Je sors tout juste de la projection de Le faucon maltais (The maltese falcon, 1941, de John Huston). On ne reviendra pas sur la composition de Humphrey Bogart, qui est excellente dans le rôle de Sam Spade, le détective qui est embauché pour retrouver la statuette très précieuse qui donne son titre au film. Idem pour Peter Lorre dans un rôle, non pas de méchant comme àson habitude mais de personnage plus ambiguë bien que plutôt mauvais et vicieux. Pourtant, même sans avoir lu le livre de Dashiel Hammett dont est tiré le film, je n'ai pas trouvé ce àquoi je m'attendais, cette ambiance "hard boiled" des romans de Hammett, qui repose sur "une vision lucide et très critique de la réalité quotidienne jusque dans ses aspects pessimistes et sordides" (Francis Lacassin). En effet, comme l'a dit son digne successeur Raymond Chandler, "Hammett a sorti le crime de son vase vénitien et l'a flanqué dans le ruisseau." Or il s'avère que dans ce film, si l'intrigue n'est pas particulièrement percutante, tout repose sur le personnage de Sam Spade, son côté "vrai" et "sauvage" allié àun détachement apparent, l'absence de vénalité et la facilité àtomber amoureux des femmes qu'il cotoie...