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samedi 7 août 2004

Détournements de films

Les détournements de film sont un plaisir àla fois pour l'amateur de cinéma, qui s'amuse àreconnaître telle ou telle séquence, mais aussi pour le simple spectateur qui passe souvent un très bon moment. Le principe ? Utiliser des extraits de vieux films divers, si possible connus, et les monter ensemble pour leur faire raconter une nouvelle histoire, si possible drôle ou décalée. Très souvent cela passe par un nouveau doublage.

Je connaissais déjàgrâce àPiero Le grand détournement. La classe américaine, qui est un chef d'oeuvre absolument hilarant de plus d'une heure. On y croise Dustin Hoffman, Paul Newman, John Wayne, Charles Bronson, James Stewart, Lauren Bacall et d'autres encore. Ce film (qui "n'est pas un flim sur le cyclimse") est devenu culte au fil des années (11 ans déjà...). L'équipe qui a réalisé ce détournement, dans le pur esprit Canal + et autour de Chabat et Farrugia, avait commis auparavant d'autres détournements comme Derrick contre Superman ou Ca détourne dans lequel Steve Mc Queen donne la réplique àBugs Bunny et Daffy Duck !!

Dans un autre genre, je vous ai déjàparlé du film d'animation Fast film de Virgil Widrich, qui réalise l'exploit de mêler le détournement de scènes connues du cinéma avec une méthode d'animation pour le moins stupéfiante !! Que du bonheur !!

Mais surtout, j'ai découvert aujourd'hui un détournement dans lequel Humphrey Bogart (échappé du Faucon maltais) joue Frodon et Peter Lorre est Gollum. Vous l'aurez compris, c'est un détournement qui reprend l'histoire du Seigneur des anneaux àla sauce du film noir américain et c'est sublime (d'ailleurs, la musique est même de Bernard Herrmann !!). Ca s'appelle The Lord of the rings et on peut le télécharger sur ce site... Et profitez-en, parce que ce coup-ci le film est relativement court.

jeudi 5 août 2004

Plein soleil

Dans le roman-problème classique, c'est la victime qui donne le signal de la chasse ; elle se fait tout de suite oublier. Dans le thriller, c'est le duel entre le policier et le criminel qui retient l'attention, et, au cours de ce duel, tombent de nombreuses victimes qu'on remarque àpeine. Mais, au contraire, dans le suspense, c'est la victime qui devient la figure principale. Quelqu'un est menacé ; quelqu'un sent le danger qui se rapproche, et cherche vainement àse mettre àl'abri. Quelqu'un devient donc, par là, un personnage que nous apprenons àconnaître, un personnage qui a une "intimité", et qui, du coup, devient attachant.

Et Thomas Narcejac de continuer en ajoutant que "le suspense possède d'emblée ce qui manque au roman-problème comme au thriller : la dimension psychologique". C'est ce qui explique que Narcejac tienne en si haute estime le suspense, au contraire des romans d'Agatha Christie par exemple. Et il en a fait la démonstration en écrivant avec Pierre Boileau ce qui est peut-être le plus grand roman de suspense, D'entre les morts, adapté par Alfred Hitchcock sous le titre Sueurs froides (Vertigo, 1958).

Or Patricia Highsmith est aussi une des plus grandes orfèvres du suspense. Un de ses livres a donné la trame de L'inconnu du Nord-express (Strangers on a train, 1951) du même Hitchcock (le Maître du suspense !!), et Le talentueux Mr Ripley a été adapté au cinéma par René Clément (Plein soleil, 1959) puis plus récemment par Anthony Minghella (Le talentueux Mr Ripley, 1999).

J'en arrive donc àPlein soleil, qui est un film saisissant, en grande partie grâce àla prestation d'Alain Delon. Je ne sais pas comment était Matt Damon dans le film de Minghella, mais il doit peiner àfaire oublier la performance du jeune Delon. C'est un film très percutant, qui vous scotche sur votre siège, où la psychologie chère au suspense est très présente. Un film qui mérite véritablement de figurer aux côtés de ceux d'Alfred Hitchcock...

mardi 3 août 2004

Exercices de papous

Je lis actuellement l'anthologie des émissions Des Papous dans la tête et Les décraqués, publiée par Gallimard. Il s'agit d'un pot pourri des meilleurs moments de ces émissions qui, je le rappelle pour ceux qui l'ignoreraient, s'amuse avec les mots et se prête àdes exercices de style inspirés par Queneau, Perec et autres oulipiens. D'ailleurs, au passage, je précise que vous pourrez écouter Des Papous dans la tête àpartir de la rentrée sur France culture, le dimanche de 12h45 à14h.

Dans ce recueil, donc, on trouve de très nombreux exercices dont un inventaire de "Tout ce que vous ne voudriez surtout pas être ou faire dans la vie". J'avoue qu'en le lisant je me marrais franchement dans mon bus 91 !! Voici les meilleurs extraits :

De Nelly Kaplan :
  • Je n'aurais pas aimé être la Vierge Marie, car elle a raté le meilleur.
  • Je n'aurais pas aimé être Saint-Just, car Robespierre ne connaissait pas l'usage de la vaseline.
  • Je n'aimerais pas être l'oeil d'Abel, car croupir dans une tombe pour regarder Caïn, je ne vois pas l'intérêt.
  • Je n'aimerais pas faire les 400 coups, car àpartir de 300 je fatigue.
De Jean-Bernard Pouy (que décidément j'adore !!) :
  • Je n'auras pas aimé être la lettre "e" dans n'importe quel roman de Georges Perec. Trop dangereux.
  • Je n'aimerais pas être un composteur SNCF. C'est trop dur pour le moral de se rendre compte que, deux fois sur trois, on est inopérant.
  • Je n'aurais pas aimé être un vieux médecin alcoolique dans les films de John Ford. Toujours àfaire des accouchements dans les diligences en avouant une faute tout aussi ancienne que déontologique.
  • Je n'aurais pas aimé être Emma Bovary car elle n'aura pas eu le plaisir de lire un seul roman de Gustave Flaubert.

lundi 2 août 2004

I, robot

...et là, en plein milieu d'un intense brainstorming, un des producteurs se leva et s'écria : "et si pour une fois, au lieu de piller l'oeuvre de Philip K. Dick, on n’adaptait pas plutôt une nouvelle d'Asimov ??".

affirme godspeed, et j'aurais tendance àpenser comme lui. En effet, dans I, robot, le prétexte est fourni par Asimov (les 3 lois de la robotique et les conflits qu'elles engendrent) mais tout le reste n'est qu'une énième variation sur quelques thèmes clés de la science-fiction, comme la révolte des robots contre les humains, les traits qui séparent l'homme de la machine etc, bien loin des romans mêmes d'Asimov. Pour revenir aux sources de ces thèmes, il faut lire par exemple la nouvelle de Dick intitulée Au service du maître (on en revient toujours àlui !!) ou revoir 2001, l'odyssée de l'espace. Et pour acompagner tout ça, on trouve une tête d'affiche assez horripilante (Will Smith) accompagnée de sa donzelle de rigueur (très mignonne, certes !).

Pourtant, heureusement pour nous, Alex Proyas tient la caméra et il rattrape ce scénario qui remplit son quota minimum grâce àson sens du rythme et quelques belles trouvailles de mise en scène. Il nous gratifie aussi de superbes effets de caméra (en toupie par exemple), et d'une scène d'anthologie dans cette tour en creux, qui dépasse la scène quasi-identique de l'Empire contre-attaque (merci Béné ;-) ). Il faut dire que Proyas bénéficie des très bons effets spéciaux de Weta digital, ceux-làmême qui avaient fait un boulot si incroyable sur la trilogie du Seigneur des anneaux. Ainsi, le film tient la route et ne se ridiculise pas. Pourtant, on reverra avec plus de plaisir encore le fantastique Dark city du même Alex Proyas.

Enfin, s'il y a quelque chose qui m'a gonflé dans ce film, c'est bien cette manie du product placement, portée ici àson paroxysme avec les apparitions répétées de marques comme JV* ou Conv* ou Aud* (ils croient pas que je vais leur faire de la pub, non mais !! :-D ). Franchement, ça frise le foutage de gueule. Allez, je vais me programmer un film de René Clément, moi !!

dimanche 1 août 2004

Drôle de frimousse

Audrey Hepburn possède vraiment un petit plus qui la démarque des autres grandes actrices de son époque, et on tombe facilement sous son charme. Dans Drôle de frimousse (Funny face, 1957, de Stanley Donen avec Fred Astaire) c'est vraiment tout autour d'elle qu'est construit le film, et c'est son visage que désigne le titre du film.

Funny face, DR

Il s'agit d'une comédie légèrement musicale, puisque quelques scènes sont chantées ou dansées, sur de belles musiques de Georges et Ira Gerschwin et d'excellentes chorégraphies de Fred Astaire. Rien d'étonnant quand on sait que Donen avait co-réalisé Chantons sous la pluie 5 ans auparavant. Bien qu'absente au début du film, Audrey Hepburn captive dès qu'elle apparaît àl'écran, et la caméra ne la quitte plus. Elle est une jeune libraire plutôt intellectuelle qui va être happée par le milieu de la mode, tomber amoureuse et se retrouver àParis. Les séquences àParis sont très nombreuses et donnent lieu àquelques moments d'anthologie, comme ce triple split screen où les trois acteurs principaux chantent leur amour de Paris. C'est délicieux !! Le plaisir du spectateur est réel, et ce film est bien un film gai et joyeux, au-delàde la critique du milieu intellectuel rive gauche et du milieu de la mode new-yorkais. Enfin, la garde-robe Givenchy d'Audrey Hepburn lui va toujours aussi bien...