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mercredi 30 mars 2005

Déménagement

Je pars demain pour quelques mois en Alsace, àla frontière suisse. Comme il va falloir un peu de temps avant que ma ligne téléphonique soit installée, ce blog sera sans mise àjour pendant une période que j'espère la plus courte possible. Après cette transition, ce sera un nouveau cadre de vie, de nouvelles activités... qui devraient me donner encore plus envie de bloguer !!

lundi 14 mars 2005

Réaction àla contre-campagne contre les pesticides (suite et fin)

M. Veillerette, président du MDRGF, a bien voulu répondre àmon interpellation. Voici son message :

Eh bien, Monsieur, tout élève ingénieur et scientifique, comme vous prétendez l'être, je vous invite àfaire preuve d'un peu plus de modestie et àconsacrer quelques dizaines d'heures de votre fin de scolarité àfaire de la bibliographie afin de vous documenter sur ce sujet que vous ne maitriser visiblement pas. Tiens, première leçon, pour commencer , je vous conseille la lectude de la dernière étude publiée par le Professeur G E Seralini sur les toxicités comparées du round up et du glyphosate jointe , elle vient d'être publiée [étude reprise par Le Monde dans un récent article, ndlr] ! Ensuite si la poursuite de ce travail vous tente je vous ferai parvenir une liste de quelques centaines d'autres études du même acabit qui montrent toutes les dangers des pesticides. Vous aurez àcoeur, je n'en doute pas, de démontrer que leurs auteurs sont tous des hurluberlus aveuglés par quelque cause sans intérêt, et j'attends avec impatience vos démonstrations, scientifiques bien entendu, dans ce sens.
Bonne lecture.
F Veillerette

Et pour terminer, ma réponse en retour, datée du 7 mars :

Sans vouloir poursuivre avec vous un débat dont l'issue est courue d'avance, et puisque vous m'invitez àréagir par rapport àces nombreux articles démontrant les dangers des pesticides, je vous répondrai très brièvement :

- Tous les articles que vous citez mettent en évidence un danger ; certes, les pesticides sont dangereux. Mais pour autant le risque est très faible puisqu'il y a un fossé entre un danger mesuré par mise en contact direct du produit avec les cellules du placenta et le risque réel si l'on tient compte de l'exposition. Ce qui m'amène àabonder dans votre sens pour dire : oui, il faut améliorer la protection des utilisateurs. Voilàun combat honnête !!

- Vous ne pouvez, comme vous l'avez fait au journal de 13h de France 2 de jeudi dernier, laisser penser qu'une agriculture française 100 % bio est possible d'ici 20 ou 30 ans. Vous savez comme moi que cela est impossible, àmoins de faire faire àla France un bond de 50-60 ans en arrière. Par contre, oui, il faut travailler àaméliorer les pesticides et àdévelopper les méthodes alternatives. Mais la suppression des premiers est irréalisable, au moins dans la continuité du monde d'aujourd'hui (moi aussi, des fois, j'aimerais être utopiste !!).

- De manière globale, le problème que vous soulevez existe, mais avouez que la lettre ouverte rédigée avec les cyber@cteurs manque réellement de pertinence et de rigueur scientifique, par rapport àvotre livre par exemple !!

Cordialement.

Voici où nous en sommes pour l'instant, et ça ne semble pas évoluer. Une dernière chose, je vous renvoie au numéro de Mars 2005 du magazine Que Choisir ? dont un article contient des propos plus réalistes sur les produits phytosanitaires, même s'il n'est pas exempt de lacunes et fautes... A bon entendeur, salut !

vendredi 4 mars 2005

Réaction àla contre-campagne contre les pesticides (suite)

Bon, je n'ai pas eu de retour de la part du MDRGF. Par contre, un "face àface" a eu lieu hier dans le journal de 13 h de France 2 entre Francois Veillerette, président du MRDGF et Jean-Charles Bocquet, président de l'UIPP. Si l'argumentation du MDRGF s'est faite un petit peu plus subtile, celle de Jean-Charles Bocquet n'a pas eu le temps d'être devéloppée. Et je ne dirai rien sur cette abominable manie des réactions de téléspectateurs en direct par SMS !!

Ce que j'ai envie de rajouter àla suite de ce débat, c'est que nous ne nions pas que les pesticides ne sont pas des produits anodins. On connaît leurs propriétés toxiques àcourt terme, étudiées sur le rat mais aussi le chien et parfois le singe, n'en déplaise àM. Veillerette. Leur persistance dans l'environnement est également connue, et tout est mis en œuvre pour la diminuer. Par contre, effectivement, les études épidémiologiques àlong terme manquent. Ce sont des études extrêmement complexes, longues et coûteuses, qui manquent aussi dans des dossiers chauds comme les traitements de subsitution hormonaux, les effets des lignes àhautes tension et des antennes de téléphone portable etc. L'étiquetage des produits phytosanitaires fait certes très peur, mais ce sont des "phrases de risque", qui ne reflètent pas grand chose si ce n'est des exigences réglementaires et un risque, bien différent d'un danger. Si on appliquait ce même principe, on écrirait sur les sachets de café "ce produit n'a pas pu être prouvé non-cancérigène et donc peut entraîner le cancer" (la caféine est classée groupe 3 selon le IARC) ou, sur le sel de table, "ce produit est mortel" (la DL50 du sel est de 3 g/kg) !! Mais làoù je m'insurge surtout, c'est quand on laisse croire qu'une agriculture sans pesticides est réaliste. C'est un mensonge. M. Veillerette est criminel quand il affirme qu'une agriculture française 100% bio est possible d'ici 20 à30 ans (voir arguments dans mon billet précédent). Une fois que l'on a admis ça, la Charte de l'environnement dont on nous rebat les oreilles va dans le sens de l'UIPP puisque tout est affaire de compromis entre le respect de l'environnement et la viabilité de toute une économie :

Art. 6 : Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.

Enfin, on ne m'ôtera pas de l'idée que la télévision est le pire support pour défendre une idée fondée sur des bases scientifiques. C'est flagrant dans d'autres dossiers, surtout celui des OGM. Je ne botte pas en touche en disant ainsi, Pierre Bourdieu l'a bien montré dans son ouvrage De la télévision. D'autant plus qu'en règle générale, il est plus facile et plus vendeur d'affirmer et d'accuser (rôle du représentant des associations de consommateurs, du plaignant, des Français dans l'affaire Gaymard) que de réfuter et de se défendre (rôle de l'accusé)...