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Livres lus
2016
- Jack London.
Histoire des siècles futurs. 1908-1912 (10/18)
- Jack London.
Le Peuple de l'abîme. 1903 (10/18)
- Jean-Bernard Pouy.
L'Angoisse du banc de touche au moment du coup d'envoi. 2001 (éd. Baleine)
- Robert Louis Stevenson.
Le Trafiquant d'épaves. 1892 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
"Un vieux collaborateur de mon grand-père, créature aimable et humble, au penchant marqué pour le whisky, fut, au début de mon séjour, chargé de me montrer la ville. Accompagné de cet innocent mais peu artistocratique compagnon, je me rendis au siège du roi Arthur et à la colline de Calton, allai écouter l'orchestre jouer dans le parc de Princes Street, inspectai les trésors royaux et les traces du sang de Rizzio, et tombai amoureux de la grande forteresse sur son rocher, des innombrables clochers, des immeubles majestueux, des larges perspectives, des rues étroites et animées de la vieille ville où mes ancêtres avaient vécu et étaient morts avant l'ère de Christophe Colomb." (p. 137)
- Robert Louis Stevenson.
Les Gais Lurons. 1882 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Robert Louis Stevenson.
Olalla. 1885 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Robert Louis Stevenson.
Les Gais Lurons. 1887 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Robert Louis Stevenson.
Nouvelles mille et une nuits 2. Le Dynamiteur. 1885 (10/18)
- Robert Louis Stevenson.
Nouvelles mille et une nuits 1. Le Club du suicide. 1882 (10/18)
"Toute présentation de l'auteur de Enlevé! serait terrible compromise si l'on n'insistait pas immédiatement sur le fait qu'il est un Écossais d'Écosse. Deux faits, à mon point de vue, permettent de franchir un grand pas dans l'explication de sa manière de composer : son enfance s'est passée à l'ombre du château d'Edimbourg, et deuxièmement, il est issu d'une famille dont les membres avaient installé de grands phares sur la côte. Son grand-père, son oncle étaient de célèbres constructeurs de phares, et leur nom reste associé avant tout à la tour magnifique et si utile de Skerryvore. Nous exagérons peut-être la façon dont le sens de l'"histoire" des choses peut se développer en partant des impressions d'Edimbourg, chez un adolescent imaginatif — bien que je considère cela comme difficile. Les rues sont tellement pleines d'histoire et de poésie, d'images et de chants, d'associations surgissant de fortes passions et d'étranges personnages que, pour ma part, je me surprends à évoquer un gamin allant et venant, tandis que je pensais — avec émerveillement et envie — aux petits garçons qui jouaient le rôle de figurants, de pages ou de lutins dans les grands spectacles sur le théâtre. L'endroit ressemble à une toile de fond, au décor compliqué d'un drame, et les enfants ont l'air de mystérieux petits êtres échappés d'un monde magique. Comment cela n'aurait-il pas sollicité l'imagination de passer et de repasser, en allant à l'école, sous le rocher du Château, en sentant intensément la présence, pourtant familière, de la citadelle grise se dressant à son sommet, toute chatoyante des tartans et des cornemuses des régiments écossais ! L'esprit de M. Stevenson, dès l'âge le plus tendre, a été meublé d'images écossaises qui doivent avoir eu un effet très proche de ce que nous appelons aujourd'hui décoratif. J'ai trouvé quelque part un article fantaisiste de notre auteur dans lequel il y a un reflet d'après-midi de demi-vacances et, à moins que ma propre imagination ne me joue un tour, du rouge des lumières, dans la brume hivernale, des fenêtres haut placées de la Vieille Ville — une délicieuse rhapsodie sur les feuilles à deux sous d'images pour les marionnettes de la petite enfance, dans l'attitude de la vie, et attendant des ciseaux impatients mais cependant soigneux (…)
En vérité, la couleur de l'Écosse a complètement pénétré en lui et bien que, assez curieusement, il n'ait écrit que peu sur son pays natal, son œuvre la plus heureuse montre, je crois, qu'il bénéficie du meilleur de son talent. Enlevé! (dont il me soit permis, en passant, de déplorer le titre mal choisi) dégage à chaque ligne l'impression de la lande et du loch, c'est la plus belle de ses histoires un peu plus longues ; et Thrawn Jacket, un chef-d'œuvre en treize pages (reprise ensuite dans le volume Les hommes Joyeux) est, parmi les plus courtes histoires, celle dont l'exécution est la plus vigoureuse. La deuxième consiste en une anecdote macabre sur les phénomènes surnaturels, racontée en dialecte écossais ; et l'authenticité que revêt ce moyen d'expression — à la vue duquel le visage du lecteur s'allonge en général — dans les mains de M. Stevenson on prouve à quel point la question de forme reste vivante pour lui et la variété de réponses qu'il peut lui donner. Il ne nous serait jamais venu à l'esprit que le style de Voyage avec un Âne ou de Virginibus Puerisque, et le patois de la paroisse de Balweary pouvaient avoir été conçus par le même esprit. Si c'est une chance pour un génie d'avoir un pays tel que l'Écosse comme première source d'inspiration, c'est doublement le cas quand un certain processus de détachement, d'extrême sécularisation a pris place. M. Stevenson a été émancipé — il est, pouvons-nous dire, un Écossais du monde. Personne d'autre que lui n'aurait pu, je pense, camper avec un tel mélange d'observation sympathique et ironique, le personnage du jeune David Balfour, des Basses Terres, un bon garçon, mais exaspérant. L'ïle au Trésor, le Nouvelles Mille et Une Nuits, Prince Othon, Docteur Jekyll et Mr Hyde, ne sont pas très directement basés sur l'observation ; mais cette qualité apparaît avec une extrême finesse dès que le sujet traité est écossais." — Henry James (p. 29-32)
- Ian Rankin.
Piège pour un élu. 1992 (Le livre de poche, coll. "Policier")
- Ian Rankin.
Rebus et le loup-garou de Londres. 1992 (Le livre de poche, coll. "Policier")
- Ian
McEwan?.
Délire d'amour. 1997 (Gallimard, coll. "Folio")
- Stephen Fry.
Le Faiseur d'histoire. 1996 (Gallimard, coll. "Folio SF")
- Philip Caveney.
One For Sorrow. 2015 (Fledgling Press)
- Jasper Fforde.
Le Mystère du Hareng Saur. 2011 (10/18)
- Terry Pratchett.
Monnayé. 2007 (Pocket, coll. "Science-fiction")
- Philip Caveney.
Seventeen Coffins. 2014 (Fledgling Press)
- G. K. Chesterton.
Trois enquêtes du Père Brown. (Gallimard, coll. "Folio")
- Norman Spinrad.
Rêve de fer. 1972 (Gallimard, coll. "Folio SF")
- Ferenc Karinthy.
Épépé. 1970 (Zulma)
- Philip Caveney.
Crow Boy. 2012 (Fledgling Press)
- Ian Rankin.
Le Fond de l'enfer. 1990 (Le livre de poche, coll. "Policier")
- Ewan Blackshore.
La Crypte du pendu. 2001 (Éditions du masque)
- Jorge Volpi.
Le Temps des cendres. 2006 (Éditions du Seul, coll. "Points")
- Donald Westlake.
Pourquoi moi ?. 1983 (Rivages, coll. "Noir")
- Geoff Ryman (dir.).
When it changed. 2009 (Comma Press)
- Boris Vian.
L'Écume des jours. 1963 (Le livre de poche)
- Robert Silverberg.
Les Temps parallèles. 1969 (Le livre de poche, coll. "Science-fiction")
- Jonathan Coe.
Expo 58. 2013 (Gallimard, coll. "Folio")
- Walter Satterthwait.
Escapade. 1995 (Éditions du masque)
- François Garde.
Pour trois couronnes. 2013 (Gallimard, coll. "Folio")
- Mark Frost.
La Liste des sept. 1993 (Pocket)
- Leo Perutz.
La Troisième balle. 1978 (Zulma)
- Fabrice Colin et Mathieu Gaborit.
Confessions d'un automate mangeur d'opium. 1999 (Le Serpent à plumes, coll. "Motifs")
- Horatio Winslow et Leslie Quirk.
Le Spectre de Salem. 1928 (Éditions Payot & Rivages, coll. "Rivages/Noir")
- John Williams.
Stoner. 1965 (J'ai lu)
2015
- François Garde.
Ce qu'il advint du sauvage blanc. 2012 (Gallimard, coll. "Folio")
- François Jacob.
La Statute intérieure. 1987 (Gallimard, coll. "Folio")
- Xavier Mauméjean.
Le Cycle de Kraven 2. L’Ère du dragon. 2003 (Points)
- Xavier Mauméjean.
Le Cycle de Kraven 1. La Ligue des Héros. 2002 (Points)
- Xavier Mauméjean.
American Gothic. 2013 (10/18)
- Fabrice Bourland.
Hollywood Monsters. 2015 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Lynn Shepherd.
A Treacherous Likeness. 2013 (Constable & Robinson)
- Poul Anderson.
La Patrouille du temps. 1955-1975 (Le livre de poche, coll. "Science-fiction")
- Roger Price.
Le Cerveau à sornettes. Traité de l'Évitisme. 1951 (Wombat, coll. "Les Insensés")
- Brian W. Aldiss.
Frankenstein délivré. 1973 (Pocket, coll. "Science-fiction")
Combien de fois, dans ma vie passée, avais-je affirmé que l'un des bienfaits conférés à l'Occident par le XIXe siècle avait été la libération de la pensée et des sentiments du joug de la religion organisée grâce à la science. Religion organisée, en vérité ! Qu'avions-nous à la place ? Science organisée ! Alors que la religion organisée n'avait jamais été très bien organisée, et allait souvent à l'encontre des intérêts commerciaux, elle avait été forcée de reconnaître en paroles, sinon en pratique, qu'il y avait une place dans l'ordre des choses pour le moindre d'entre nous. Mais la science organisée s'était alliée au gros commerce et au Gouvernement ; elle ne s'intéressait pas à l'individu — elle ne s'occupait que de statistiques ! C'était la mort de l'esprit
De même qu'elle avait graduellement érodé la liberté du temps, la science avait érodé la liberté de croyance. Tout ce qui ne pouvait être prouvé en laboratoire par une méthode scientifique — tout ce qui, en d'autres termes, dépassait la science — était débouté. Dieu avait été banni depuis longtemps en faveur de nombreuses petites sectes minables qui s'accrochaient à des lambeaux de foi ; on pouvait les tolérer, puisqu'elles ne concurrençaient pas la société de consommation dont dépendait si étroitement la science organisée.
La mentalité de Frankenstein avait triomphé à mon époque. Deux siècles avaient suffi. La tête avait triomphé sur le cœur. (p. 195-196)
- "Conscience historique".
Yellow Submarine n° 132. 2004
- Christophe Lambert.
La Brèche. 2005 (Pocket, coll. "Science-fiction")
- William Gibson et Bruce Sterling.
La Machine à différences. 1991 (Le livre de poche, coll. "Science-fiction")
- Connie Willis.
All Clear. 2010 (J'ai lu)
- Connie Willis.
Black-Out. 2010 (J'ai lu)
- Alexander
McCall? Smith, Ian Rankin et Irvine Welsh.
One City. 2005 (Polygon)
- Alan Bennett.
So Shocking!. 2011 (Gallimard, coll. "Folio")
- Antoine Bello.
Les Producteurs. 2015 (Gallimard)
- Terry Pratchett.
L'Hiverrier. 2006 (Pocket, coll. "Science fiction")
- Fabrice Colin.
Comme des fantômes. Histoires sauvées du feu. 2008 (Gallimard, coll. "Folio SF")
- James Bradley.
Le Résurrectionniste. 2007 (Éditions Payot et Rivages, coll. "Rivages/noir")
- James D. Watson.
La Double hélice. 1968 (Hachette Littératures, coll. "Pluriel")
- Hugh Howey.
Silo générations. 2013 (Actes sud, coll. "Exofictions")
- Robert J. Myers.
Le Sang de Frankenstein. 1975 (Librairie des Champs-Elysées, coll. "Le Masque fantastique")
- Hugh Howey.
Silo origines. 2013 (Actes sud, coll. "Exofictions")
- Céline Minard.
Faillir être flingué. 2013 (Éditions Payot & Rivages)
- Elizabeth Redfern.
La Musique des sphères. 2001 (Pocket)
- Mary Shelley.
Frankenstein. 1818 (GF Flammarion)
En rentrant chez moi, mon premier soin fut de me procurer toutes les œuvres de cet auteur [Agrippa] et, par la suite, celles de Paracelse et d'Albert le Grand. Je parcourus et j'étudiai avec joie les folles fantaisies de ces écrivains ; elles me parurent des trésors connus à bien peu en dehors de moi. (…) voici que des livres et des hommes nouveaux avaient poussé plus loin leurs recherches et appris davantage. Je crus sur parole toutes leurs affirmations, et je devins leur disciple. Il peut paraître étrange que semblables œuvres vissent le jour au dix-huitième siècle ; mais tout en recevant l'instruction dispensée selon les règles des écoles de Genève, j'étais, dans une large mesure, un autodidacte en ce qui concernait mes recherches favorites. Mon père n'avait pas fait d'études scientifiques, et c'est avec la cécité d'un enfant, à laquelle s'ajoutait la soif de savoir, qu'on me laissa me débattre parmi les difficultés. Sous la direction de mes précepteurs nouveaux, j'abordai avec la plus grande diligence la recherche de la pierre philosophale et de l'élixir de longue vie ; mais ce dernier absorba bientôt mon attention toute entière. La richesse était un but inférieur à atteindre ; mais quelle gloire ne résulterait pas de ma découverte, si je pouvais bannir du corps humain la maladie, et, hors les causes de mort violente, rendre l'homme invulnérable ? (pp. 96-97)
Étant enfant, les résultats promis par les professeurs modernes des sciences naturelles ne m'avaient pas satisfait. Dans une confusion d'idées explicable seulement par mon extrême jeunesse et par l'absence de guide en ces matières, j'avais à nouveau suivi les pas de la science le long de la route du temps, et échangé les découvertes des chercheurs récents contre les rêves d'alchimistes oubliés. D'ailleurs, je méprisais les usages de la physique moderne : qu'elle était loin de ces maîtres de la science qui cherchaient jadis l'immortalité et la puissance ! Semblables perspectives, même inutiles, avaient de la majesté ; désormais, le spectacle n'était plus le même : l'ambition du chercheur paraissait se limiter à dissiper ces visions sur lesquelles reposait principalement mon intérêt pour la science ; on me demandait d'échanger des chimères d'une majesté infinie pour des réalités de peu de prix. (pp. 105-106)
Seuls ceux qui les ont éprouvées peuvent concevoir les séductions de la science. Dans d'autres champs d'étude, vous allez jusqu'où d'autres sont parvenus avant vous, et où il ne reste rien à apprendre ; mais dans les recherches scientifiques il existe des chances continuelles de découvertes et d'émerveillement. Une intelligence moyenne, qui se livre intimement à un seul sujet d'étude, arrive infailliblement à une compétence remarquable ; et moi, qui poursuivais sans cesse le même but et m'absorbais totalement en cette ambition, j'avançai si rapidement que je découvris, au bout de deux ans, des perfectionnements à un certains instruments de chimie, qui me firent grandement estimer et admirer à l'université. (p. 112)
Apprenez de moi, sinon par mes préceptes, du moins par mon exemple, combien il est dangereux d'acquérir la science, et combien plus heureux est l'homme qui prend sa ville natale pour l'univers, que celui qui aspire à une grandeur supérieure à ce que lui permet sa nature. (p. 114)
Je visitai Édimbourg, le regard et l'esprit languissants. Pourtant, cette cité aurait pu intéresser l'être le plus infortuné. Clerval ne l'aimait pas autant qu'Oxford, car l'antiquité de cette dernière ville le charmait davantage. Mais la beauté et la régularité de la ville neuve d'Édimbourg, son château pittoresque et ses environs, les plus agréables du monde, la retraite d'Arthur, le puits de Saint-Bernard et les collines de Pentland, le dédommageaient du changement et le remplissaient de joie et d'admiration. J'étais, au contraire, impatient d'arriver au terme de mon voyage. (p. 248)
- Mika Biermann.
Un Blanc. 2013 (Anarchasis, coll. "Fictions")
- Hugh Howey.
Silo. 2012 (Actes sud, coll. "Exofictions")
- Robert Margerit.
L'Île des Perroquets. 1942 (Pocket)
- François Vallejo.
Fleur et sang. 2014 (Viviane Hamy)
- Neil Gaiman.
Des Choses fragiles. 2006 (J'ai lu, coll. "Fantastique")
- Antoine Bello.
Mateo. 2013 (Gallimard, coll. "Folio")
- Terry Pratchett.
Les Recettes de Nounou Ogg. 1999 (Pocket, coll. "Science fiction")
- Sylvain Prudhomme.
L'Affaire Furtif. 2010 (Burozoïque, coll. "Le répertoire des îles")
- Jean-Marie Blas de Roblès.
L'Île du Point Némo. 2014 (Zulma)
- Michael Chabon.
La Solution finale. 2004 (Robert Laffont, coll. "Pavillons poche")
- Carlos Ruiz Zafón.
L'Ombre du vent. 2001 (Le Livre de poche)
- Félix J. Palma.
La Carte du temps. 2008 (Pocket)
- Susanna Clarke.
The Ladies of Grace Adieu and Other Stories. 2006 (Bloomsbury)
- Susanna Clarke.
Jonathan Strange et Mr Norrell. 2004 (Le Livre de poche)
2014
- Xavier Mauméjean.
La Vénus anatomique. 2004 (Le Livre de poche, coll. "Science-fiction")
- René Sussan.
Les Insolites. 1984 (Denoël, coll. "Présence du futur")
- Thomas Day (dir.).
Les Continents perdus. Anthologie. 2005 (Denoël, coll. "Lunes d'encre")
- Paul West.
Le Médecin de Lord Byron. 1989 (Rivages, coll. "Bibliothèque étrangère")
— Après tout, mon cher Polly, n'êtes-vous pas le médecin ? Quand j'ai besoin d'être soigné, je veux le traitement simple, banal, et non point l'une de vos chimères auxquelles il manquera toujours quelques petites livres de poudre d'ange pour produire un miracle. Crevez l'abcès ! ébouillantez la plaie ! Je n'avais pas imaginé que la médecine était si raffinée à Edimbourg. Le diable me garde de tranchelards trop futés ! (p. 32)
À l'époque, Edimbourg était la capitale de la médecine ; l'aristocratie écossaise entrait et sortait à sa guise des salles d'anatomie et regardait les cadavres à l'étude, comme si la leçon était un divertissement pour âmes blasées. Quant aux indigents, ils n'arrivaient jamais là-bas vivants. Jamais apparemment nous n'avions eu un riche cadavre. Ou quand les riches, l'élite, écorchaient et dépeçaient les pauvres : c'était tout à fait le tableau. La médecine était perçue comme une réalité sociale de bas étage. Sous-entendu : cela n'arrivait qu'aux pauvres. Seuls les gueux étaient découpés, n'importe comment, pour réapparaître, anonymes, dans des dessins abstraits exécutés avec une infaillible précision. Au milieu des cadavres, il arrivait qu'un plaisantin glissât l'un des modèles humains en cire fabriqués à dessein : ils étaient fendus par-devant et la tripaille dégringolait. Il était difficile de distinguer le faux cadavre du vrai, car l'on fumait trop de cigares pour tuer la puanteur et l'on avait trop l'habitude de détourner les yeux dès que l'on ne travaillait pas directement. Quelqu'un plongeait sa lame dans la cire colorée et de grands éclats de rire volaient au-dessus des tables ; puis l'on se remettait à l'ouvrage et le mannequin était emporté en des lieux moins sérieux. (p. 175-176)
- Christopher Priest.
Le Prestige. 1995 (Gallimard, coll. "Folio SF")
- Daniel Vaxelaire.
Les Mutins de la liberté. 1995 (Phébus)
- Xavier Mauméjean.
Ganesha - Mémoires de l'Homme-Éléphant. 2000 (Éditions Mnémos, coll. Hélios)
- Vikas Swarup.
Meurtre dans un jardin indien. 2008 (10/18)
- Stéphane Audeguy (dir.).
Des fantômes.
La Nouvelle revue française n° 602. 2012 (Gallimard)
- Alain Gnaedig.
L'Homme armé. 2011 (L'Arbre vengeur)
À sa droite, le Château toisait de sa hauteur de granit les grouillements de l'Old Town, ses vieux immeubles d'où montaient miasmes, toux et cris, éclats de bagarres ivrognes, gémissements de passes bon marché, effluves de bière, de gras, de choux. Et les poêles à charbon dispensaient avec ardeur leur poussière et leur suie.
À sa gauche, c'était le monde policé de la New Town, avec ses enseignes de prestige, ses banques et ses maisons de commerce. Il passa sans les voir les demeures de maître où les passions et les intrigues avaient le bon goût de se perdre dans le silence des vastes drawing-rooms, il longea un instant le Club où, à cette heure, les avocats et les hommes d'affaires ne combinaient plus. Certains s'esquivaient peut-être par une porte dérobée et rejoindraient leurs maîtresses dans l'étroite Rose Street et son alignement de pubs, de tavernes, et de lupanars discrets. (p. 12)
La nuit commençait à tomber quand l'inspecteur se mit à descendre vers Leith et le bord de mer. À mesure qu'il s'approchait, les odeurs de goudron, de varech et d'algues se firent plus fortes, accompagnées d'effluves d'eaux croupies et usées. La silhouette massive du Forth Bridge se reflétait sur le bras de mer.
MacLachlan? ne pouvait s'empêcher de penser que c'était le même ingénieur qui avait dessiné les plans du Tay Bridge, lequel s'était effondré quelques années plus tôt. Encore une catastrophe. L'histoire de l'Écosse semblait irrémédiablement ponctuée par des calamités. Était-ce là un signe pour lui ? Les chantiers navals étaient désormais presque endormis et seules les grues semblaient veiller sur les carcasses de navires en construction.
MacLachlan? longea les docks, avec ses masses de bois empilées, ses dépôts de tonneaux et de fûts vides qui partiraient bientôt rejoindre les distilleries, ses entrepôts de lin et de grain.
À Leith, il se dirigea vers une gargote d'ouvriers située sur le front de mer. Un chien-loup montait la garde sur le seuil. Sentant un regard posé sur lui, le chien leva la tête. De toutes les lumières qui étincelaient sur le Forth, les yeux de l'animal étaient les plus fines, et les plus expressives. Le cerbère examina
MacLachlan? un moment, puis se retourna paisiblement vers la mer, pour reprendre son guet, les yeux braqués sur les ténèbres mouvantes où l'humanité jouait sans conteste le rôle le moins captivant. (pp. 92-93)
- Josephine Tey.
La Fille du temps. 1951 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Antoine Bello.
Éloge de la pièce manquante. 1998 (Gallimard, coll. "Folio")
- Arthur Conan Doyle. "Un Duo" in
Inédits et introuvables. 1899 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Italo Calvino.
Cosmicomics. 1965 (Le Livre de poche)
- Johan Heliot.
Johan Heliot vous présente ses hommages. 2013 (Les Moutons électriques, coll. "La Bibliothèque voltaïque")
- Arthur Conan Doyle. "Les Lettres de Stark Munro" in
Inédits et introuvables. 1895 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Arthur Conan Doyle. "Idylle de banlieue" in
Inédits et introuvables. 1892 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Arthur Conan Doyle. "Girdlestone et Cie" in
Inédits et introuvables. 1892 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
Le jour solennel ne tarda pas à arriver, et on n'aurait pu souhaiter un temps plus beau. La matinée avait été brumeuse, mais, à mesure que le soleil avait paru, le brouillard s'était dissipé jusqu'à ce qu'il n'en restât qu'un soupçon flottant comme une plume sur les sombres murs du château d'Edimbourg, et s'enroulant en guirlandes féeriques autour des colonnes inachevées du monument national sur la Carlton Hill.
La vaste étendue des jardins de Prince's Street, entre la vieille ville et la ville moderne, était verdoyante et printanière. Les larges pelouses bien soignées contrastaient avec l'entassement bizarre des vieilles maisons maussades qui les dominent d'un côté et la grandeur massive de la montagne au-delà, qui se tient comme un lion accroupi veillant jour et nuit sur l'ancienne capitale des rois d'Écosse. Des voyageurs ayant exploré le monde entier n'ont pu découvrir un coup d'œil plus beau. (p. 630)
- Arthur Conan Doyle. "Raffles Haw" in
Inédits et introuvables. 1892 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Arthur Conan Doyle. "Le Parasite" in
Inédits et introuvables. 1894 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Daniel Kehlmann.
Les Esprits de Princeton. 2012 (Actes Sud, coll. "Papiers")
- Céline Minard.
Le Dernier monde. 2007 (Gallimard, coll. "Folio")
- Leo Perutz.
Le Cavalier suédois. 1936 (Éditions Phébus, coll. "Libretto")
- Aki Shimazaki.
Zakuro. 2008 (Leméac / Actes Sud)
- Allegra Goodman.
Intuition. 2006 (Éditions du Seuil)
- Roy Lewis.
La Véritable Histoire du dernier roi socialiste. 1990 (Actes Sud, coll. "Babel")
- Claro.
CosmoZ?. 2010 (Actes Sud, coll. "Babel")
- Antoine Bello.
Les Funambules. 1996 (Gallimard, coll. "Folio")
- Leo Perutz.
Le Tour du cadran. 1918 (Christian Bourgois, coll. "Titres")
- Terry Pratchett.
Jeu de nains. 2005 (Pocket, coll. "Fantasy")
- Arto Paasilinna.
Le Lièvre de Vatanen. 1975 (Gallimard, coll. "Folio")
- Ian
McEwan?.
Solaire. 2010 (Gallimard, coll. "Folio")
- Antoine Bello.
Les Éclaireurs. 2009 (Gallimard, coll. "Folio")
- Antoine Bello.
Les Falsificateurs. 2007 (Gallimard, coll. "Folio")
- Gyles Brandreth.
Oscar Wilde et le mystère de Reading. 2012 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Sébastien Balibar.
Chercheur au quotidien. 2014 (Éditions du Seuil, coll. "Raconter la vie")
- Benoît Peeters.
La Bibliothèque de Villers suivi de
Tombeau d'Agatha Christie. 1980 (Éditions Labor, coll. "Espace Nord")
- Pierre Bayard.
Qui a tué Roger Ackroyd ?. 1998 (Les Éditions de minuit)
- Agatha Christie.
Le Meurtre de Roger Ackroyd. 1926 (Le Livre de poche)
2013
- Antoine Bello.
Enquête sur la disparition d'Émilie Brunet. 2010 (Gallimard, coll. "Folio")
- Yves Delange.
Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur : conversation au bord de la Sorgue. 2011 (L'Harmattan)
- Ken Grimwood.
Replay. 1986 (Editions du Seuil, coll. "Points")
- Didier Decoin.
Une Anglaise à bicyclette. 2011 (Le livre de poche)
- Jean Echenoz.
Des éclairs. 2010 (Les éditions de minuit)
- Jonathan Wable.
Six photos noircies. 2013 (Éditions Attila)
- Arthur Conan Doyle. "Autres mystères et aventures" in
Inédits et introuvables. 1879-1914 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Arthur Conan Doyle. "Mystères et aventures" in
Inédits et introuvables. 1889 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Terry Pratchett.
Un Chapeau de ciel. 2004 (Pocket, coll. "Fantasy")
- Terry Pratchett.
Les Ch'tits hommes libres. 2003 (Pocket, coll. "Fantasy")
- Gyles Brandreth.
Oscar Wilde et les crimes du Vatican. 2011 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Marcel Schwob.
Vies imaginaires. 1896 (GF Flammarion)
- Terry Pratchett.
Timbré. 2004 (Pocket, coll. "Fantasy")
- Francis Spufford.
Red Plenty. 2010 (Faber and Faber, format ePub)
- J. M. Machado de Assis.
L'Aliéniste. 1881 (Éditions Métailié, coll. "Suite brésilienne")
— La science, messieurs, est une chose sérieuse, et elle demande à être traitée avec sérieux. Je n'ai à répondre de mes décisions en tant qu'aliéniste devant personne, Dieu et mes maîtres exceptés. Si vous désirez corriger notre organisation sur le plan administratif, je suis prêt à vous entendre ; mais si votre but est que je me désavoue, vous perdez votre temps. Je pourrais inviter un certain nombre d'entre vous, mandatés par les autres, à venir avec moi voir les malades dans leurs cellules ; mais je me garderai de le faire, car ce serait vous rendre compte de mon système, ce que je ne puis consentir ni à des profanes, ni à des rebelles. (p. 63)
2012
- Stéphane Audeguy.
La Théorie des nuages. 2005 (Gallimard, coll. "Folio")
- Éric Chauvier.
Somaland. 2012 (Allia)
On nettoie les poubelles des incinérateurs, ou les camions de GLOUBY (un site sous-traitant des autres sites, spécialisé dans le nettoyage des camions transportant des matières dangereuses et lui-même classé à risques). Et quand on est là-bas, même l'odeur du photack on la r'grette (colère tenue en laisse - vieux teckel). Parce que là-bas c'est un mélange (mine dégoûtée), c'est le spécial mix avec des trucs qui puent, c'est même pas imaginable. Ça vous suit la nuit, quand vous vous endormez (colère tenue en laisse - labrador). Vous avez beau vous laver et vous laver encore, prendre trois douches de suite, ça reste, ça pue trop, c'est trop dégueulasse. Le pire c'est quand vous venez juste de vous doucher et que vous sentez le propre et tout, vous ouvrez la fenêtre de la salle de bain, en été, c'est normal, et là, c'est le photack qui rentre et là, y'a plus rien à faire, plus de douche ni rien, c'est fini, ça vous achève, ça pue trop quoi (colère tenue en laisse - dogue argentin). Ça m'est arrivé plusieurs fois. Vous allez vous coucher et tout et vous puez trop toute la nuit et le matin aussi, et c'est pas la peine de penser à se laver parce que le photack ça s'infiltre partout (chien de guerre).
Non, le silène. Le photack on connaît, mais le silène personne n'en parle… Pour la polymérisation du plastique qui sert aux prothèses, il faut aussi du silène, ça vous le savez. C'est ça, le problème. Parler du photack, c'est éviter d'avoir à parler du silène (avec l'air entendu d'un conférencier). C'est pour faire diversion. Parce que le silène ça ne sent rien. Le photack c'est le solvant, on est d'accord qu'on le sent de temps en temps et que c'est peut-être pas si grave (marquant une pause didactique). J'ai demandé à un type à la mairie. Mais le silène, on en parle jamais (ton insistant, altéré peut-être par une once de désespoir). J'ai des preuves de ce que je dis (regard pénétrant).
- Patrick Deville.
Peste & choléra. 2012 (Le Seuil, coll. "Fictions & cie")
- Jo Clifford.
The Tree of Knowledge. 2011 (Nick Hern Books)
- Cédric Villani.
Théorème vivant. 2012 (Grasset)
- Maylis de Kerangal.
Naissance d'un pont. 2010 (Gallimard, coll. "Folio")
Dans la chemise banale, les conclusions des premiers sondages opérés par les géotechniciens à Coca et les quantitatifs de l'ouvrage. Assis à sa table, Diderot feuilleta dans cet ordre — qui était à rebours. Aux premiers feuillets, il reconnut son langage, il était là chez lui. Mesures, tableaux, graphiques, ces conclusions détaillaient avec précision les informations livrées par les sondes récemment posées sur le sol de Coca, têtes chercheuses munies de petites charges explosives dont on analysait les déflagrations — bruit, propagation et vibration des ondes de choc — afin de connaître la réalité de la matière, sa morphologie interne, la teneur de sa constitution, sa potentialité. Pour Diderot, ces notes avaient quelque chose de terriblement émouvant : c'était comme de lire ce que répercutaient en surface les petits coups de canne blanche que l'aveugle donne contre le sol pour seulement pouvoir marcher dessus — mais encore fallait-il travailler à se donner ces cannes blanches, justement, à les inventer, puis à les manipuler avec petits coups nets, secs, afin qu'elles soient simplement dignes de confiance. C'était la description sensible d'un tâtonnement gigantesque et c'était là tout ce qu'il aimait, ça ressemblait vraiment à la vie. (pp. 70-71)
Nous allons mettre en place un jeu de tensions phénoménal, un système magique de transmission des forces, nous allons toucher la délicatesse même ! Diderot filtre ces commentaires entre ses dents tandis qu'il dessine des schémas sur le tableau, traçant des fléchettes dynamiques (des → et des ↓) sur des F majuscules, et ceux-ci bientôt se font slogans, portés d'une voix claire : le pont suspendu c'est le nec plus ultra de l'ingéniosité humaine, de la débrouillardise, une affaire de répartition des puissances et des masses, le génie de l'équilibre sans quoi il n'est que de la fatigue et de l'usure, des tiraillements, des effondrements, de la laideur. Il déborde d'appétence, les ingénieurs adorent — se remémorent leurs années de maths spé, les problèmes et les colles, les expériences sur les paillasses glacées, l'eau froide et sale au fond des lavabos, la blouse grise, revoient encore le halo de leur lampe de bureau sur les copies doubles à carreaux, ce cercle jaune découpé dans l'obscurité de leur piaule, la tête inquiète de leur mère dans l'entrebâillement de la porte, tu trouves ? tu as bientôt fini ?, couche-toi !, et la fête que c'était de résoudre le problème dans le creux de la nuit, la perception soudaine de leur intelligence nue quand ils chopaient la courbe du pont suspendu, définissaient la fameuse chaînette, le cosinus hyperbolique, se frottaient les paupières une fois établie la formule —, et tous ont soudain le sentiment d'être parfaitement à leur place (…). (pp. 285-286)
- Fabrice Bourland.
Le Serpent de feu. 2012 (1018, coll. "Grand détectives")
- Gideon Defoe.
Les Pirates ! dans : Une aventure avec les savants. 2004 (J'ai Lu)
- Terry Pratchett.
Le Régiment monstrueux. 2003 (Pocket, coll. "Fantasy")
- Rebecca Skloot.
The Immortal Life of Henrietta Lacks. 2010 (Broadway Paperbacks)
- Arthur Conan Doyle. "L'Oncle Jérémie et les siens" in
Inédits et introuvables. 1888 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
- Arthur Conan Doyle. "Le Mystère de Cloomber" in
Inédits et introuvables. 1888 (Robert Laffont, coll. "Bouquins")
La science vous dira qu'il n'existe pas de pouvoirs comme ceux que proclament les mystiques orientaux. Moi, John Fothergill West, puis répondre avec confiance que la science se trompe. Car qu'est-ce que la science ? La science est le consensus d'opinion des hommes de science, et l'histoire montre qu'ils sont lents à accepter une vérité. La science s'est moquée de Newton pendant vingt ans... La science a prouvé mathématiquement qu'un navire en fer ne pouvait flotter ; et la science a déclaré qu'un navire à vapeur ne pourrait traverser l'Atlantique. Comme le Méhitophélès de Goethe, le fort de nos savants professeurs est : Stets verneinen. Thomas Didymus en est, pour me servir de son jargon, le prototype. Qu'il apprenne que, s'il voulait cesser de croire à l'infaillibilité de ses propres méthodes et regarder à l'est, d'où son venus tous les grands mouvements, il trouvera là une école de philosophes et de savants qui, suivant d'autres voies que les siennes, sont de plusieurs milliards d'années plus avancés que lui, sur tous les ponts essentiels de la science... (p. 121)
2011
- Gyles Brandreth.
Oscar Wilde et le nid de vipères. 2010 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Terry Pratchett.
Ronde de nuit. 2002 (Pocket Fantasy)
- Gyles Brandreth.
Oscar Wilde et le cadavre souriant. 2009 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Tracy Chevalier.
Remarkable Creatures. 2009 (
HarperCollins?)
- Cormac
McCarthy?.
La Route. 2006 (Editions du Seuil, coll. "Points")
- Michael Chabon.
Les extraordinaires aventures de Kavalier & Clay. 2000 (10/18)
- Johan Heliot.
La lune n'est pas pour nous. 2004 (Folio SF)
- Johan Heliot.
La lune seule le sait. 2000 (Folio SF)
- Stephen Fry.
The Hippopotamus. 1994 (Arrow Books)
- Julian Barnes.
Arthur & George. 2005 (Gallimard, coll. "Folio")
Il [Arthur Conan Doyle] adhéra à l'Association rationaliste, et jugea leur travail nécessaire, mais foncièrement destructeur et donc stérile. La démolition des anciennes croyances avait certes été essentielle au progrès humain, mais à présent que ces vieux édifices avaient été rasés, où l'homme pouvait-il trouver refuge dans ce paysage dévasté ? Comment pouvait-on décider sans sourciller que l'histoire de ce que l'espèce s'accordait, depuis des millénaires, à appeler l'âme touchait maintenant à son terme ? Les êtres humains continueraient d'évoluer, et par conséquent leur esprit, âme ou quoi que ce fût devait aussi évoluer. Même un sceptique idiot pouvait comprendre ça. (p. 127)
Mais maintenant les phénomènes métapsychiques avaient des défenseurs en la personne de savants éminents et d'une évidente probité, tels William Crookes, Olivier Lodge et Alfred Russell Wallace. Cela signifiait que les hommes qui comprenaient le mieux le monde naturel — les grands physiciens et naturalistes — étaient aussi devenus nos guides vers le monde surnaturel. (p. 128)
- Fabrice Bourland.
Le diable du Crystal Palace. 2010 (10/18, coll. "Grands détectives")
2010
- Terry Pratchett.
Procrastination. 2002 (Pocket, coll. "Fantasy")
- Fabrice Bourland.
La Dernière enquête du Chevalier Dupin. 2009 (10/18)
- Lucy Wadham.
The Secret Life of France. 2009 (Faber and Faber)
- Daniel Kehlmann.
Les Arpenteurs du monde. 2005 (Babel)
Parfois il [Carl Friedrich Gauss] en venait même à supposer que les lois de la physique fonctionnaient elles aussi de façon purement statistique, et qu'elles admettaient par conséquent des exceptions : les fantômes, par exemple, ou bien la transmission de pensée. (p. 13)
- Terry Pratchett.
La Vérité. 2000 (Pocket, coll. "Fantasy")
- Fabrice Bourland.
Les Portes du sommeil. 2008 (10/18)
- Fabrice Bourland.
Le Fantôme de Baker Street. 2008 (10/18)
- Jean-Paul Dubois.
Vous plaisantez, monsieur Tanner. 2006 (Le Seuil, coll. "Points")
- Virginie Linhart.
Le jour où mon père s'est tu. 2008 (Éditions du Seuil)
- Robert Linhart.
L'établi. 1978 (Editions de minuit)
- Mathias Malzieu.
La Mécanique du cœur. 2007 (J'ai Lu)
- Gyles Brandreth.
Oscar Wilde et le jeu de la mort. 2008 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Ian Rankin.
L'Étrangleur d'Édimbourg. 1987 (Le Livre de poche)
- Gyles Brandreth.
Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles. 2007 (10/18, coll. "Grands détectives")
- Pierre Boulle.
L'enlèvement de l'obélisque. 2009 (Pocket)
2009
- Terry Pratchett.
Le Cinquième éléphant. 1999 (Pocket Fantasy)
- Jasper Fforde.
Le Début de la fin. 2007 (10/18)
- Reif Larsen.
The Selected Works of T. S. Spivet. 2009
- Alison Lurie.
Des amis imaginaires. 1967 (Éditions Payot / Rivages)
- Pierre Bayard.
Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?. 2007 (Éditions de minuit)
- Antal Szerb.
La Légende de Pendragon. 1934 (Éditions Ibolya Virág)
Pensez à Platon parlant de l'Atlantide dans le Timée… Il y avait un monde, une grande île qui a sombré dans la mer. C'est de là que les prêtres égyptiens avaient rapporté leurs secrets. L'île engloutie n'est qu'un symbole, le symbole de la connaissance magique qui a, par la suite, sombré dans la conscience des hommes et n'apparaît plus que de-ci de-là dans les rêves… (…) Et il y a toujours eu des hommes ou des sociétés secrètes, poursuivi-t-il, qui affirmaient être les détenteurs du savoir ancien. Après les prêtres égyptiens, ce fut le culte des mystères à Alexandrie, après Alexandrie, ce furent la cabale juive et les gnostiques, après les gnostiques, ce furent les templiers, après la cabale, ce furent les mystiques du haut Moyen Âge, Pic de la Mirandole, l'abbé Trithème, Cardan, Raymond Lulle, Paracelse et enfin les rose-croix. Les rose-croix sont les derniers maillons de la chaîne… (…) Après vient le rationalisme. Les hommes se sont mis à réfléchir de façon méthodique et scientifique. Ils ont inventé la machine à vapeur et la démocratie. Et l'ancienne connaissance est devenue un paradoxe, nos esprits systématiques ne la comprennent plus, de même que nous ne pouvons pas comprendre les superstitions des Nègres. Les sciences occultes qui viennent après ne sont qu'escroquerie et parodie. L'irrationnel est le bal masqué de l'homme rationnel. Les francs-maçons du XVIIIe siècle, les spiritistes, les théosophes comme Saint-Germain et Cagliostro affirmaient être agés de plusieurs milliers d'années. Ils mentaient, sans aucun doute. Mais si beaucoup de gens mentent en prétendant connaître le Prince de Galles, peut-on en déduire que l'existence du Prince de Galles n'est qu'une superstition… Avec nos chémas de pensée actuels, nous ne pouvons pouvons plus saisir ces choses. (p. 125)
- revue
Fiction n° 9. 2009 (Les Moutons électriques)
- Terry Pratchett.
Carpe jugulum. 1998 (Pocket Fantasy)
- Jasper Fforde.
Sauvez Hamlet !. 2004 (10/18)
- Shakespeare.
Hamlet. 1603 (GF-Flammarion)
2008
- François Feer.
Bestiaire amazonien. 2008 (Le Dilettante)
- revue
Fiction n° 8. 2008 (Les Moutons électriques)
- Terry Pratchett, Ian Stewart et Jack Cohen.
La Science du Disque-monde. 1999 (L'Atalante)
Une université ressemble beaucoup à un récif de corail. Elle offre des eaux calmes et des particules alimentaires aux organismes délicats mais merveilleusement conçus qui seraient incapables de survivre aux coups de boutoir du ressac de la réalité, où les gens posent des questions comme : "Ce que vous faites, ça sert à quelque chose ?" et autres absurdités. (p. 197)
Parfois, la meilleure des réponses est une question plus intéressante encore. (p. 15)
Le plus important progrès technologique qu'ait apporté le Moyen ce fut un meilleur collier de cheval de trait. (p. 92)
La science ne cherche pas à construire un ensemble de "faits" connus. C'est une méthode qui consiste à poser des interrogations gênantes et à les soumettre à l'épreuve de la réalité, évitant ainsi la propension de l'homme à croire ce qui lui fait du bien. (p. 117)
- Edgar Allan Poe.
Marginalia. 2007 (Allia)
L'énorme multiplication des livres, dans toutes les branches de la connaissance, est l'un des plus grands fléaux de cet âge ; car elle constitue l'un des plus sérieux obstacles à l'acquisition d'un savoir positif. Le lecteur voit sa route encombrée d'un véritable fatras, au milieu duquel il doit chercher, à tâtons, quelques bribes de matériaux utiles éparpillés au hasard. (p. 111)
La théorie de la chance ou, comme disent les mathématiciens, le calcul des probabilités a cette particularité remarquable que sa vérité en général est en proportion directe de son inexactitude en particulier. (pp. 124-125)
Tous les hommes de génie ont leurs détracteurs ; mais ce serait faire une fausse distribution du terme moyen de déduire, partant de là, que tous ceux qui ont des détracteurs sont des hommes de génie. (p. 129)
- Bill Bryson.
A short history of nearly everything. 2003 (Broadway Books)
- revue
Fiction n° 7. 2008 (Les Moutons électriques)
- Terry Pratchett.
Maurice et ses rongueurs savants. 2001 (Pocket)
- Alfred Schütz.
L'étranger. 1975 (Allia)
- Jasper Fforde.
Le Puits des histoires perdues. 2003 (10/18)
- Terry Pratchett.
Le Dernier continent. 1998 (Pocket Fantasy)
— Pardon ? Est-ce que j'ai bien compris ? Vous êtes un dieu de l'évolution ? fit Cogite.
— Euh… c'est mal ? s'inquiéta le dieu.
— Mais elle s'exerce depuis une éternité, monsieur !
— Ah bon ? Mais j'ai commencé il y a quelques années seulement ! Vous voulez dire que quelqu'un d'autre s'en occupe ?
— Je le crains, monsieur, fit Cogite. On élève des chiens pour la férocité, des chevaux pour la vitesse et… ben, même mon oncle fait des prodiges avec ses noix, monsieur…
— Et tout le monde sait qu'une rivière et un pont, ça s'croise aussi, ahaha, dit Ridculle.
— Ah oui ? fit sérieusement le dieu de l'évolution. J'aurais cru que ça ne donnerait rien d'autre que du bois tout mouillé. Oh la la. (p. 174)
- revue
Fiction n° 6. 2007 (Les Moutons électriques)
2007
- J. K. Rowling.
Harry Potter and the Deathly Hallows. 2007 (Bloomsbury)
- Terry Pratchett.
Va-t-en guerre. 1997 (Pocket Fantasy)
- Iain Pears.
Le Cercle de la croix. 1997 (Pocket)
- Thomas Kuhn.
La Structure des révolutions scientifiques. 1983 (Flammarion, coll. "Champs")
- revue
Fiction n° 5. 2007 (Les Moutons électriques)
- Terry Pratchett.
Le père Porcher. 1996 (Pocket Fantasy)
- revue
Fiction n° 4. 2006 (Les Moutons électriques)
(…) le gardien de chèvres s'était retrouvé aux prises avec une idée bouleversante. Et si les planètes ne se précipitaient pas sur leur orbite au milieu du néant, avec seulement la gravité pour les maintenir en place ? Et si elles étaient montées sur des sphères transparentes en rotation autour de l'axe de la Terre ? Et si le firmament était aussi mécanique qu'une clepsydre ? Et si les objets célestes étaient beaucoup plus proches et beaucoup plus petits que quiconque jusqu'à présent l'avait supposé ? Comment, en fin de compte, les gens allaient-ils pouvoir redéfinir leur propre importance dans l'univers global ? Ils ne seraient plus des éléments infinitésimaux placés par hasard dans un coin de l'immensité mais des points centraux, essentiels, de l'organisation cosmique. (Rhys Hugues, "Le Cosmos de cristal", pp. 141-142)
2006
- Giovanni Busino.
Sociologie des sciences et des techniques. 1998 (PUF coll. Que sais-je ?)
- Isabelle Pailliart (dir.).
La Publicisation de la science. 2005 (Presses universitaires de Grenoble)
- Marguerite Yourcenar.
L'Œuvre au Noir. 1968 (Gallimard coll. Folio)
- Jean-Paul Dubois.
Une vie française. 2004 (Le Seuil coll. Points)
- Jean-Marc Lévy-Leblond.
La pierre de touche : la science à l'épreuve... 1996 (Gallimard coll. Folio essais)
- James Morrow.
Le dernier chasseur de sorcières. 2003 (10/18 coll. Domaine étranger)
- Nicolas Witkowski.
Une histoire sentimentale des sciences. 2003 (Le Seuil coll. Points sciences)
"Toujours, dans les questions douteuses, l'ignorant croit, le demi-savant décide, l'homme instruit examine." [Jean-Baptiste Biot]
"Mon cher enfant, j'ai tant aimé les sciences pendant ma vie, que cela me fait battre le cœur." [Jean-Baptiste Biot à son jeune discplie Louis Pasteur]
- Jasper Fforde.
Délivrez-moi !. 2002 (10/18)
- Paolo Rossi.
Aux origines de la science moderne. 2004 (Le Seuil coll. Points sciences)
- Marie-Pierre Demarcq, Jean de Préneuf et Sophie de Sivry (ed.).
Mémoires de la mer : cinq siècles de trésors et d'aventures. 2005 (Gallimard coll. Folio)
- Kerstin Ekman.
Les brigands de la forêt de Skule. 1988 (Le Seuil coll. Points fantasy)
- Georges Lochak.
Défense et illustration de la science : le savant, la science et l'ombre. 2002 (Ellipses)
Journalistes (non scientifiques), historiens (pas ceux des sciences), philosophes (les moins scientifiques possible), sociologues, penseurs en tout genre, médecins, tous ont une opinion, basée sur une méconnaissance solidement assise sur des lectures de seconde main. Et une opinion sur quoi ? Pas sur des sujets techniques, bien sûr. Ce qui les intéresse, c'est l'univers (au moins), les rapports entre science et religion, le hasard, le désordre, la complexité, l'action à distance, tout ce qui incline à la magie.
Les sujets les plus courus sont des probabilités, le chaos, l'indéterminisme, les fractals, les incertitudes, l'ordre émergent du désordre, les états virtuels, le stochastique, la décohérence, la téléportation, les attracteurs étranges, le vide quantique, les catastrophes, l'intrication, l'effet papillon, les fluctuations, le paradoxe EPR... Plus des notions astronomiques qu'on adore ne pas comprendre : les quasars, les lentilles gravitationnelles, les pulsars, les trous noirs, la masse manquante, le sacro-saint big bang. Et quelques mots mathématiques comme les "résultats indécidables" qui fleurent bon l'impuissance. (p. 261)
- Raphaël Colson et André-François Ruaud.
Science-fiction, une littérature du réel. 2006 (Klinsieck)
- Urs Widmer.
Les Hommes jaunes. 1976 (10/18)
- João Caraço.
Science et communication. 1999 (PUF coll. Que sais-je ?)
La nécessité de divulguer les résultats et d'autres évènements scientifiques, ainsi que de faire connaître au public les opinions et les interrogations des scientifiques, le besoin d'évaluer les impacts des grands projets technologiques et, surtout, d'analyser les progrès scientifiques en termes d'implications futures, sont réels, urgents et sérieux. L'opinion publique, les segments spécialisés de la population, les acteurs et les agents économiques et politiques ne peuvent pas être étrangers ni s'aliéner des grandes questions de la science, pour la science, concernant la science. L'élargissement et l'approfondissement de la culture scientifique est une tâche primordiale dans toutes les sociétés qui souhaitent pouvoir continuer d'être avancées. (p. 103)
Cependant, le fait de conjecturer, comme il a été dit, n'est qu'une partie du processus de communication. L'autre partie, au moins aussi importante, correspond à la circulation, à la validation et à l'utilisation dans le langage des connaissances générées. Il semble donc facile de reconnaître que la circulation des connaissances scientifiques constitue une partie du processus consistant à faire de la science, c'est à dire, de l'activité scientifique reconnue en tant que telle. (p. 41)
- Terry Pratchett.
Pieds d'argile. 1996 (Pocket Fantasy)
- Émile Guyénot.
L'Origine des espèces. 1961 (PUF coll. Que sais-je ?)
- Charles Darwin.
L'Origine des espèces. 1859 (GF Flammarion)
La croûte terrestre, avec ses restes enfouis, ne doit pas être considérée comme un musée bien rempli, mais comme une maigre collection faite au hasard et à de rares intervalles. (p. 545)
- Albert Camus.
La Peste. 1947 (Le Livre de poche)
Ils pariaient en somme sur le hasard et le hasard n'est à personne. (p. 154)
- Peter Ackroyd.
Le Golem de Londres. 1994 (10/18)
[Charles Dickens] expose encore plus nettement les idées de Babbage dans son roman inachevé, Le Mystère d'Edwin Drood, où la mort et le meurtre occupent une place centrale […]. (p.132)
- Connie Willis.
Le Grand Livre. 1992 (J'ai lu SF)
- revue
Fiction n°3. 2006 (Les Moutons électriques)
- Henri Cueco.
Le Collectionneur de collections. 1995 (Le Seuil coll. Points)
L'esprit collectionneur donne un recul propice à des jugements scientifiques que l'on peut tenir pour proches de l'objectivité. (p.99)
- Peter Ackroyd.
Londres, la biographie. 2000 (Stock coll. Les mots étrangers)
(…) on peut affirmer que le critère du cockney furent établis dans les années 1880, époque où l'on assista à l'émergence de ce qu'on peut appeler le cockney moderne. Sa représentante la plus flamboyante fut sans doute Elsa Doolitle, le personnage interprété dans la comédie musicale My Fair Lady par Julie Andrews sur scène et Audrey Hepburn dans le film. There's menners f'yer [That's manners for you] — "Ben, c'éti des manières, ça ?" ; Te-oo banches o' voylet [Two bunches of violet] — "Deux bouquets de violettes" ; Ow eez yee-ooa san, is 'e ? [Oh, he's your son, is he ?] — "Ah bon, c'est vot' fils ?" Cette dernière phrase témoigne du talent de Shaw dans le domaine de la reproduction phonétique, mais la chose n'est pas toujours facile pour l'oreille ou pour l'œil. (p. 190)
On a souvent tenté de relever la trajectoire de Londres par le biais de lignes de force qui relieraient certains sites suivant des alignements rectilignes. L'une d'elles relierait Highgate Hill au nord à Pollard's Hill (Norbury) au sud, en touchant au passage un nombre surprenant d'églises et de chapelles. On s'est efforcé de relier diverses églises construites par Nicholas Hawksmoor ou d'aligner St Pancras Old Church, le British Museum et l'Observatoire de Greenwich dans une topographie signifiante. Dans un sens, c'est un retour à la magie liée à la terre, jadis pratiquée par les tribus celtes de la région ; c'est aussi une reconnaissance du pouvoir du lieu. (p. 254)
Bien sûr, ce qui marqua à jamais l'East End et créa son identité aux yeux du monde extérieur, fut la série de meurtres attribués à Jack l'Éventreur, entre la fin de l'été et le début de l'automne 1888. La nature des meurtres, aussi soudains que brutaux, désigna en effet cette zone comme un quartier d'une incroyable violence et d'une incomparable dépravation, mais il était tout aussi symptomatique que les meurtres aient été commis dans l'obscurité de venelles malodorantes. Le fait que l'assassin n'ait jamais été capturé semblait confirmer l'impression selon laquelle le bain de sang émanait directement des rues infâmes, que l'Éventreur, en fait, ne faisait qu'un avec l'East End. (pp. 788-789)
- Eric-Emmanuel Schmitt.
La Secte des égoïstes. 1994 (Le Livre de poche)
Teinté de philosophie anglaise, assez pour saisir les problèmes, trop peu pour les résoudre, [Gaspard Languenhaert] partait de quelques remarques acceptables, dont il tirait des conséquences invraisemblables. Ainsi, disait-il, soit que je m'élève jusque dans les nues, soit que je descende dans les abîmes, je ne sors point de moi-même, et ce n'est jamais que ma propre pensée que j'aperçois. Donc, le monde n'existe pas en soi, mais en moi. Donc, la vie n'est que mon rêve. Donc, je suis à moi seul toute la réalité… Au dire des contemporains, ce jeune homme passa allégrement du soupçon légitime porté sur les limites de notre connaissance à cette affirmation que les choses n'étaient qu'en lui, que par et pour lui.
- Daniel Defoe.
Journal de l'année de la peste. 1722 (Gallimard coll. Folio classique)
De même que l'on fuyait à présent loin de la ville, je dois faire remarquer que la Cour était partie de bonne heure, dès le mois de juin, et s'était installée à Oxford, où il plut à Dieu de la préserver. La maladie n'en toucha, que je sache, aucun membre; mais il faut avouer que jamais on n'en vit le moindre faire montre de reconnaissance, et guère de réformation personnelle, en dépit de tous les avertissements signalant à tous ces gentilhommes — sans entorse à la charité — que leurs vices criants n'avaient sans doute pas peu contribué à attirer ce terrible jugement sur la nation entière. (p. 49)
- Bernard Lamarche-Vadel.
Conférences de Bernard Lamarche-Vadel. La bande-son de l'art contemporain. 2005 (Institut français de la mode - Éditions du Regard)
- David Vandermeulen.
Fritz Haber. Tome 1: L'Esprit du temps. 2005 (Delcourt coll. Mirages)
- Eric-Emmanuel Schmitt.
La Part de l'autre. 2001 (Le Livre de poche)
- Colin Ronan.
Histoire mondiale des sciences. 1983 (Le Seuil coll. Points sciences)
- Stephen Jay Gould.
Le Renard et le hérisson. 2003 (Le Seuil coll. Science ouverte)
(…) aucune conclusion factuelle de la science (touchant à ce qu'"est" la nature) ne peut à elle seule déterminer une vérité éthique (touchant à ce que nous "devrions" faire).
(…) les chercheurs, spécialement depuis qu'ils ont acquis la puissance et l'autorité en tant que membres d'une institution désormais bien établie, se sont aventurés au-delà de leurs domaines d'expertise personnels et ont pris part à des débats éthiques en arguant — ce qui est illogique — de la supériorité de leur savoir factuel. (Ma connaissance technique de la génétique du clonage ne me confère aucun droit d'influencer des décisions légales ou morales de créer, par exemple, une copie génétique d'un enfant mort.) (p. 65)
Or je ne puis, en tant que chercheur, que considérer ce vaste champ d'étude de l'analyse sociale de la science comme non seulement important et respectable, mais aussi salutaire pour les scientifiques. Ils songent trop rarement aux fondements historiques et au contexte social de leur recherche, et bénéficieraient grandement d'une meilleure compréhension de ces influences non scientifiques sur leurs croyances et leurs pratiques. (p. 109)
- Philip K. Dick.
Nouvelles. Tome 1 (1947-1953). 1987 (Denoël coll. Lunes d'encre)
Ainsi, ce monde [Lilliput] existe vraiment. Les deux existent. Et peut-être aussi les autres. Le Pays des Merveilles, Oz, Pellucidar, Erewhon, toutes les contrées imaginaires, tous les rêves… ("Le vaisseau arraisonné", p. 577)
"Voyez-vous, Larry, je sais une chose que personne d'autre ne sait dans ce monde-ci. Je l'ai apprise quand j'étais petite. Une chose qui…
— Minute. Que voulez-vous dire par "dans ce monde-ci" ? Qu'il y en a de plus beaux ? De meilleurs ? Comme chez Platon ? Que ce monde-ci n'est qu'une…
— Pas du tout !" Allison fronça les sourcils. "Nous vivons dans le meilleur des mondes, Larry. Le meilleur des mondes possibles. (…) C'est mon monde ; il n'appartient qu'à moi. Avec tout ce qu'il contient. Les gens, les choses… tout y est à moi. (…) Vous ne saisissez donc pas ? Tout cela est à moi. Toutes ces choses sont là pour moi, pour mon bonheur exclusif."
Larry s'écarta imperceptiblement. "Ah bon ? Vous savez, comme principe philosophique, ça reste difficile à soutenir. Je l'admets, Descartes a dit que seuls nos sens nous permettaient de connaître le monde, et que ces sens reflètent notre propre…" ("Le monde qu'elle voulait", p. 817)
"On a toujours classé la paranoïa parmi les maladies mentales. Mais c'est une erreur ! Elle n'entraîne pas de perte de contact avec la réalité — bien au contraire, le paranoïaque est en prise directe avec le réel. Empiriste ultime libéré des inhibitions éthico-culturelles, le paranoïaque voit les choses telles qu'elles sont vraiment ; il est en fait le seul homme sain d'esprit. J'ai lu Mein Kampf, déclara Lemuel. Ce qui m'a fait découvrir que je n'étais pas le seul." Il récita mentalement sa prière d'action de grâces : Je ne suis pas le seul. Il y en a d'autres. ("Non-O", pp. 1362-1363)
- revue
Fiction n°2. 2005 (Les Moutons électriques)
2005
- Eric-Emmanuel Schmitt.
Mes évangiles. 2004 (Albin Michel)
-
Moissons futures (anthologie). 2005 (La Découverte)
- Ray Bradbury.
L'Homme illustré. 1951 (Folio SF)
- Terry Pratchett.
Masquerade. 1995 (Pocket Fantasy)
- revue
Fiction n°1. 2005 (Les Moutons électriques)
- Charles Dickens.
De grandes espérances. 1861 (Le Livre de Poche)
- Ian R.
MacLeod.
Les Îles du Soleil. 2005 (Folio SF)
- Terry Pratchett.
Les Tribulations d'un mage en Aurient. 1994 (Pocket Fantasy)
- Jasper Fforde.
L'Affaire Jane Eyre. 2001 (10/18)
- Jerome K. Jerome.
Three Men in a Boat. 1889 (Penguin Classics)
In later years, Reading seems to have been regarded as a handy place to run down to, when matters were becoming unpleasant in London. Parliament generally rushed off to Reading whenever there was a plague on at Westminster; and in 1625, the Law followed suit, and all the courts were held at Reading. It must have been worth while having a mere ordinary plague now and then in London to get rid of both the lawyers and the Parliament. (p. 144)
The river — with the sunlight flashing from its dancing wavelets, gilding gold the grey-green beech-trunks, glinting through the dark, cool wood paths, chasing shadows o'er the shallows, flinging diamonds from the mill-wheels, throwing kisses to the lilies, wantoning with the weirs' white waters, silvering moss-grown walls and bridges, brightening every tiny townlet, making sweet each lane and meadow, lying tangled in the rushes, peeping, laughing, from each inlet, gleaming gay on many a far sail, making soft the air with glory — is a golden fairy stream. (p.163)
- Valérie Peugeot (sous la direction de).
Pouvoir savoir. Le développement face aux biens communs de l'information et de la propriété intellectuelle. 2005 (C&F Éditions)
- Charlotte Brontë.
Jane Eyre. 1847 (Le Livre de Poche)
Je repris mon livre l'Histoire des Oiseaux de Grande-Bretagne de [Thomas] Bewick. D'une façon générale, je me souciais peu de son texte, et pourtant, tout enfant que j'étais, il y avait certaines pages de l'introduction que je ne pouvais me dispenser de lire : celles qui décrivent les repaires des oiseaux de mer, les « rocs et promontoires solitaires » qu'ils sont seuls à habiter, la côte de Norvège, parsemée depuis son extrémité méridionale, le cap Lindeness ou Naze, jusqu'au Cap Nord. […] Je ne pouvais non plus passer sans m'y attarder sur l'évocation des rivages déserts de Laponie, de Sibérie, du Spitzberg, de la Nouvelle-Zemble, de l'Islande, du Groenland, avec les « vastes étendues de la zone arctique, ces régions désolées aux mornes espaces, ces réservoirs de gel et de neige où des champs de glace compacte amoncelée pendant des siècles d'hiver, véritables sommets alpestres vitrifiés, entassés les uns sur les autres, entourent le pôle et concentrent les rigueurs accumulées de l'extrême froid ».
- Christophe Lambert.
Clone connexion. 2002 (Mango Jeunesse)
- J. K. Rowling.
Harry Potter and the Half-Blood Prince. 2005 (Bloomsbury)
- Dan Brown.
Anges et démons. 2000 (Lattès)
- Philippe Aigrain.
Cause commune. 2005 (Fayard coll. Transversales)
- Martin Lunn.
Da Vinci Code Decoded. 2004 (Disinformation)
- Dan Brown.
The Da Vinci Code. 2003 (Corgi Books)
- Octave Uzanne et Albert Robida. “La Fin des Livres” in
Contes pour les bibliophiles. 1895 (
Projet Gutenberg )
Il faut que les livres disparaissent ou qu’ils nous engloutissent; j’ai calculé qu’il paraît dans le monde entier quatre-vingts à cent mille ouvrages par an, qui tirés à mille en moyenne font plus de cent millions d’exemplaires, dont la plupart ne contiennent que les plus grandes extravagances et les plus folles chimères et ne propagent que préjugés et erreurs.
- Neal Stephenson.
Cryptonomicon (3 tomes). 1999 (Le Livre de Poche SF)
- Alberto Manguel.
Journal d'un lecteur. 2004 (Actes Sud)
- Robert Louis Stevenson.
Le maître de Ballantrae. (Gallimard 1000 soleils)
- Rafael Sabatini.
Captain Blood. 1922 (Phébus libretto)
- Marcel Schwob.
Vies imaginaires. 1896 (GF Flammarion)
- Robert Louis Stevenson.
L'île au trésor. 1883 (Gallimard 1000 soleils)
- Patrick Süskind.
Das Parfum. 1985 (Diogenes)
- Sophie Lepeau.
Il faut désobéir à Bové. 2005 (Éditions de La Martinière coll. Doc en stock)
- Jane Austen.
Orgueil et préjugés. 1813 (10/18)
- Herman Melville.
Moby Dick. 1851 (Gallimard 1000 soleils)
Les Français sont des gars faits pour peindre l'action. Regardez toutes les peintures de l'Europe ; où trouvez-vous une telle suite d'actions vivantes et comme respirantes sur la toile ailleurs que dans cette triomphale galerie de Versailles, où le spectateur poursuit son chemin à travers les grandes batailles de la France ; chaque épée y semble être une lueur de l'aurore boréale et, successivement, les divers rois armés et empereurs s'élancent comme une charge de centaures couronnés.
Car les petites constructions peuvent être achevées par les architectes qui les ont conçues ; mais les grandes, les vraies, laissent toujours leur couronnement à la charge de la postérité. Dieu me garde de jamais compléter quelque chose à la mienne. Ce livre entier n'est qu'une esquisse. Même pas ! Rien que l'esquisse d'une esquisse. Oh Temps, Force, Argent et Patience !