Atelier destiné à éveiller des enfants ou jeunes à la science par sa production concrète : les écrits scientifiques. Permet également de familiariser avec des sujets comme la maîtrise de l'information et l'anatomie d'une bibliothèque1, le partage des connaissances, la démarche scientifique, l'histoire des sciences, les relations science-société etc. L'atelier est à réaliser de préférence dans une bibliothèque universitaire, en l'occurrence la bibliothèque de l'ENS Ulm, d'où les quelques références à Louis Pasteur. Durée prévue : 45 min-1h
1. Introduction
Je suis sûr que vous avez vu plein d'expériences dans les animations précédentes, ou allez en voir pendant le reste de la journée. Ici, c'est un autre visage des scientifiques que vous allez découvrir, pas moins visible comme le prouvent ces livres qui nous entourent. Car en fait, plus qu'expérimenter ou calculer, les chercheurs passent beaucoup de temps à lire et à écrire. Alors si je vous parle de lire ou écrire, qu'est-ce que ça vous évoque ? Qu'est-ce que vous connaissez comme type d'écrits ?
importance de l'écrit (à l'école comme pour les scientifiques !)
dans une bibliothèque tout est "écrit" même si les livres sont imprimés depuis Gutenberg...
faire énumérer par les élèves les types d'écrits qu'ils connaissent... (livres, journaux, carnets intimes, courrier, modes d'emploi, etc.)
2. Comprendre l'écriture scientifique
2. 1. Écrire pour ses recherches
les chercheurs écrivent pour demander de l'argent, demander des locaux, des moyens de recherche (ex. LettrePasteur : lire paragraphe par paragraphe en introduisant chacun, "1) Que doit faire Pasteur ? Intéresser le ministre, montrer son patriotisme. Que fait-il ? Il lui parle de commerce et de richesse agricole, il lui parle de grandeur de la France. 2) Que doit faire Pasteur ? Faire le lien avec son activité et l'activité du ministre. Que fait-il ? Il parle de progrès des connaissances et d'études." etc.)
ils notent tout au jour le jour dans un cahier de laboratoire (exemple p. 7 d'un cahier de Pierre Potier) ; important pour garder la trace de ce que l'on fait, permet de revenir aux conditions de l'expérimentation en cas de résultat inattendu (Pasteur — cf. Claude Hannoun, "Les maladies infectieuses", p. 169 in Françoise Balibar et Marie-Laure Prévost, Pasteur, cahiers d'un savant, CNRS-Editions - Zulma —, Fleming, sérendipité dans la recherche scientifique) ; pour faire le tri entre les bonnes et les mauvaises idées, faire sa "cuisine" (Claire Salomon-Bayet (1995), "Introduction", p. 11 in Françoise Balibar et Marie-Laure Prévost, Pasteur, cahiers d'un savant, CNRS-Editions - Zulma : "la fabrique, la cuisine, l'échafaudage") ; un peu comme un journal intime (expressions personnelles comme "méthode corse"), à l'exception que le chercheur y fait peu de modifications après coup et agrège (par collage, souvent) des éléments disparates (sorties de machines ou d'analyses, photos d'expériences, etc. ; Pasteur déjà collait à la cire des pages dans son cahier !) => trace au jour le jour ; selon Welfelé, Odile, Organiser le désordre : usages du cahier de laboratoire en physique contemporaine, in 37-38Alliage, 25--41 (1998), http://www.tribunes.com/tribune/alliage/37-38/welfele.htm pp. 29-30 :
En fait, le cahier n'est pas un support didactique. Il n'est pas destiné à être lu par une autre personne que son ou ses auteurs (quand il s'agit de cahiers collectifs). Il n'est même pas lu par un autre membre de l'équipe. Le cahier n'explique rien. Les connaissances implicites de son rédacteur ne sont bien évidemment pas résumées dans un cahier. Le cahier contient des données, des relevés, des hypothèses ou des commentaires. Mais il ne fait pas un cours sur la discipline dont relève la recherche. Il ne décrit généralement pas les appareils utilisés, il les mentionne à peine, pour indiquer tel ou tel réglage. Le cahier n'est donc pas à la source d'un savoir direct. (…) Écrire dans un cahier de laboratoire implique de choisir, consciemment ou non, des modes d'écriture, une certaine disposition sur la page, l'ajout d'éléments extérieurs, la rédaction d'un récit, ou la pose de simples memorandums factuels. (…) Il y a certes un style "cahier de laboratoire", voire un style pour chaque chercheur, mais même dans la cas où le style est narratif, il n'est pas recherché en tant que tel, et ne sera pas un critère de publication.
le cahier de laboratoire est la matière première dont environ 5% (cf. Welfelé, Odile, Organiser le désordre : usages du cahier de laboratoire en physique contemporaine, op. cit., p. 39) sont utilisés pour communiquer le résultat de ses recherches = écrire un article scientifique => transition
2. 2. Écrire pour communiquer les résultats de ses recherches
2. 2. 1. Écrire des articles
En 1665, naît en France le Journal des sçavans, qui sert plutôt à rapporter chaque semaine et sur une douzaine de pages l'actualité de la "philosophie naturelle", comme on appelait alors la science. Deux mois après naissent à Londres les Transactions philosophiques de la Société royale, publiant des articles originaux sur les dernières découvertes. La revue britannique crée la connaissance et instruit ses lecteurs quand la revue française la diffuse selon la mode pour les informer. Mais pour la première fois, ils permettent de revendiquer la paternité d'un travail : au lieu de faire savoir ce que l'on vient de trouver au moyen de lettres envoyées à quelques connaissances, ce qui provoquait de nombreuses querelles de priorité, on prend officiellement date de manière publique. On peut alors se revendiquer comme le vrai auteur du travail, donner son nom à une formule ou une loi, et non plus le nom de son protecteur (cf. Galilée qui avait nommé les satellites de Jupiter "planètes médicéennes" en hommage à son mécène Cosme II de Médicis). — Guédon, Jean-Claude, A l'ombre d'Oldenburg : Bibliothécaires, chercheurs scientifiques, maisons d'édition et le contrôle des publications scientifiques (trad. française de [[Guedon2001]]), , 2001, http://www.bpi.fr/uploadfile/oldenburg-jcguedon.pdf + http://www.fathom.com/course/21701730/
Mais les savants étaient encore hésitants à publier dans ces journaux et les rédacteurs en chef étaient parfois obligés malgré eux de publier des articles de qualité moyenne. Pourquoi ? Parce que les savants se méfiaient, ils étaient encore habitués aux échanges de lettres et avaient peur de se faire voler leurs idées, alors que c'était justement l'avantage de ce nouveau mode de publication qui mettait tout au grand jour ! — Sherman B. Barnes, "The editing of early learned journals", Osiris, vol. 1, 1936, pp. 155-172 (cité par Pignard-Cheynel, Nathalie, La communication des sciences sur Internet. Stratégies et pratiques, Université Grenoble 3, Grenoble, France, 2004, http://sciences-medias.ens-lsh.fr/scs/IMG/pdf/These_PIGNARD-6.pdf)
Bref, trois fonctions de base à la publication scientifique :
faire connaître un travail nouveau à la communauté, de manière large et durable (cf. numéro ancien présent dans la bibliothèque),
en revendiquer la paternité (et tout ce qui va avec : le crédit en cas de querelle de priorité, la responsabilité en cas de fraude, la propriété intellectuelle en cas de brevet etc.),
et permettre l'accroissement de sa réputation (qui est le moteur du champ scientifique, et permet de continuer à travailler, de recevoir des financements, d'être invité pour donner des conférences à l'étranger etc.).
Les revues ont ensuite proliféré et à partir de 1830, il est devenu impossible de les lire toutes (de Solla Price cité par Pignard-Cheynel, Nathalie, La communication des sciences sur Internet. Stratégies et pratiques, op. cit. p. 87). Aujourd'hui, les revues et les articles qui les constituent sont les produits même de la recherche scientifique. C'est ce qui sort du laboratoire, c'est ce que les chercheurs produisent.
brique élémentaire de la recherche scientifique (la communauté scientifique française produit environ 10 000 articles/mois, cf. Franck Laloë p. 17 ; 1 article est publié dans le monde toutes les 40 secondes en sciences de la vie selon Les Echos, plus qu'on ne peut en lire !)
différents types de revues (discuter la périodicité, le domaine couvert plus ou moins large, les différences principales avec les magazines en kiosque : plus de graphiques que d'illustrations, grand nombre de pages, langue anglaise, origine cosmopolite des auteurs, nombreuses collaborations par article — et les quelques points communs : nombreuses rubriques, courrier des lecteurs, achat au numéro ou par abonnement, consultation en bibliothèque…) ; Francis Rumpf (1994), "Panorama de l'édition scientifique" in Francis Agostini (dir.), Science en bibliothèque, Éditions du cercle de la librairie, pp. 163-192 :
"Les deux hebdomadaires [Nature et Science] publient des articles dans tous les domaines de la recherche fondamentale [à l'exclusion des mathématiques], des comptes rendus de recherche, des études critiques. L'éditorial, la chronique et le courrier des lecteurs apportent des éclairages politiques ou économiques et une tonalité polémique, qui n'affleurent pas dans les articles de fond." (p. 164)
présenter plusieurs "unes" de Nature et Science et discuter ; montrer que le contenu éditorial n'est pas dicté par la seule avancée de la science mais aussi par ce qui provoque le débat, est porteur, fait vendre (présence de scoops même, cf. clonage !) ; Jean-Marc Lévy-Leblond (2003) [2000], "Nature de la science", Impasciences, pp. 167-168 :
"La revue hebdomadaire Nature, publiée à Londres, est l'une des plus prestigieuses publications scientifiques. On y trouve à la fois des informations et des commentaires sur l'actualité scientifique, des articles de synthèse et des communications originales sur des résultats de recherche nouveaux." (p. 167)
tension entre l'information et l'instruction que l'on retrouvait déjà au XVIIe siècle, à l'époque des premières revues (cf. Pignard-Cheynel, Nathalie, La communication des sciences sur Internet. Stratégies et pratiques, op. cit. p. 85) ; => n'est pas une perversion de la "science pure et abstraite" mais le nécessaire fonctionnement de la science, et la rencontre entre les aspirations de la société et la recherche ; exemple de Pasteur et du vaccin contre la rage, événement autant social que scientifique car il résonne bien au-delà du monde des chercheurs, qui aurait fait la "une" aujourd'hui !!
décrire le cheminement éditorial d'un article, du manuscrit à la publication en passant par le comité de lecture et le contrôle par les pairs (qu'est-ce qu'un pair ? quel est son rôle dans le processus d'élaboration des faits scientifiques ?) ainsi que la prépublication sur Internet
--> les scientifiques sont à la fois les auteurs et les destinataires des articles scientifiques
2. 2. 2. Écrire des manuels ou des encyclopédies
soutenus au XIXe siècle par des noms aussi connus aujourd'hui que Pierre Larousse ou Camille Flammarion.
permettent de synthétiser plusieurs années de recherches avec du recul, ouvrages de fond
s'adressent à un public plus large
outils indispensables pour la recherche d'information en bibliothèque !! -> montrer des exemples
2. 2. 3. Écrire pour partager, vulgariser
(cf. Kunth, Daniel, La place du chercheur dans la vulgarisation scientifique, Ministère de la recherche et de l'espace --- Délégation à l'information scientifique et technique, 1992, http://sciences-medias.ens-lsh.fr/scs/IMG/pdf/rapport_Kunth-3.pdf)
- c'est la science des journaux, des livres pour tous niveaux de publics (profanes, amateurs, initiés, spécialistes) ; pour découvrir la science, se faire une culture scientifique, comprendre les innovations et débats qui font l'actualité
occupe un rayon dédié dans la bibliothèque
souvent en collaboration avec un journaliste scientifique (qu'est-ce qu'un journaliste scientifique ?) mais parfois par un scientifique seul => occasion de se poser des questions sur son travail, de le replacer dans un autre contexte, comme en témoigne Jean-Pierre Changeux : "La rédaction du livre [L'Homme neuronal] a été pour moi l'occasion d'approfondir mes recherches et de m'intéresser à des questions qui dépassent mon propre travail de laboratoire." ("Le projet scientifique : entretien avec Jean-Pierre Changeux", Préfaces, n° 2, mai-juin 1987 — cité par Francis Rumpf (1994), "Panorama de l'édition scientifique" in Francis Agostini (dir.), Science en bibliothèque, Éditions du cercle de la librairie, pp. 163-192, p. 169)
2. 3. Écrire pour obtenir des diplômes
exemple de la thèse de doctorat ; "littérature grise"
trois années de travail résumés en un document !! => espace/temps d'une bibliothèque comme celle où on est, avec tous ses rayonnages ; diviser la longueur d'une étagère par la largeur d'une thèse permet de quantifier le "temps de recherche contenu sur une étagère" !
les brevets, historique ; de plus en plus sous forme électronique (y'en a-t-il dans la bibliothèque ?)
était auparavant rédigé directement par les chercheurs (cf. Pasteur), est aujourd'hui délégué à des spécialistes qui sont chargés de faire passer l'invention du 1) monde scientifique au 2) monde scientifico-juridique (où le chercheur "ne reconnaît plus son bébé" notamment à cause de la montée en généricité) puis 3) industriel (où il acquiert une valeur marchande) (cf. Guyot, Brigitte & Normand, Sylvie, Le document brevet, un passage entre plusieurs mondes, Semaine du Document Numérique (SDN 2004), La Rochelle, 2004, http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001247.html) (ex. brevet de Pasteur sur la bière : part de 1) travaux scientifiques sur la fermentation "que j'exposerai ailleurs" pour protéger 2) un procédé permettant finalement de 3) produire un nouveau type de bière dite "de la revanche nationale") ; cf. aussi Citation guyon2004 not found!, p. 12 :
la demande brevet se situe plus près du pôle « discours objectif » que le mémoire technique. Cela traduit que l’univers scientifico-juridique dans lequel est produit la demande brevet conditionne l’ingénieur brevet à plus d’objectivité que l’univers scientifique, dans lequel l’inventeur produit le mémoire technique. (…)
l’enjeu de l’inventeur est de démontrer scientifiquement la validité de son invention alors que pour l’ingénieur brevet l’enjeu se situe à un autre niveau, celui de la validité de l’innovation d’un point de vue juridique.
le dépôt d'un brevet précède nécessairement la première publication en article ; mais 18 mois de procédure retardent la publication du brevet...
donner quelques statistiques de base (60 millions de documents dans la base InpadocDB? = autant que d'habitants en France !)
2. 5. Conclusion intermédiaire
chercheur, un métier littéraire ? Bruno Latour, La Vie de laboratoire :
Premièrement, tous les soirs, des techniciens transportent des piles de documents de la paillasse aux bureaux - documents équivalant, dans une usine, aux rapports sur ce qui a été traité et fabriqué. Au laboratoire, les documents en question constituent le matériel qui est traité et fabriqué. Deuxièmement, les secrétaires postent des articles émanant du laboratoire à raison d’un en moyenne tous les dix jours. Loin de constituer les rapports de ce qui a été produit dans l’usine, les membres de l’équipe considèrent qu’il s’agit bel et bien des produits de leur usine singulière. Puisque l’on produits des documents sur papier, a-t-on affaire à un organisme de type administratif ?
Les acteurs reconnaissent que la production d’articles est le but essentiel de leur activité. La réalisation de cet objectif nécessite une chaîne d’opérations d’écriture qui vont d’un premier résultat griffonné sur un bout de papier et communiqué avec enthousiasme aux collègues, au classement de l’article publié dans les archives du laboratoire. Les nombreux stades intermédiaires (conférences avec projection, diffusion de tirés-à-part, etc.) ont tous un rapport sous une forme ou sous une autre avec la production littéraire.
3. Expérimenter
lire (faire lire par un comédien, par exemple Micheline Uzan ?) et décortiquer un article scientifique parodique de Georges Perec, Mise en évidence expérimentale d'une organisation tomatotopique chez la soprano (Cantatrix sopranica L.) (Georges Perec était un écrivain et fut, de 1961 à 1978, documentaliste en neurophysiologie dans l'Unité associée 38 du CNRS : qu'est-ce qu'un documentaliste ?, qu'est-ce que le CNRS ?) : comprendre que le fond est parodique mais la forme respectueuse des codes de l'écriture scientifique ; lecture ludique, faire réagir les enfants
quels sont ces codes ?
plan de l'article : Daniel Jacobi, "La vulgarisation scientifique entre traduction et rhétorique", in Francis Agostini (dir.), Science en bibliothèque, Éditions du cercle de la librairie, 1994 :
Ces textes ésotériques offrent des caractéristiques très stables, aujourd'hui bien connues. On note d'abord que le texte scientifique spécialisé est ordonné selon un plan standard. Introduction, matériel et méthodes, résultats, discussion et conclusion s'enchaînent de manière immuable. Ce plan s'appuie sur une modèle canonique, dit expérimental.
En second lieu, le chercheur qui écrit se montre particulièrement prudent. Il prend beaucoup de précautions pour justifier ses méthodes et la qualité des résultats qu'il a obtenus. Il se garde de tout affirmation péremptoire. Il ne généralise pas au-delà de son tout petit domaine d'investigation… Bref, l'écriture inclut ce qu'on pourrait appeler une série de précautions élémentaires reliées à la méthode expérimentale.
Enfin, curieusement, et en tous cas pour les textes écrits en français, les chercheurs n'apparaissent pas dans leurs textes. Un auteur peut en effet facilement être au centre d'un écrit. Pensons à un texte autobiographique où je (celui qui écrit) est le héros dont le texte parle. La science, dans les textes des spécialistes, semble se parler seule. Les protagonistes humains (le chercheur-auteur, ses concurrents, ses collaborateurs, les lecteurs pour qui il écrit…) sont — au moins en apparence — écartés ou volontairement oubliés. Celui qui écrit se cache derrière on ou nous. Ou bien encore, il utilise les formes verbales passives grâce auxquelles les choses semblent agir seules. (p. 116)
références bibliographiques : "Schématiquement, une contribution scientifique se compose au moins de trois éléments. Le premier est le travail ou apport personnel du chercheur (individuel ou collectif). Le second est l'emploi d'un corps de savoir commun ou acquis qui se passe de citation. Le troisième élément est un certain nombre de références bibliographiques ou citations, le renvoi dans l'article à un certain nombre d'autres articles." — Polanco, Xavier, Aux sources de la scientométrie, in 2Solaris (1995), http://biblio-fr.info.unicaen.fr/bnum/jelec/Solaris/d02/2polanco1.html, partie 3 § 4
graphiques
terminologie scientifique : "Enfin le choix des mots — même si ce n'est pas la seule particularité des textes scientifiques — les distinguent de la langue de tous les jours : les textes scientifiques mobilisent obligatoirement des terminologies. Ce caractère est de loin le plus connu, au point que l'on a pendant longtemps pensé que les difficultés des textes scientifiques spécialisés tenaient exclusivement (ou presque) à l'usage de celles-ci." — Daniel Jacobi, "La vulgarisation scientifique entre traduction et rhétorique", in Francis Agostini (dir.), Science en bibliothèque, Éditions du cercle de la librairie, 1994, p. 116
remerciements des collaborateurs (la science se fait en équipe, sauf en maths)
liste des financements, nécessaires pour pouvoir travailler et obtenus par les moyens vus précédemment
4. Conclusion
Alors voilà, vous comprenez maintenant un peu mieux ce que l'on trouve dans cette bibliothèque, et comment la science fonctionne grâce aux chercheurs qui écrivent et lisent autant ! J'espère aussi que vous verrez autrement les chercheurs, à commencer par ceux que vous pourrez rencontrer ici sur le festival (d'ailleurs, posez leur des questions sur leurs derniers articles, demandez-leur s'ils en sont fiers, s'ils écrivent beaucoup, s'ils aiment ça etc.). Mais ne vous imaginez pas que le silence règne dans les laboratoires parce que chacun écrit à son bureau, la recherche scientifique c'est aussi beaucoup de discussions animées avant de mettre au point les conclusions que vous découvrez ensuite par écrit !