L'actualité de Raymond Depardon est très riche en ce moment. En plus de la sortie de son dernier documentaire 10ème chambre - instants d'audience que je mentionnais déjàici, l'Hôtel de Ville de Paris expose ses photos des Jeux Olympiques jusqu'en août et le cinéma Le Champo organise une rétrospective de ses oeuvres filmées (fictions, documentaires et inclassables).
C'est ainsi que j'ai pu voir aujourd'hui Urgences (1987), un témoignage sur le quotidien du service des urgences psychiatriques de l'Hôtel-Dieu àParis. Où l'on s'aperçoit — entre autres — que la frontière est mince entre la raison et la déraison, entre le mal de vivre et la folie. Depardon procède toujours avec un effacement de l'observateur et de sa caméra face aux personnes qui sont montrées. Cependant, peut-on être sûr que la présence de la caméra n'affecte pas leur comportement ? De toutes manières, le but est atteint puisque le spectateur est àla fois touché et amené àréfléchir...