En cette rentrée littéraire 2005, deux livres font la une : Cosmos Incorporated de Maurice G. Dantec et La Possibilité d'une île de Michel Houellebecq. Ce sont des livres de science-fiction. C'est déjàune bonne nouvelle. Bon.

Que ces romans fassent parler d'eux, c'est mérité (apparemment, je ne les ai pas lus moi-même). Qu'ils mettent le milieu intellectuel français en ébullition et qu'ils secouent le milieu de l'édition, c'est plutôt bienvenu.

Mais qu'au vu de leurs succès et de leur publication dans des collections de "littérature blanche", certains critiques disent qu'il ne s'agit pas de science-fiction (Patricia Martin dans Le Masque et la plume sur France Inter, àpropos du Houellebecq) démontre une fois de plus leur manque de culture dans ce domaine. Une autre évidence du phénomène de reproduction mis en évidence par Bourdieu. Même si, dans un sens, cela contribue bénéfiquement au décloisonnement des genres auquel on assiste depuis plusieurs années (cf. Bibliothèque de l'entre-mondes de Francis Berthelot, essai àparaître ce mois-ci) ; pour ne citer qu'un exemple, voir L'Affaire Jane Eyre de Jasper Fforde.

Mais qu'un académicien comme Angelo Rinaldi fasse preuve du mépris vis-à-vis de la science-fiction qu'il a manifesté dans sa critique du livre de Houellebecq dans Le Figaro, il est difficile de s'en remettre. L'écrivain Roland C. Wagner ne s'en est toujours pas remis et a écrit àRinaldi une lettre ouverte qu'il faut absolument lire. En espérant qu'elle parvienne jusqu'aux yeux/oreilles de Rinaldi...