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mercredi 31 mai 2006

Moses Supposes

YouTube propose plein d'excellentes vidéos àpartager, dont une des meilleures chorégraphies de Chantons sous la pluie (mais comment les départager, elles sont toutes formidables !!) : "Moses Supposes" de Gene Kelly et Donald O'Connor, écrit par le fameux duo Nacio Herb Brown (musique) et Arthur Freed (paroles). Pour les amateurs de comédie musicale, de claquettes, et les autres !

[via tapnews]

La peste (3)

Concluons avec des remarques d'ordre médical et scientifique...

Au XIVe siècle, nul n'avait entendu parler des microbes. Les gens ignoraient le mode de propagation des maladies et pensaient que la peste noire était une punition divine, répandue par des brumes empoisonnées qui flottaient sur la campagne, par le regard d'un mort, par magie. (Connie Willis, Le Grand Livre)

(…) je ne puis voir sans étonnement certaines gens, maintenant que la contagion est passée, en parler comme d'un coup directement envoyé du Ciel, sans aucune entremise, avec pour mission de frapper telle ou telle personne en particulier et nulle autre, ce que je considère avec mépris comme l'effet d'une ignorance et d'un fanatisme manifestes ; de même que l'opinion de certaines autres qui prétendent que l'infection est propagée par l'air seul, transportant une multitude d'insectes et de créatures invisibles qui pénètrent dans le corps avec la respiration ou même par les pores avec l'air ; là, ils engendreraient ou émettraient des poisons des plus intenses ou des ovae ou œufs empoisonnés qui se mêleraient au sang, infectant ainsi le corps ; discours plein d'une docte niaiserie, comme le montre l'expérience générale. (Daniel Defoe, Journal de l'année de la peste)

Ecoutant, en effet, les cris d'allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu'on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu'il peut rester pendant des dizaines d'années endormi dans les meubles et le linge, qu'il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l'enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. (Albert Camus, La Peste)

lundi 29 mai 2006

La peste (2)

Quelques citations sur la vie avec la peste au jour le jour...

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
À chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie,
Ni loup ni renard n'épiaient
La douce et l'innocente proie ;
Les tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie. (Jean de la Fontaine, "Les Animaux malades de la peste" in Fables)

Dans le souvenir de ceux qui les ont vécues, les journées terribles de la peste n'apparaissent pas comme de grandes flammes interminables et cruelles, mais plutôt comme un interminable piétinement qui écrasait tout sur son passage. Non, la peste n'avait rien àvoir avec les grandes images exaltantes qui avaient poursuivi le docteur Rieux au début de l'épidémie. Elle était d'abord une administration prudente et impeccable, au bon fonctionnement. (Albert Camus, La Peste)

Tous sont terrifiés, mais ils font de leur mieux. [Le père] Roche est admirable. Il a tenu la main de l'épouse du bailli pendant tout le temps qu'il m'a fallu pour l'examiner. Il ne renâcle jamais devant les tâches les plus rebutantes: nettoyer la plaie de Rosemonde, vider les vases de nuit, laver le clerc. Rien de tout cela ne semble l'effrayer. Je me demande où il puise tant de courage. (Connie Willis, Le Grand Livre)

Mais le plus dangereux effet de l'épuisement qui gagnait, peu àpeu, tous ceux qui continuaient cette lutte contre le fléau, n'était pas dans cette indifférence aux évènements extérieurs et aux émotions des autres, mais dans la négligence où ils se laissent aller. Car ils avaient tendance alors àéviter tous les gestes qui n'étaient pas absolument indispensables et qui leur paraissaient toujours au-dessus de leurs forces. C'est ainsi que ces hommes en vinrent ànégliger de plus en plus souvent les règles d'hygiène qu'ils avaient codifiées […]. Làétait le vrai danger, car c'était la lutte elle-même contre la peste qui les rendait alors le plus vulnérable àla peste. Ils pariaient en somme sur le hasard et le hasard n'est àpersonne. (Albert Camus, La Peste)

Tel est le tempérament irréfléchi de notre peuple [londonien] (je ne sais s'il en va de même ailleurs dans le monde et ce n'est pas mon affaire de le savoir, mais je l'ai bien vu paraître ici) : tout comme dans la première terreur de l'infection les gens s'évitaient les uns les autres et s'enfuyaient des maisons et de la cité avec une peur irraisonnée et, àmon avis, inutile, àprésent que l'idée se répandait que la maladie ne s'attrapait plus aussi facilement et que, même si on la contractait, elle n'était plus aussi mortelle, àprésent que l'on voyait journellement se rétablir nombre de gens qui avaient été réellement malades, l'on se prit avec empressement d'un tel courage, l'on devint si insoucieux de soi-même et de l'infection que l'on ne fit pas plus de cas de la peste que de quelque fièvre ordinaire, sinon même moins. Non seulement on osait se rencontrer en société avec ceux qui avaient des tumeurs et des pustules suppurantes et par conséquent contagieuses, mais même on mangeait et on buvait avec eux ; que dis-je? on allait les voir dans leur propre maison et, m'a-t-on dit, jusque dans leur chambre de malade. (Daniel Defoe, ''Journal de l'année de la peste'')

dimanche 28 mai 2006

La peste (1)

Voici donc mes citations choisies et croisées sur le thème de la peste. Commençons par des considérations générales sur l'épidémie...

Il y a eu dans le monde autant de pestes que de guerres. Et pourtant pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus. (Albert Camus, La Peste)

Ici, nous pouvons observer — et j'espère qu'il ne sera pas mal àpropos de le noter — que la perspective d'une mort prochaine aurait vite fait de réconcilier entre eux les hommes de bons principes et que c'est surtout àcause des conditions faciles de notre existence et de l'habitude que nous avons d'écarter ces questions de notre pensée que sont fomentées nos divisions, que s'entretiennent les rancunes, les préjugés, les manquements àla charité et àl'unité chrétiennes que l'on voit si tenaces et si poussées parmi nous. Une autre année de peste réconcilierait toutes ces querelles ; des rapports assez proches de la mort ou avec certaines maladies menaçant de mort écumeraient l'amertume de nos humeurs, feraient disparaître nos animosités mutuelles et nous feraient voir les choses d'un œil tout différent. (Daniel Defoe, Journal de l'année de la peste)

Et deux allusions acerbes àun évènement récurrent, la fuite de la cour, du roi ou du parlement de Londres, en période d'épidémie :

De même que l'on fuyait àprésent loin de la ville, je dois faire remarquer que la Cour était partie de bonne heure, dès le mois de juin, et s'était installée àOxford, où il plut àDieu de la préserver. La maladie n'en toucha, que je sache, aucun membre; mais il faut avouer que jamais on n'en vit le moindre faire montre de reconnaissance, et guère de réformation personnelle, en dépit de tous les avertissements signalant àtous ces gentilhommes — sans entorse àla charité — que leurs vices criants n'avaient sans doute pas peu contribué àattirer ce terrible jugement sur la nation entière. (Daniel Defoe, Journal de l'année de la peste)

In later years, Reading seems to have been regarded as a handy place to run down to, when matters were becoming unpleasant in London. Parliament generally rushed off to Reading whenever there was a plague on at Westminster; and in 1625, the Law followed suit, and all the courts were held at Reading. It must have been worth while having a mere ordinary plague now and then in London to get rid of both the lawyers and the Parliament. (Jerome K. Jerome, Three Men in a Boat)

samedi 27 mai 2006

Back home

Ca y est, je suis rentré, non sans mal... Dur de savoir quel jour ou quelle heure il est... Les photos sont en ligne et je vais me coucher de ce pas !!

jeudi 25 mai 2006

Minneapolis et St Paul, Twin Cities

Depuis trois jours, je suis assidûment la conférence tout en essayant de faire le tour de Minneapolis. Au programme notamment, la visite du Minneapolis Sculpture Garden. Face au Walker Art Centre dû en partie aux architectes Herzog et de Meuron, le jardin a été créé spécialement pour accueillir quelques 55 pièces dont les chefs d'oeuvre Three x Four x Three de Sol LeWitt,

Hare on Bell on Portland Stone Piers de Barry Flanagan (mais si, la couverture de l'Antimanuel de philosophie de Michel Onfray !!),

Spoonbridge and Cherry de Claes Oldenburg,

X with Columns de Sol LeWitt,

Octopus et The Spinner de Calder

et enfin Standing Glass Fish de Frank Gehry...

Dans un autre genre, visite aussi du "Mall of America", effectivement gigantesque, même si l'apparence extérieure et intérieure ne laisse pas présager de sa taille. Par contre, on s'en rend compte quand on s'essaye àfaire le tour ou aux montagnes russes qui trônent au centre !

Aujourd'hui j'ai donné mon speech et le dîner nous a ammené au Science Museum de St Paul qui acueille actuellement l'exposition de corps plastinés de Gunther von Hagen. Impressionnant et ne laissant pas indifférent...

dimanche 21 mai 2006

Premier tour downtown

Ouah... Je rentre de mon premier tour dans Minneapolis et je dois dire que je regrette tous mes préjugés sur cette ville (dont je ne savais rien, en fait). Quelques gratte-ciel osés côtoient des bâtiments faussement d'époque, il y a l'air d'y avoir un public pour les magasins d'art et les librairies anciennces, et on trouve la dose d'endroits branchés et bars àvin pour sortir.

Je suis aussi passé devant la nouvelle bibliothèque municipale, inaugurée aujourd'hui même, superbe!!

 Inaugurée le jour même !!

Sans parler du Mississippi... ne manquaient que le bâteau àaubes et Judy Garland !!

Mississippi river

Arrivée àMinneapolis, MN

Bigre... Me voici arrivé àMinneapolis et le décalage horaire met déjàmon ventre àl'épreuve. Ce n'est pas ce soir que je me gaverai d'hamburgers ! Par contre, la skyline lorsqu'on arrive àMinneapolis en voiture depuis l'aéroport est saisissante. Et je suis content, l'hôtel est downtown, ce qui est rarement le cas avec ces conférences.

Skyline de Minneapolis

Image tout aussi saisissante àl'arrivée àl'aéroport de Chicago : tous les voyageurs ont une boisson àla main et font trois tailles de plus que la moyenne française. La certitude d'être bien aux Etats-Unis. A chaque salle d'attente son écran de télé qui diffuse CNN 24h/24, l'information en boucle en provenant des (toujours mêmes) 4 coins du monde et les fluctutations de la bourse qui défilent. A croire que les américains ne peuvent pas envisager de se retrouver face àeux-mêmes, il leur faut ce sentiment d'être toujours en contact avec le monde, d'en faire partie, voire de le contrôler d'une manière ou d'une autre.

vendredi 19 mai 2006

Minneapolis me voilà!

À nouveau sur le départ, cette fois-ci pour l'autre côté de l'Atlantique, c'est-à-dire le Minnesota, Minneapolis et son célèbre plus grand centre commercial du pays. Cela dit, je n'y vais pas pour le tourisme mais pour le travail. J'essayerai de me faire plaisir quand même...

À dans une semaine !!

P.S. Tiens, j'aime bien ce nom de "Minneapolis", on se croirait dans une ville imaginaire et tentaculaire àla Metropolis...

samedi 13 mai 2006

Imaginales 2006 àÉpinal

Journée passée àÉpinal pour le festival Imaginales des littératures de l'imaginaire. Revu André-François Ruaud, touché deux mots de Gérard Genette àFrancis Berthelot, pris la mesure de l'érudition de Jacques Baudou et Jean-Claude Dunyach, discuté avec le très sympathique Caza (dont j'ai obtenu une dédicace !) et Claude Ecken pour sa nouvelle dans l'anthologie ''Moissons futures''. Raté Didier Conrad, responsable de ce même recueil. Bref, riche journée, et qui m'a fait traverser les belles Vosges...

jeudi 11 mai 2006

Londres, en touristes

Pour cette troisième journée, deux amis nous rejoignent, mon hôte ne travaille pas et c'est donc àquatre que nous embarquons pour Londres après avoir assisté de justesse àla relève de la garde àWindsor.

Relève de la garde àWindsor

Comme d'habitude, je me retrouve àfaire le guide puisque je maîtrise mon Routard sur le bout des doigts. Et le programme est un vrai programme de touriste !! On commence par une ballade dans Covent Garden (ah qu'il est loin le temps de My Fair Lady !!) puis on enchaîne avec un fish & chips et une pinte de bière. Le temps vire àla pluie et nous trouvons refuge àla National Gallery où seul Van Gogh trouve grâce aux yeux de Carole. Quant àmoi, je rejette définitivement Gainsborough pour m'extasier devant Turner, et je me console des fades Nymphéas présentés ici avec ceux vus la veille àla Tate Modern. Devant le musée, le Royal de Luxe s'échauffe et nous manquons de peu leur spectacle de "L'éléphant du sultan"... (photo par Joffley).

Elephant heads towards Piccadilly Circus

Puis sous la pluie, encore et toujours, nous jouons les touristes àCharing's Cross et Trafalgar Square avant de prendre le bus àimpériale pour aller (re)voir la London Tower et revenir. Ces quelques jours s'achèvent et je reprends l'avion le lendemain matin, sans encombre...

Twins

mercredi 10 mai 2006

Londres, de l'East End au West End

Après une soirée au pub et une bonne nuit, me voilàreparti pour Londres, sous un soleil toujours aussi radieux. Après l'arrivée ä la gare de Waterloo (vous remarquerez mon extrême habileté dans l'utilisation des trains anglais !), je remarque un restaurant très carrollien

The Mad Hatter

avant un premier arrêt àla London Tower, que j'imaginais plus haute (un donjon, quoi, puisqu'on y enfermait les prisonniers importants !). La visite est trop chère mais je fais le tour àpied...

Puis direction Whitechapel, dans l'East End, sur les traces de Jack l'éventreur. Je ressens un peu le monde décrit par Jack London dans Le Peuple de l'abîme, sauf que ce quartier toujours populaire s'est ouvert aux immigrants pakistanais, indiens... Pour ce qui est de Jack l'éventreur, je n'ai réussi àretrouver que le lieu du meurtre d'Annie Chapman. Les explication du Guide du routard sont vraiment trop légères, j'aurais dû faire la visite guidée. Malgré tout, je savoure ma halte au Musée de la médecine, qui expose quelques objets ayant appartenu àJoseph Merrick, l'Homme-éléphant.

Je déjeune àWhitechapel puis redescends vers la Tamise et le musée d'art moderne, Tate Modern, malheureusement àmoitié en travaux jusqu'àla fin du mois. Le bâtiment, ancienne usine réaménagée par les architectes bâlois Herzog et de Meuron, est impressionnant.

Tate Modern

J'y reste jusqu'àla tombée de la nuit,

Tamise au couchant

avant de partir pour le West End et Covent Garden, quartier des théâtres et des soirées BCBG. Et je rentre fourbu mais heureux dans mon fief royal.

mardi 9 mai 2006

Londres, de Paddington àla Tamise

Jeudi dernier, premier jour, je quitte mes pénates àWindsor pour m'embarquer en train pour Londres, direction la gare de Paddington.

Puis visite de l'appartement de Sherlock Holmes, 221b Baker Street, plus vrai que nature — tout y est, le moindre détail mentionné par Conan Doyle. Quant au guide, il est incollable, et a su me dire si Sherlock Holmes avait des ruches (réponse : non, il s'est essayé àl'apiculture un unique automne, en 1903).

Le parfait petit chimiste

Enfin, je me rends àpied sur les bords de la Tamise en retraversant le quartier de Paddington, puis Hyde Park, Kensington Garden et la statue de Peter Pan,

Statue Peter Pan

et enfin Chelsea, quartier branché et huppé, aux boutiques de luxe et habitants très chics. C'est l'endroit idéal pour s'arrêter et ne rien faire, dans un chouette parc prévu àcet effet... Et j'ai de la chance, le temps est vraiment de la partie !

Décor parfait pour Meurtre dans un jardin anglais...

J'en avais le pressentiment, j'en suis désormais certain : Londres est une ville où je me sens bien, où je pourrais vivre.

mardi 2 mai 2006

London calling

Je m'envole demain pour Londres. Ce sera la deuxième fois que je mets le pied en Angleterre et la première fois que j'en visite la capitale. Au programme, pas tant de visite effrénées que de ballades dans certains quartiers qui me font rêver (Kensington, Chelsea, East End et West End) et àla recherche d'ambiances àla Hammer, Jack l'éventreur, Peter Pan ou Sherlock Holmes. Il semblerait que c'est un luxe de prendre ainsi son temps àLondres. Ce sont donc quelques jours luxueux que je m'offre !! ;-)

Photo par honan (élégante démonstration de l'effet "tilt shift", qui m'amuse même si certains détestent !!).