2006
- Giovanni Busino.
Sociologie des sciences et des techniques. 1998 (PUF coll. Que sais-je ?)
- Isabelle Pailliart (dir.).
La Publicisation de la science. 2005 (Presses universitaires de Grenoble)
- Marguerite Yourcenar.
L'Œuvre au Noir. 1968 (Gallimard coll. Folio)
- Jean-Paul Dubois.
Une vie française. 2004 (Le Seuil coll. Points)
- Jean-Marc Lévy-Leblond.
La pierre de touche : la science à l'épreuve... 1996 (Gallimard coll. Folio essais)
- James Morrow.
Le dernier chasseur de sorcières. 2003 (10/18 coll. Domaine étranger)
- Nicolas Witkowski.
Une histoire sentimentale des sciences. 2003 (Le Seuil coll. Points sciences)
"Toujours, dans les questions douteuses, l'ignorant croit, le demi-savant décide, l'homme instruit examine." [Jean-Baptiste Biot]
"Mon cher enfant, j'ai tant aimé les sciences pendant ma vie, que cela me fait battre le cœur." [Jean-Baptiste Biot à son jeune discplie Louis Pasteur]
- Jasper Fforde.
Délivrez-moi !. 2002 (10/18)
- Paolo Rossi.
Aux origines de la science moderne. 2004 (Le Seuil coll. Points sciences)
- Marie-Pierre Demarcq, Jean de Préneuf et Sophie de Sivry (ed.).
Mémoires de la mer : cinq siècles de trésors et d'aventures. 2005 (Gallimard coll. Folio)
- Kerstin Ekman.
Les brigands de la forêt de Skule. 1988 (Le Seuil coll. Points fantasy)
- Georges Lochak.
Défense et illustration de la science : le savant, la science et l'ombre. 2002 (Ellipses)
Journalistes (non scientifiques), historiens (pas ceux des sciences), philosophes (les moins scientifiques possible), sociologues, penseurs en tout genre, médecins, tous ont une opinion, basée sur une méconnaissance solidement assise sur des lectures de seconde main. Et une opinion sur quoi ? Pas sur des sujets techniques, bien sûr. Ce qui les intéresse, c'est l'univers (au moins), les rapports entre science et religion, le hasard, le désordre, la complexité, l'action à distance, tout ce qui incline à la magie.
Les sujets les plus courus sont des probabilités, le chaos, l'indéterminisme, les fractals, les incertitudes, l'ordre émergent du désordre, les états virtuels, le stochastique, la décohérence, la téléportation, les attracteurs étranges, le vide quantique, les catastrophes, l'intrication, l'effet papillon, les fluctuations, le paradoxe EPR... Plus des notions astronomiques qu'on adore ne pas comprendre : les quasars, les lentilles gravitationnelles, les pulsars, les trous noirs, la masse manquante, le sacro-saint big bang. Et quelques mots mathématiques comme les "résultats indécidables" qui fleurent bon l'impuissance. (p. 261)
- Raphaël Colson et André-François Ruaud.
Science-fiction, une littérature du réel. 2006 (Klinsieck)
- Urs Widmer.
Les Hommes jaunes. 1976 (10/18)
- João Caraço.
Science et communication. 1999 (PUF coll. Que sais-je ?)
La nécessité de divulguer les résultats et d'autres évènements scientifiques, ainsi que de faire connaître au public les opinions et les interrogations des scientifiques, le besoin d'évaluer les impacts des grands projets technologiques et, surtout, d'analyser les progrès scientifiques en termes d'implications futures, sont réels, urgents et sérieux. L'opinion publique, les segments spécialisés de la population, les acteurs et les agents économiques et politiques ne peuvent pas être étrangers ni s'aliéner des grandes questions de la science, pour la science, concernant la science. L'élargissement et l'approfondissement de la culture scientifique est une tâche primordiale dans toutes les sociétés qui souhaitent pouvoir continuer d'être avancées. (p. 103)
Cependant, le fait de conjecturer, comme il a été dit, n'est qu'une partie du processus de communication. L'autre partie, au moins aussi importante, correspond à la circulation, à la validation et à l'utilisation dans le langage des connaissances générées. Il semble donc facile de reconnaître que la circulation des connaissances scientifiques constitue une partie du processus consistant à faire de la science, c'est à dire, de l'activité scientifique reconnue en tant que telle. (p. 41)
- Terry Pratchett.
Pieds d'argile. 1996 (Pocket Fantasy)
- Émile Guyénot.
L'Origine des espèces. 1961 (PUF coll. Que sais-je ?)
- Charles Darwin.
L'Origine des espèces. 1859 (GF Flammarion)
La croûte terrestre, avec ses restes enfouis, ne doit pas être considérée comme un musée bien rempli, mais comme une maigre collection faite au hasard et à de rares intervalles. (p. 545)
- Albert Camus.
La Peste. 1947 (Le Livre de poche)
Ils pariaient en somme sur le hasard et le hasard n'est à personne. (p. 154)
- Peter Ackroyd.
Le Golem de Londres. 1994 (10/18)
[Charles Dickens] expose encore plus nettement les idées de Babbage dans son roman inachevé, Le Mystère d'Edwin Drood, où la mort et le meurtre occupent une place centrale […]. (p.132)
- Connie Willis.
Le Grand Livre. 1992 (J'ai lu SF)
- revue
Fiction n°3. 2006 (Les Moutons électriques)
- Henri Cueco.
Le Collectionneur de collections. 1995 (Le Seuil coll. Points)
L'esprit collectionneur donne un recul propice à des jugements scientifiques que l'on peut tenir pour proches de l'objectivité. (p.99)
- Peter Ackroyd.
Londres, la biographie. 2000 (Stock coll. Les mots étrangers)
(…) on peut affirmer que le critère du cockney furent établis dans les années 1880, époque où l'on assista à l'émergence de ce qu'on peut appeler le cockney moderne. Sa représentante la plus flamboyante fut sans doute Elsa Doolitle, le personnage interprété dans la comédie musicale My Fair Lady par Julie Andrews sur scène et Audrey Hepburn dans le film. There's menners f'yer [That's manners for you] — "Ben, c'éti des manières, ça ?" ; Te-oo banches o' voylet [Two bunches of violet] — "Deux bouquets de violettes" ; Ow eez yee-ooa san, is 'e ? [Oh, he's your son, is he ?] — "Ah bon, c'est vot' fils ?" Cette dernière phrase témoigne du talent de Shaw dans le domaine de la reproduction phonétique, mais la chose n'est pas toujours facile pour l'oreille ou pour l'œil. (p. 190)
On a souvent tenté de relever la trajectoire de Londres par le biais de lignes de force qui relieraient certains sites suivant des alignements rectilignes. L'une d'elles relierait Highgate Hill au nord à Pollard's Hill (Norbury) au sud, en touchant au passage un nombre surprenant d'églises et de chapelles. On s'est efforcé de relier diverses églises construites par Nicholas Hawksmoor ou d'aligner St Pancras Old Church, le British Museum et l'Observatoire de Greenwich dans une topographie signifiante. Dans un sens, c'est un retour à la magie liée à la terre, jadis pratiquée par les tribus celtes de la région ; c'est aussi une reconnaissance du pouvoir du lieu. (p. 254)
Bien sûr, ce qui marqua à jamais l'East End et créa son identité aux yeux du monde extérieur, fut la série de meurtres attribués à Jack l'Éventreur, entre la fin de l'été et le début de l'automne 1888. La nature des meurtres, aussi soudains que brutaux, désigna en effet cette zone comme un quartier d'une incroyable violence et d'une incomparable dépravation, mais il était tout aussi symptomatique que les meurtres aient été commis dans l'obscurité de venelles malodorantes. Le fait que l'assassin n'ait jamais été capturé semblait confirmer l'impression selon laquelle le bain de sang émanait directement des rues infâmes, que l'Éventreur, en fait, ne faisait qu'un avec l'East End. (pp. 788-789)
- Eric-Emmanuel Schmitt.
La Secte des égoïstes. 1994 (Le Livre de poche)
Teinté de philosophie anglaise, assez pour saisir les problèmes, trop peu pour les résoudre, [Gaspard Languenhaert] partait de quelques remarques acceptables, dont il tirait des conséquences invraisemblables. Ainsi, disait-il, soit que je m'élève jusque dans les nues, soit que je descende dans les abîmes, je ne sors point de moi-même, et ce n'est jamais que ma propre pensée que j'aperçois. Donc, le monde n'existe pas en soi, mais en moi. Donc, la vie n'est que mon rêve. Donc, je suis à moi seul toute la réalité… Au dire des contemporains, ce jeune homme passa allégrement du soupçon légitime porté sur les limites de notre connaissance à cette affirmation que les choses n'étaient qu'en lui, que par et pour lui.
- Daniel Defoe.
Journal de l'année de la peste. 1722 (Gallimard coll. Folio classique)
De même que l'on fuyait à présent loin de la ville, je dois faire remarquer que la Cour était partie de bonne heure, dès le mois de juin, et s'était installée à Oxford, où il plut à Dieu de la préserver. La maladie n'en toucha, que je sache, aucun membre; mais il faut avouer que jamais on n'en vit le moindre faire montre de reconnaissance, et guère de réformation personnelle, en dépit de tous les avertissements signalant à tous ces gentilhommes — sans entorse à la charité — que leurs vices criants n'avaient sans doute pas peu contribué à attirer ce terrible jugement sur la nation entière. (p. 49)
- Bernard Lamarche-Vadel.
Conférences de Bernard Lamarche-Vadel. La bande-son de l'art contemporain. 2005 (Institut français de la mode - Éditions du Regard)
- David Vandermeulen.
Fritz Haber. Tome 1: L'Esprit du temps. 2005 (Delcourt coll. Mirages)
- Eric-Emmanuel Schmitt.
La Part de l'autre. 2001 (Le Livre de poche)
- Colin Ronan.
Histoire mondiale des sciences. 1983 (Le Seuil coll. Points sciences)
- Stephen Jay Gould.
Le Renard et le hérisson. 2003 (Le Seuil coll. Science ouverte)
(…) aucune conclusion factuelle de la science (touchant à ce qu'"est" la nature) ne peut à elle seule déterminer une vérité éthique (touchant à ce que nous "devrions" faire).
(…) les chercheurs, spécialement depuis qu'ils ont acquis la puissance et l'autorité en tant que membres d'une institution désormais bien établie, se sont aventurés au-delà de leurs domaines d'expertise personnels et ont pris part à des débats éthiques en arguant — ce qui est illogique — de la supériorité de leur savoir factuel. (Ma connaissance technique de la génétique du clonage ne me confère aucun droit d'influencer des décisions légales ou morales de créer, par exemple, une copie génétique d'un enfant mort.) (p. 65)
Or je ne puis, en tant que chercheur, que considérer ce vaste champ d'étude de l'analyse sociale de la science comme non seulement important et respectable, mais aussi salutaire pour les scientifiques. Ils songent trop rarement aux fondements historiques et au contexte social de leur recherche, et bénéficieraient grandement d'une meilleure compréhension de ces influences non scientifiques sur leurs croyances et leurs pratiques. (p. 109)
- Philip K. Dick.
Nouvelles. Tome 1 (1947-1953). 1987 (Denoël coll. Lunes d'encre)
Ainsi, ce monde [Lilliput] existe vraiment. Les deux existent. Et peut-être aussi les autres. Le Pays des Merveilles, Oz, Pellucidar, Erewhon, toutes les contrées imaginaires, tous les rêves… ("Le vaisseau arraisonné", p. 577)
"Voyez-vous, Larry, je sais une chose que personne d'autre ne sait dans ce monde-ci. Je l'ai apprise quand j'étais petite. Une chose qui…
— Minute. Que voulez-vous dire par "dans ce monde-ci" ? Qu'il y en a de plus beaux ? De meilleurs ? Comme chez Platon ? Que ce monde-ci n'est qu'une…
— Pas du tout !" Allison fronça les sourcils. "Nous vivons dans le meilleur des mondes, Larry. Le meilleur des mondes possibles. (…) C'est mon monde ; il n'appartient qu'à moi. Avec tout ce qu'il contient. Les gens, les choses… tout y est à moi. (…) Vous ne saisissez donc pas ? Tout cela est à moi. Toutes ces choses sont là pour moi, pour mon bonheur exclusif."
Larry s'écarta imperceptiblement. "Ah bon ? Vous savez, comme principe philosophique, ça reste difficile à soutenir. Je l'admets, Descartes a dit que seuls nos sens nous permettaient de connaître le monde, et que ces sens reflètent notre propre…" ("Le monde qu'elle voulait", p. 817)
"On a toujours classé la paranoïa parmi les maladies mentales. Mais c'est une erreur ! Elle n'entraîne pas de perte de contact avec la réalité — bien au contraire, le paranoïaque est en prise directe avec le réel. Empiriste ultime libéré des inhibitions éthico-culturelles, le paranoïaque voit les choses telles qu'elles sont vraiment ; il est en fait le seul homme sain d'esprit. J'ai lu Mein Kampf, déclara Lemuel. Ce qui m'a fait découvrir que je n'étais pas le seul." Il récita mentalement sa prière d'action de grâces : Je ne suis pas le seul. Il y en a d'autres. ("Non-O", pp. 1362-1363)
- revue
Fiction n°2. 2005 (Les Moutons électriques)