J'étais comme Béné, j'avais aimé Persepolis (le film) et pensais que c'était le cas de tout le monde. Mais je me trompais, comme je l'appris ce matin en lisant le blog de Philippe de Jonckheere. Lui n'a pas aimé, et le fait savoir. Alors j'ai éprouvé le besoin de prendre la plume pour rajouter quelques commentaires, dérisoire ajout àce qui a déjàété trop écrit...

Ce qui m'a paru extraordinaire, au sens propre du terme, c'est de voir surgir ces images que l'on ne connaissait que figées (en BD). Certes, elles se mettent en mouvement, deviennent des "images mouvantes". Mais surtout, Marjane Satrapi et son co-réalisateur donnent du corps àla BD en créant une ambiance qui touche tous nos sens. Ainsi, l'ouïe se trouve gratifiée non seulement d'une bande originale, mais de superbes trouvailles sonores...

Il y a notamment cette scène où la jeune Marjane répète "A bas le Shah !" en tournant en rond dans la pièce. L'intonation de la voix, la vitesse de la diction sont parfaits. Voilàque tout d'un coup, les mots sont portés hauts et forts et ils s'incrustent dans notre tête. Il y aussi la version que donne Chiara Mastroianni de "Eye of the tiger", chantée comme un casserole et sur laquelle on a déjàtant jasé. Cette chanson en dit long sur le personnage, elle prend réellement vie et n'a plus rien àvoir avec les clés de sol brisées que dessinent d'ordinaire les bédéastes pour montrer les fausses notes.

Ce n'est pas seulement une question de passage d'un média àun autre. C'est une question de réincarnation de l'histoire. Alors si rien ne différencie ce film de n’importe quel autre film selon les mots de de Jonckheere, cela au moins le différencie des autres "mises àl'écran". Je sais que je revisualiserai au moins ces deux moments quand je relirai la BD, parce que le son sera devenu image et vice-versa. Et ça, c'est magique !