) ; important pour garder la trace de ce que l'on fait, permet de revenir aux conditions de l'expérimentation en cas de résultat inattendu (Fleming, Pasteur :
) ; pour faire le tri entre les bonnes et les mauvaises idées, faire sa "cuisine" ; un peu comme un journal intime (expressions personnelles comme "méthode corse"), à l'exception que le chercheur y fait peu de modifications après coup et agrège (par collage, souvent) des éléments disparates (sorties de machines ou d'analyses, photos d'expériences, etc. ; Pasteur déjà collait à la cire des pages dans son cahier !) => trace au jour le jour ; selon
pp. 29-30 :
En fait, le cahier n'est pas un support didactique. Il n'est pas destiné à être lu par une autre personne que son ou ses auteurs (quand il s'agit de cahiers collectifs). Il n'est même pas lu par un autre membre de l'équipe. Le cahier n'explique rien. Les connaissances implicites de son rédacteur ne sont bien évidemment pas résumées dans un cahier. Le cahier contient des données, des relevés, des hypothèses ou des commentaires. Mais il ne fait pas un cours sur la discipline dont relève la recherche. Il ne décrit généralement pas les appareils utilisés, il les mentionne à peine, pour indiquer tel ou tel réglage. Le cahier n'est donc pas à la source d'un savoir direct. (…) Écrire dans un cahier de laboratoire implique de choisir, consciemment ou non, des modes d'écriture, une certaine disposition sur la page, l'ajout d'éléments extérieurs, la rédaction d'un récit, ou la pose de simples memorandums factuels. (…) Il y a certes un style "cahier de laboratoire", voire un style pour chaque chercheur, mais même dans la cas où le style est narratif, il n'est pas recherché en tant que tel, et ne sera pas un critère de publication.
brique élémentaire de la recherche scientifique (la communauté scientifique française produit environ 10 000 articles/mois, cf. Franck Laloë p. 17 ; 1 article est publié dans le monde toutes les 40 secondes en sciences de la vie selon Les Echos , plus qu'on ne peut en lire !)
différents types de revues (discuter la périodicité, le domaine couvert plus ou moins large, les différences principales avec les magazines en kiosque : plus de graphiques que d'illustrations, grand nombre de pages, langue anglaise, origine cosmopolite des auteurs, présence de l'affiliation, nombreuses collaborations par article — et les quelques points communs : nombreuses rubriques, courrier des lecteurs, achat au numéro ou par abonnement, consultation en bibliothèque…) ; Francis Rumpf (1994), "Panorama de l'édition scientifique" in Francis Agostini (dir.), Science en bibliothèque, Éditions du cercle de la librairie, pp. 163-192 :
présenter plusieurs "unes" de Nature et Science et discuter ; montrer que le contenu éditorial n'est pas dicté par la seule avancée de la science mais aussi par ce qui provoque le débat, est porteur, fait vendre (présence de scoops même, cf. clonage !) ; soulever la question de savoir s'il s'agit d'une perversion de la "science pure et abstraite" ou de la nécessaire rencontre entre les aspirations de la société et la recherche ; exemple de Pasteur et du vaccin contre la rage, qui aurait fait la "une" aujourd'hui !!
soutenus au XIXe siècle par des noms aussi connus aujourd'hui que Pierre Larousse ou Camille Flammarion.
outils indispensables pour la recherche d'information en bibliothèque !! -> montrer des exemples
la demande brevet se situe plus près du pôle « discours objectif » que le mémoire technique. Cela traduit que l’univers scientifico-juridique dans lequel est produit la demande brevet conditionne l’ingénieur brevet à plus d’objectivité que l’univers scientifique, dans lequel l’inventeur produit le mémoire technique. (…)
l’enjeu de l’inventeur est de démontrer scientifiquement la validité de son invention alors que pour l’ingénieur brevet l’enjeu se situe à un autre niveau, celui de la validité de l’innovation d’un point de vue juridique.
réponses aux questions du cahier
lire (faire lire par un comédien, par exemple Micheline Uzan ?) et décortiquer un article scientifique parodique de Georges Perec, Mise en évidence expérimentale d'une organisation tomatotopique chez la soprano (Cantatrix sopranica L.) (Georges Perec était un écrivain et documentaliste au CNRS : qu'est-ce qu'un documentaliste ?, qu'est-ce que le CNRS ?) : comprendre que le fond est parodique mais la forme respectueuse des codes de l'écriture scientifique ; lecture ludique, faire réagir les enfants
Daniel Jacobi, "La vulgarisation scientifique entre traduction et rhétorique", in Francis Agostini (dir.), Science en bibliothèque, Éditions du cercle de la librairie, 1994 :
Ces textes ésotériques offrent des caractéristiques très stables, aujourd'hui bien connues. On note d'abord que le texte scientifique spécialisé est ordonné selon un plan standard. Introduction, matériel et méthodes, résultats, discussion et conclusion s'enchaînent de manière immuable. Ce plan s'appuie sur une modèle canonique, dit expérimental.
En second lieu, le chercheur qui écrit se montre particulièrement prudent. Il prend beaucoup de précautions pour justifier ses méthodes et la qualité des résultats qu'il a obtenus. Il se garde de tout affirmation péremptoire. Il ne généralise pas au-delà de son tout petit domaine d'investigation… Bref, l'écriture inclut ce qu'on pourrait appeler une série de précautions élémentaires reliées à la méthode expérimentale.
Enfin, curieusement, et en tous cas pour les textes écrits en français, les chercheurs n'apparaissent pas dans leurs textes. Un auteur peut en effet facilement être au centre d'un écrit. Pensons à un texte autobiographique où je (celui qui écrit) est le héros dont le texte parle. La science, dans les textes des spécialistes, semble se parler seule. Les protagonistes humains (le chercheur-auteur, ses concurrents, ses collaborateurs, les lecteurs pour qui il écrit…) sont — au moins en apparence — écartés ou volontairement oubliés. Celui qui écrit se cache derrière on ou nous. Ou bien encore, il utilise les formes verbales passives grâce auxquelles les choses semblent agir seules.
Enfin le choix des mots — même si ce n'est pas la seule particularité des textes scientifiques — les distinguent de la langue de tous les jours : les textes scientifiques mobilisent obligatoirement des terminologies. Ce caractère est de loin le plus connu, au point que l'on a pendant longtemps pensé que les difficultés des textes scientifiques spécialisés tenaient exclusivement (ou presque) à l'usage de celles-ci. (p. 116)