

Cette réflexion sur la bioéthique est vaste est vaste mais on en trouve quelques éléments sur les blogs. Regardons d'abord du côté du blog créé par la Conférence des évêques de France (une grande première !), qui devrait couvrir à  terme tous les thèmes des états généraux, des recherches sur l'embryon à  la maternité pour autrui en passant par le diagnostic prénatal et l'assistance médicale à  la procréation. C'est un blog très vivant, avec de longs commentaires auxquel les auteurs du blog prennent la peine de répondre. Exemple, ce billet sur la maternité pour autrui écrit par le doyen de la faculté de théologie de Lyon, également membre du Comité consultatif national d'éthique. Xavier Lacroix s'y oppose à  l'assistance médicale à  la procréation pour les personnes célibataires et les couples homosexuels, ainsi qu'aux mères porteuses, soit une opinion très tranchée et nettement argumentée. Mais les commentaires n'offrent pas moins une belle palette d'opinions variées et de témoignages, entre le chercheur qui raconte les premiers stades du zygote mû par un "souffle de vie", le citoyen qui se penche sur la notion de "famille" ou deux jeunes femmes qui racontent leur impossibilité physique de porter un enfant à  terme mais se divisent sur le recours à  la gestation pour autrui ou non.

La réflexion bioéthique ne connaît pas de frontières et les blogueurs expatriés, comme Tom Roud qui est aux Etats-Unis, peuvent nous éclairer sur nos débats nationaux. Ce mois-ci, il commentait la décision de Barack Obama d'autoriser à  nouveau la recherche sur les cellules souches en ressortant le discours de Bush de 2001 qui avait mis ces recherches entre parenthèses ! Sa conclusion, c'est que la conclusion que la doctrine Bush s'appuyait à  la fois sur une argumentation politicienne habile et sur une foi religieuse assumée et revendiquée. Dans les commentaires, la discussion tourne essentiellement autour du statut de l'embryon : être humain, être en puissance ou simple forme biologique vivante. Nuances absentes du discours de Bush, qui profite de certaines approximations pour construire son argumentation.

Et puis je voudrais mentionner pour finir le blog de Samia Hurst, médecin et bioéthicienne, qui travaille à  l'Institut d'éthique biomédicale de Genève. Elle y publie abondamment sur de nombreux sujets, depuis les récentes déclarations du pape sur le préservatif en Afrique jusqu'à  la situation du don d'organe en Suisse. Par rapport à  ses voisins, celle-ci connaît une pénurie d'organes nettement plus importante. Dans le détail, elle s'en sort mieux pour les dons de son vivant (par exemple un rein à  un proche) que pour les dons posthumes, la faute à  une campagne d'information du public peut-être un peu trop molle et à  l'organisation de la profession insuffisamment volontariste

Partage

Histoire de blogs : version suisse

Parce que je viens de déménager à  Edimbourg, l'idée pour cette chronique était de parler un peu en détail de la blogosphère scientifique suisse. L'esprit de contradiction sans doute ;-)

On peut commencer avec quelques têtes d'affiche qui font honneur aux blogs de science suisses. Dr Goulu me laisse bouche bée : ingénieur en informatique de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, docteur en automatique de l'EPFL, il s'intéresse aussi à  l'astronomie, les casse-têtes mathématiques, la physique etc. Les auditeurs s'en souviennent peut-être, j'avais parlé de lui à  propos d'un débat sur les énergies renouvelables et notamment la comparaison entre l'éolien et l'hydraulique. Dr Goulu se pose des questions comme nous tous mais lui n'hésite pas à  faire un calcul sur un coin de table ou à  écrire quelques lignes de programme informatique pour trouver un début de réponse. Bref, son blog (ou plutôt ses blogs, car Dr Goulu essaime sur la toile) est une vraie mine d'informations.

Benjamin Bradu fait sa thèse au CERN de Genève, où il travaille sur les systèmes de refroidissement des accélérateurs de particules comme le LHC (ce que l'on nomme la cryogénie). Ca le place en première ligne pour parler de l'accident qui a stoppé net le LHC et a endommagé le circuit de refroidissement, parmi de nombreux autres sujets de physique abordés sur son blog.

Fabrice Gabarrot vient tout juste de décrocher sa thèse de doctorat après plusieurs années passées au laboratoire de psychologie sociale de l'université de Genève. La psychologie sociale, c'est la discipline qui étudie le comportement d'un individu en interaction avec d'autres personnes. Sur son blog intitulé "Panopticon", Fabrice suit l'actualité de la discipline, informe de ses derniers travaux et donne par exemple son avis sur le mérite comparé des recherches en neurosciences considérées comme "dures" et des recherches en neurosciences sociales considérées comme plus "molles" !

Pablo Achard est rentré récemment des Etats-Unis pour occuper un poste de chargé de mission au Centre des sciences affectives situé à  Genève. Du coup, il s'intéresse à  la façon dont la crise financière actuelle secoue les universités américaines et dont le modèle américain sert de prétexte aux réformes en cours en France. Et puis comme son parcours professionnel a pris un tournant nouveau à  son retour en Europe, il parle également des carrières scientifiques alternatives. Bref, des sujets assez politiques mais avec un vrai point de vue et une volonté de faire avancer le débat !

Mais l'administration suisse se met aussi au blog, notamment l'Office vétérinaire fédéral depuis mars 2008. Bilingue Français-Allemand, il doit permettre de "communiquer ses opinions et ses réflexions d'une manière plus directe et susciter la discussion dans le public". La mission pourrait presque être remplie, comme le montre ce billet annonçant la disparition au 1er janvier dernier des contrôles vétérinaires entre la Suisse et ses voisins européens. On y trouve quelques commentaires, se demandant par exemple de ce qu'il advient des importations de boeuf aux hormones en Suisse ; malheureusement, les autorités ne prennent pas la peine de répondre et la discussion s'arrête très vite. On peut donc regretter que dans cette expérience, le blog soit considéré comme un espace de diffusion et non une plateforme de discussion, dont j'essaye pourtant de montrer l'intérêt au fil de mes chroniques.

Enfin, pour les jeunes lecteurs et auditeurs qui prévoient d'entrer à  l'EPFL ou l'ETH Zà¼rich, qu'ils sachent que ces institutions ont mis en place chacune une plateforme de blogs. Ceux-ci sont utilisés aussi bien par les chercheurs que les étudiants, les enseignants ou les administrateurs de l'université, et la langue choisie pour blogueur dépend souvent de la catégorie à  laquelle on appartient. Il est intéressant de noter que ces plateformes ont autant une fonction de communication interne que d'affichage externe, tout le contenu produit étant explicitement rattaché à  l'université.

Partage

- page 1 de 2