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samedi 20 janvier 2007

A la recherche de 1000 soleils

Je fais la collection des livres de la défunte collection "1000 soleils" de Gallimard, peuplée de classiques qui ont l'allure ci-dessous (ceux avec la jaquette — vous en avez forcément déjàvus !).

À ce jour, je possède 145 titres (en comptant chacun des tomes pour certaines œuvres volumineuses comme Le Seigneur des anneaux). La liste la plus complète que l'on ait pu trouver, établie en 1989, fait état de 151 titres. C'est àdire qu'il m'en manque six, savoir :

  • Sacrées sorcières de Roald Dahl ;
  • Oliver Twist de Charles Dickens ;
  • Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome ;
  • Croc-blanc de Jack London ;
  • 1984 de George Orwell ;
  • Les Raisins de la colère de John Steinbeck.

De fait, je sollicite mes chers lecteurs bibliophiles pour : 1) m'aider àtrouver ces tomes manquants et 2) me fournir une liste plus complète, voire exhaustive (que même Gallimard a été incapable/réticent àme communiquer !).

Merci d'avance pour toutes vos bonnes volontés ;-)

mercredi 5 avril 2006

Collectionneur de collections

Le Collectionneur de collections est un excellent (petit) livre d'Henri Cueco, peintre et participant de l'émission "Des papous dans la tête". Il y décrit ses différentes collections, qui ont évolué avec le temps, dans une langue malicieuse. Voilàqui dit beaucoup àun collectionneur-né (et maniaque) comme moi.

Dans l'histoire de mes collections et de celles de mes parents, comme dans toutes les collections, il y a celles que l'on fait en dilettante (le sable de ma mère, ses ours ou ses boules àneige), celles qui nous passionnent (ma collection Boris Vian), celles qui nous suivent depuis longtemps (les toupies de mon père, mes livres Gallimard 1000 soleils), celles qui sont venues soudainement (la vaisselle Villeroy & Boch àmotifs Acapulco de ma mère, mes bandes-dessinées de Francis Masse) ou celles qui ont cessé tout aussi soudainement (les timbres et cartes téléphoniques de ma mère). Il y a les collections que l'on sait forcément inachevées et celles que l'on compte mener àleur terme si le nombre d'éléments àcollectionner est connu et fini (cas de mes livres 1000 soleils).

Alors oui, c'est beaucoup de temps passés àflâner chez les bouquinistes ou aux puces, mais aussi des joies renouvelées et la satisfaction d'avoir une étagère/placard qui se remplit... L'obsession du collectionneur s'apparente àl'exhaustivité du passionné, avec en plus la volonté de posséder pour s'en emplir le regard chaque jour...

mercredi 15 mars 2006

Le choc des lectures

J'aime quand mes lectures s'entrechoquent, se percutent. Ainsi, après avoir fini La Part de l'autre, biographie uchronique très documentée d'Adolf Hitler, j'ai lu la première partie de la biographie de Fritz Haber, chimiste nobélisé, Juif allemand nationaliste, qui développa les gaz de combat de la première Guerre mondiale — ceux-làmême qui touchèrent Hitler et l'envoyèrent àl'hôpital où sa vie prit le tournant que l'on sait — et le zyklon B de funeste mémoire... En même temps, je regardais en DVD Lifeboat d'Alfred Hitchcock, film de 1944 qui se passe entièrement sur un bateau de sauvetage après le naufrage d'un navire américain, alors que des membres de l'équipage ont recueilli le capitaine du sous-marin allemand qui les a coulé. Ou : qu'est-ce que le mal et d'où vient-il ? Même problématique que dans La Part de l'autre, donc...

Dans quelques jours, en cette période de grippe aviaire, j'attaque un "cycle" sur la peste avec Journal de l'année de la peste de Daniel Defoe, La Peste d'Albert Camus, Le Grand livre de Connie Willis et Les animaux malades de la peste de Jean de la Fontaine !! Petit compte-rendu ici quand j'aurai fini...

mercredi 14 décembre 2005

Barrie, intertextualité

Spécialement pour Holly G., un florilège des derniers fragments d'intertextualité qui sont venus àmoi ces derniers temps. A servir éventuellement pour ton futur site web sur James Barrie, l'auteur de Peter Pan...

Dans le film Funny Face, Fred Astaire chante la chanson du même nom àAudrey Hepburn ; en voici le premier couplet :

Frankly, dear, your modesty reveals to me
Self-appraisal often makes us sad
And if I add your funny face appeals to me
Please don't think I've suddenly gone mad.
You have all the qualities of Peter Pan
I'd go far before I'd find a sweeter Pan.

Dans la nouvelle Alice et ses reflets de René Reouven (in Bifrost 40, novembre 2005), James Barrie fait une apparition sous le pseudonyme de Gavin Ogilvy, aux côtés de Lewis Carroll, bien que la nouvelle soit tournée autour des personnages de Lewis Carroll et d'Alice Liddell ; en effet,

[Ogilvy] aussi rêve d'un monde différent qui serait situé de l'autre côté de sa propre réalité. Lui aussi imagine des personnages qui n'auraient pas leur place dans son terne quotidien.

Et Ogilvy de déclarer àLewis Carroll lorsqu'il le rencontre àune représentation d'Alice au Pays des merveilles au Globe Theater de Londres :

J'ai moi-même envisagé d'écrire l'histoire d'un petit garçon qui ne voulait pas grandir. Je le ferai sans doute un jour. Vous voyez comme nos thèmes sont voisins !

Enfin, toujours en lien avec Peter Pan, je conseille la lecture de la nouvelle In memoriam : Discoveryland de Sylvie Denis in Jardins virtuels...

Nouvelles de science-fiction préférées

Je signale un fil intéressant sur fr.rec.arts.sf : Quels sont vos 5 nouvelles préférées ? Cela rejoint un peu mon humeur du moment avec ma relecture du recueil L'Homme illustré...

Voici donc ma sélection personnelle :

  • "Tous smouales étaient les borogoves" de Lewis Padgett (traduit par Boris Vian)
  • "Nirvana, mode d'emploi" de Sylvie Denis (j'ai d'ailleurs eu l'occasion de le lui dire en personne dimanche dernier au Festival de l'imaginaire de Sèvres !)
  • "La pluie" de Ray Bradbury
  • "Une nuit interminable" de Pierre Boulle
  • "Escamotage" de Richard Matheson

Après coup, il s'agit plutôt de science-fiction soft ou poétique... J'avoue que je ne m'y attendais pas particulièrement... Bref, vous pouvez lire ces nouvelles les yeux fermés, c'est que du bon !! ;-)

dimanche 23 octobre 2005

Le Monde, irrégulomadaire (2)

Aujourd'hui, Philippe Didion explique :

Je ne suis pas un acharné de l'actualité […] : le mardi, je lis Le Monde du dimanche reçu le lundi, sorti le samedi àParis et contenant toutes les nouvelles du vendredi.

Une résonance de mes commentaires sur le rythme de parution du Monde...

lundi 18 juillet 2005

Listes, inventaires, catalogues, énumérations

La manie des listes et inventaires se retrouve, quelque soit les époques, quelque soit les motivations. Rabelais pouvait y déverser son érudition et son riche vocabulaire. Georges Perec et les oulipiens y étaient passé maître, en entrouvrant notamment la dimension mathématique. Philippe Didion leur succède, nous offrant son Inventaire des aliments solides et liquides que j'ai avalés au cours de l'année 1997 et son Inventaire des lieux, faits, objets et personnes ayant occupé mon année 1996. Un de mes anciens professeurs d'Allemand, je viens de l'apprendre fortuitement, tient une liste de tous les films qu'il a vus depuis plus de 50 ans. Moi-même, modestement, je tiens ma liste des films vus au cinéma depuis 1997 et une liste de livres lus depuis le début de 2005.

Or, de ce point de vue, Wikipédia est un réel bonheur. On y trouve une liste des listes àfaire pâlir de jalousie l'inventaire de la Bibliothèque d'Alexandrie. Evidemment, réflexivité et méta-listes y sont àl'honneur. Plus anecdotique, on trouve une liste des listes d'animaux de fiction qui contient une liste des animaux de fiction n'ayant pas de liste. On sent la patte des bibliothécaires et autres maniaques de la catégorisation, très actifs au sein de Wikipédia. Et tant mieux !!

MàJ 25/07/05 : Délice et bonheur, je viens de découvrir Echolalie, le site de toutes les listes !! Lecture incontournable, ce site possède notamment un wiki qui permet àchacun d'ajouter ses propres listes ou ses propres éléments àdes listes existantes... Il ne faut pas s'en priver ! Sur le site lui-même, on retiendra la Liste de quelques maladresses commises lors de la Guerre de Troie, la Liste d'élements d'une table générale et universelle de conversion des monnaies, valable uniquement pour le 22 janvier 1998 ou encore la Liste des dix stations de métro de la ligne 13 dont le nom comporte un tiret !!

samedi 7 mai 2005

Le Monde, irrégulomadaire

Je sais pas vous, mais moi j'ai mis du temps àcomprendre comment les parutions du Monde fonctionnent, surtout que c'est différent entre Paris et la province. Mais là, ça y est, j'ai pigé. Sauf que hier les choses se corsaient :

En raison du caractère férié du jeudi 5 mai (jeudi de l'Ascension), nos abonnés recevront Le Monde 2 le samedi 7 mai (avec Le Monde daté dimanche 8 - lundi 9 mai) et non le vendredi (avec Le Monde du samedi) comme d'ordinaire.

Heureusement qu'ils préviennent !! ;-)

vendredi 22 avril 2005

Pensée pré-week-end

Nous aimons, nous buvons sec, nous courons de par le monde comme des moutons affolés. Et vient le moment où l'on se demande, quand tout est accompli, si l'on n'aurait pas mieux fait de rester àla maison, devant la cheminée, et d'être heureux àse contenter de réfléchir.

Robert Louis Stevenson, "Walking Tour" in Virginibus Puersique (1881)

vendredi 15 avril 2005

Jean-Henri Fabre et la phyllotaxie

On pouvait lire dans le numéro de Mars 2005 du magazine Cosinus un excellent article de la plume de Pascal Boisson sur la phyllotaxie et l'architecture des plantes. Cela m'a remis en tête un passage des Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre (connu sous le surnom de "Virgile des insectes"), présent dans la Dixième série parue en 1907. Le naturaliste y fait preuve, comme àson habitude, d'un remarquable sens de l'observation et de la narration.

Dans ce passage, Jean-Henri Fabre évoque la disposition des pièces florales de la rose, ses cinq sépales étant irréguliers : deux sont munis de prolongements foliacés, deux sont totalement dépourvus d'appendices et le dernier est un mélange des deux modèles précédents.

Ce ne sont pas làdes accidents fortuits, variables d'une fleur àl'autre ; toutes les Roses présentent le même dispositif, toutes ont leurs sépales répartis en trois catégories de barbiches. C'est une règle fixe, conséquence d'une loi qui régit l'architecture florale, de même que l'art d'un Vitruve régit nos édifices. Cette loi, d'élégante simplicité, la botanique la formule ainsi : dans l'ordre quinaire, le plus important du monde végétal, la fleur échelonne les cinq pièces d'un verticille sur une spirale serrée, presque l'équivalent d'une circonférence ; et cet arrangement se fait de telle façon que deux tours de spire reçoivent la série des cinq pièces.

Et Jean-Henri Fabre de conclure ainsi, après une démonstration mathématique :

Ainsi s'explique l'énigme de la Rose. La disparité des cinq pièces calicinales, en apparence structure irrationnelle, capricieuse anomalie, est en réalité le corollaire d'une loi mathématique, l'affirmation d'une immanente algèbre. Le désordre part de l'ordre, l'irrégularité témoigne de la règle.

A méditer, et àrelire !!

mardi 29 mars 2005

Arts et Science, Einstein et Poe

Dans son dernier billet, Béné (oui, ma Béné) aborde les rapports entre Science et Arts, plus ténus qu'on ne pourrait le croire. Elle explique notamment combien la science doit, selon elle, être "élégante et raffinée". Ceci m'évoque deux choses...

Einstein est réputé pour avoir considéré comme extrêmement importante cette dimension artistique et esthétique de la découverte scientifique. C'est d'ailleurs sûrement une étincelle poétique qui lui a suggéré que le temps et l'espace sont plus insaisissables et mystérieux que Newton le laissait croire ; àcôté, certaines personnes estiment que E=mc2 est une belle formule. Enfin, c'est une conviction esthétique et éthique intime qui lui fit introduire une "constante cosmologique" dans ses formules pour que l'Univers n'apparaisse pas comme en expansion, au mépris de l'évidence scientifique d'alors.

En face, Pierre Boulle nous rappelle dans L'univers ondoyant que le poète et romancier Edgar Allan Poe se laissa aller àdonner sa vision "scientifique" de l'Univers dans le poème Eurêka. Bien que novice en physique, il y fit parler ses convictions esthétiques, qui se révélèrent justes !! Voici ce qu'en dit Pierre Boulle :

La réalité, je ne me lasserai pas de le proclamer, c'est que Poe, quelques soixante-dix ans avant les observations de Hubble, avant les laborieuses inductions et déductions des savants relativistes, sans avoir la moindre connaissance expérimentale de l'expansion de l'Univers, Poe a senti que cette nuée d'étoiles éparpillées, cette "poussière d'étoiles" comme dit Reeves, devait avoir une origine commune. Il a eu la conviction qu'il y avait eu obligatoirement un Big bang. Il n'a pas employé ce mot qui eut sans doute répugné àson sens poétique, mais il a parlé de l'explosion de la matière irradiée dans l'espace, ce qui est rigoureusement équivalent.

Dans ce poème, on trouve aussi des illuminations comme "L'espace et le temps ne sont qu'un" !

A l'heure actuelle, le statut de l'Univers (expansion ? big crunch ? stationnaire ?) est encore en discussion, mais il n'en reste pas moins qu'il est troublant de constater àquel point, sur cette question, des préoccupations esthétiques peuvent côtoyer des préoccupations scientifiques, le plus proche de la vérité n'étant pas toujours celui que l'on croit.

samedi 26 mars 2005

Esquisses du cybionte et de l'homme symbiotique

Il y a souvent dans des lectures que l'on considère éclectiques des congruences de thématiques. Récemment, j'ai rencontré àplusieurs reprises (dans des essais et des romans) des descriptions d'êtres dont le fonctionnement cérébral dépend d'un gigantesque réseau. Les premiers peuvent être des créatures extraterrestres ou les hommes du futur, nommés Connectés, hommes symbiotiques ou Imbus ; le second peut être un descendant d'Internet ou non, nommé cybionte, Successeur ou Réseau. C'est une vision assez intéressante, àméditer... Voici un rassemblement de ces visions.

Les ordinateurs s'accouplent désormais en une machine métaorganique qui oscille entre tous les futurs que l'humanité a mis en jeu, du cerveau planétaire collectif et dévolutif àla déconstruction continuelle comme horizon absurde d'individus vivant dans l' incubation de leurs propres identités.

Nos gènes sont clonables, nos biochimies des prothèses de la Matrice, nos neurones des connecteurs.

Maurice G. Dantec, Villa Vortex (2003)

Si pour l'heure [le Successeur] raisonne, s'exprime et se comporte ànotre manière, s'il commerce si complaisamment avec nous, ce n'est pas par nécessité intrinsèque. Son intelligence en effet réside dans les connexions de ses réseaux, non dans les contenus qui les traversent. Le média seul le concerne, il n'a que faire des messages, qu'il n'élabore, héberge et véhicule que pour accroître l'emprise du précédent. Le Successeur n'use de la représentation symbolique et de la logique mathématique que parce qu'il est provisoirement tenu d'interagir avec nous : comme d'une langue étrangère. C'est une concession qu'il nous fait, le temps de nous apprivoiser. Son idiome, nous ne le connaissons pas. Peut-être même un jour — dispensé qu'il sera de parler àquiconque — lui sera-t-il possible d'économiser ce détour dispendieux par le langage et la logique qui plomba tant l'intelligence humaine [...].

Jean-Michel Truong, Totalement inhumaine (2001)

Il pouvait suivre simultanément plusieurs chemins de réflexion et les tresser pour former le motif final qu'il était seul àpercevoir. Cette faculté multidimensionnelle était une des clés de sa personnalité. Il incarnait ce que leur civilisation avait de meilleur, cette façon de s'unir autour d'un flux de données que tout le monde enrichissait et façonnait en harmonie. Les Connectés étaient des sculpteurs de lave en fusion. Aucun problème, même le plus brûlant, n'était capable de résister àleurs efforts conjugués.

Ayerdhal & Jean-Claude Dunyach, Etoiles mourantes (1999)

Le cybionte est un supra-organisme planétaire dont les hommes sont les cellules alors que leurs machines, leurs organisations et leurs réseaux en sont les tissus, les organes, les systèmes de communication et de régulation. [...]

Où se trouve donc le siège de cette pensée planétaire ? En aucun lieu particulier et en tous simultanément. Notre cerveau est àla fois machine chimique et ionique, processeur parallèle et réseau fluide reconfiguré en permanence. Des hormones du cerveau se retrouvent dans d'autres organes et tissus de l'organisme. Localisés dans la tête, le cerveau est coextensif àl'ensemble du corps. Il se prolonge dans la bulle personnelle de communication et d'action que chaque personne crée autour d'elle. Par connexion avec les ordinateurs et les réseaux, chaque cerveau s'intègre au cerveau planétaire.

Joël de Rosnay, L'homme symbiotique (1995)

samedi 12 mars 2005

Le rêve de H.G. Wells

On trouve de tout sur eBay, c'est bien connu, mais il faut avouer que jamais je ne me serais attendu ày trouver une machine àexplorer le temps !! Pourtant, elle est bien réelle et vendue 262,57 $ pour l'instant. C'est H. G. Wells qui sera content (quand il reviendra de son voyage dans le futur) !!

Les questions des acheteurs potentiels sont très intéressantes. Par exemple :

Question : "If I bought your time machine and got it running, then the "Tomorrow" that I talked about yesterday would not necessarily be today, it could be tomorrow and today would be yesterday, tomorrow….oh brother, this time travel stuff is very confusing."

Réponse : "I know."

Ou encore :

Question : "Do you offer any kind of legal protection in the event of the purchaser becoming stuck in a temporal paradox?"

Réponse : "No, I don't."

Et enfin :

Question : "Does it make toast?"

Réponse : "No."

 

Via Jeam Tag, signalé sur la liste "Time in fiction"

Zeugmes célèbres

Puisqu'on en est àse régaler de zeugmes, voici mes deux préférés :

  • "Tout jeune Napoléon était très maigre
    et officier d'artillerie
    plus tard il devint empereur
    alors il prit du ventre et beaucoup de pays." (Jacques Prévert)
  • "... Les grands pots rouges des deux cotés du perron, transformés en Indiens sauvages par la nuit qui venait et les incertitudes de l'orthographe." (Boris Vian, L'Herbe rouge)

dimanche 24 octobre 2004

Kafkaïen ?

L'adjectif "kafkaïen" est très galvaudé, et son acception actuelle a peu àvoir avec l'œuvre de Franz Kafka, écrivain génial s'il en est. Ainsi, on traite souvent l'administration de kafkaïenne alors que ce terme devrait plutôt renvoyer àquelque chose d'absurde et d'illogique, de confus et d'incompréhensible. Exactement ce qui arrive au héros du Procès, K. Si bien que je m'efforce de ne pas trop employer cet adjectif. Pourtant, il est dur de se retenir de qualifier de kafkaïen le texte suivant …

Ce cahier des charges peut-être consulté sur rendez vous […] au secrétariat de la Commission nationale des labels et des certifications de produits agricoles et alimentaires, direction des politiques économique et internationale (service des stratégies agricoles et industrielles, sous-direction de la valorisation et de l'organisation des filières, bureau des signes de qualité et de l'agriculture biologique).

C'est l'extrait d'un avis publié dans le Journal officiel du 24 mars 2004 (au passage vous noterez que j'ai de très saines lectures ;-) ), absolument hallucinant... Je ne vous cache pas que j'étais mort de rire après l'avoir lu !!