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mercredi 29 mars 2006

Cathédrale de Strasbourg (1)

Samedi dernier, visite solitaire de la cathédrale de Strasbourg. Enfin, du portail et de l'horloge astronomique uniquement, le reste est prévu pour une prochaine fois. Pour ce, je m'accompagne de l'excellent livre de Théodore Rieger, trouvable uniquement chez les bouquinistes.

Le portail, donc, est un ouvrage magnifique. Après avoir affronté le vent pour déchiffrer ces nombreux tympans et voussures, je suis impatient de m'attaquer au portail de Notre-Dame de Paris, avec l'aide éclairée mais hermétique du Sieur Esprit Gobineau de Montluisant.

Quant àl'horloge astronomique, c'est un petit chef d'oeuvre, qu'il est tellement plus réjouissant de voir fonctionner en se disant qu'on croit comprendre comment cela fonctionne.

Comment cela est pensé, plutôt, car les rouages nous sont àjamais impénétrables ; Jean-Baptiste Schwilgué, lui, y consacra sa vie.

L'Horloge astronomique est bien plus qu'une simple curiosité ou prouesse technique. Son architecture, ses sculptures et ses peintures en font l'un des sommets de l'art strasbourgeois de la Renaissance. Cependant, par delàsa valeur scientifique et artistique, elle est aussi et peut-être surtout le symbole de la fuite inexorable du temps, de la vanité des choses d'ici-bas et du triomphe de l'éternité.

[photos par Béné]

lundi 27 mars 2006

Plaisir pervers...

Plaisir pervers de l'initié, certains matins sur France Inter à6h45. Juste avant l'intervention d'Isabelle Montrozier, il y a un jingle que je guette avec attention. C'est toujours un air joyeux et dynamique, parfait pour le matin. Et parfois, c'est le jingle suivant, réduit àses premières secondes :

Oui oui, vous avez bien entendu, du rap sur France Inter à6h45 ("Take Care of Business" par Danger Mouse & Jemini)... sans que les auditeurs ne s'en doutent ! Quand je parle de plaisir pervers, c'est rapport àces bourgeois réactionnaires qui rêvent d'interdire le rap, se lèvent avec France Inter et en écoutent àleurs dépens.

Bref, bravo aux habilleurs sonores de France Inter, éclectiques et ouverts, n'hésitant pas àsortir des sentiers battus (pour comparer, faites attention aux habillages des chaînes télé, vous y retrouverez inlassablement les mêmes ambiances : Air, BO de Requiem for a Dream, Télépopmusik, Röyksopp...)

vendredi 24 mars 2006

Sensations, imagination et réalité

Les nouvelles et romans de P. K. Dick qui mettent en doute la nature de la réalité prolongent des interrogations philosophiques anciennes : on pense par exemple àPlaton et son allégorie de la caverne ou àDescartes et son doute systématique. Or ces références sont conscientes chez cet auteur comme le montre ce passage de la nouvelle Le Monde qu'elle voulait :

"Voyez-vous, Larry, je sais une chose que personne d'autre ne sait dans ce monde-ci. Je l'ai apprise quand j'étais petite. Une chose qui…
— Minute. Que voulez-vous dire par "dans ce monde-ci" ? Qu'il y en a de plus beaux ? De meilleurs ? Comme chez Platon ? Que ce monde-ci n'est qu'une…
— Pas du tout !" Allison fronça les sourcils. "Nous vivons dans le meilleur des mondes, Larry. Le meilleur des mondes possibles. (…) C'est mon monde ; il n'appartient qu'àmoi. Avec tout ce qu'il contient. Les gens, les choses… tout y est àmoi. (…) Vous ne saisissez donc pas ? Tout cela est àmoi. Toutes ces choses sont làpour moi, pour mon bonheur exclusif."
Larry s'écarta imperceptiblement. "Ah bon ? Vous savez, comme principe philosophique, ça reste difficile àsoutenir. Je l'admets, Descartes a dit que seuls nos sens nous permettaient de connaître le monde, et que ces sens reflètent notre propre…"

De cette idée nous ne sommes pas loin dans le court mais délicieux roman La Secte des égoïstes d'Eric-Emmanuel Schmitt. Il y met en scène un certain Languenhaert dont la théorie philosophique égoïste soutient que les choses ne sont "qu'en lui, que par et pour lui" :

Ainsi, disait-il, soit que je m'élève jusque dans les nues, soit que je descende dans les abîmes, je ne sors point de moi-même, et ce n'est jamais que ma propre pensée que j'aperçois. Donc, le monde n'existe pas en soi, mais en moi. Donc, la vie n'est que mon rêve. Donc, je suis àmoi seul toute la réalité…

lundi 20 mars 2006

Sol Lewitt

Bernard Lamarche-Vadel, célèbre écrivain et critique d'art :

Sol Lewitt, qui va se donner comme figure de référence de sa vision du monde, le cube, multiplie depuis 30-40 ans toutes les versions possibles de la définition et de l'articulation du cube. C'est lui qui, dans un article en 1965, a été le premier àemployer le terme d'art conceptuel. Il est un chef de l'art minimal, mais aussi le passage entre l'art conceptuel et l'art minimal.

Three X Four X Three, courtesy Walker Art Center

Quant au "Three X Four X Three" ci-dessus (1984), il est au Walker Art Center de Minneapolis, que je compte bien visiter quand j'y serai en mai...

mercredi 15 mars 2006

Le choc des lectures

J'aime quand mes lectures s'entrechoquent, se percutent. Ainsi, après avoir fini La Part de l'autre, biographie uchronique très documentée d'Adolf Hitler, j'ai lu la première partie de la biographie de Fritz Haber, chimiste nobélisé, Juif allemand nationaliste, qui développa les gaz de combat de la première Guerre mondiale — ceux-làmême qui touchèrent Hitler et l'envoyèrent àl'hôpital où sa vie prit le tournant que l'on sait — et le zyklon B de funeste mémoire... En même temps, je regardais en DVD Lifeboat d'Alfred Hitchcock, film de 1944 qui se passe entièrement sur un bateau de sauvetage après le naufrage d'un navire américain, alors que des membres de l'équipage ont recueilli le capitaine du sous-marin allemand qui les a coulé. Ou : qu'est-ce que le mal et d'où vient-il ? Même problématique que dans La Part de l'autre, donc...

Dans quelques jours, en cette période de grippe aviaire, j'attaque un "cycle" sur la peste avec Journal de l'année de la peste de Daniel Defoe, La Peste d'Albert Camus, Le Grand livre de Connie Willis et Les animaux malades de la peste de Jean de la Fontaine !! Petit compte-rendu ici quand j'aurai fini...

samedi 11 mars 2006

1945, 2006

Eva Braun, affalée sur la gauche, dégageait une horrible odeur d'acide prussique. Hitler gouttait, sans vie, son pistolet àses pieds. Il était quinze heures vingt-neuf.

Juste au moment où je termine ma lecture de La Part de l'autre avec ce passage, j'apprends la mort dans sa prison de Milosevic. La littérature a un pouvoir sur le réel toujours étonnant...

mercredi 8 mars 2006

Lost in Oz

Quand je disais que Le Magicien d'Oz imprègne toute la culture populaire (au moins américaine) et qu'il est bon de l'avoir vu ne serait-ce que pour comprendre les clins d'oeil qui lui sont faits... Dans les derniers épisodes de la série Lost (13 et 14 de la saison 2), trois allusions àOz apparaissent : un personnage surnommé Zeke par Sawyer (c'est le nom de l'ami de Dorothy qui devient le lion peureux àOz), un nouveau personnage qui prétend s'appeler Henry Gale (comme l'oncle de Dorothy) et dit être arrivé en ballon (comme le magicien d'Oz)... Seraient-ce des pistes semées par les scénaristes tordus de Lost ? En tous cas, on n'a jamais eu autant d'éléments sans réponses !!

lundi 6 mars 2006

Carnaval de Bâle

Ce matin, àquatre heures, étrange sensation de ne pas être tout àfait réveillé, et pourtant...

Défilé des cliques au son des fifres et tambours et àla lumière des lanternes.

Masques grotesques, ambiance enfantine, musique quasi-militaire : c'est le carnaval de Bâle.

Défilé des cliques au son des fifres et tambours et àla lumière des lanternes.

Et àcinq heures, lorsque les bâlois vont dans les bars manger la soupe àla farine, la tarte àl'oignon et boire, je retourne me coucher...

Cinq heures du matin : au moment de se retrouver dans les bars, les lanternes sont laissées àl'extérieur...

samedi 4 mars 2006

Boule àneige...

Une vraie boule àneige depuis ce matin...

Saint-Louis sous la neige

C'est dans ces cas làqu'on est content d'être au chaud chez soi !!

vendredi 3 mars 2006

Serge Gainsbourg, Boris Vian et Cole Porter

Nous fêtions hier les 15 ans de la mort de Serge Gainsbourg, qui, s'il n'y avait eu Boris Vian, serait probablement resté dans les annales en tant que peintre. C'est en effet en voyant Vian dans son tour de chant aux Trois baudets qu'il abandonna son pinceau pour embrasser son piano.

À peine plus tard, en 1958, lors de la parution du premier disque de Serge Gainsbourg, Boris Vian le chroniqueur salue "une amère et joyeuse réussite". Très vite, il l'invite chez lui et lui confie qu'avec sa technique du rejet et son écriture, il lui fait penser àCole Porter. C'était en 1959, juste avant la mort de Boris Vian.

Gainsbourg a sa carrière lancée, il change de style àchaque album et ce sera bientôt l'immense Melody Nelson. Pour cet album, il collabore avec Jean-Claude Vannier àqui il avoue : "A nous deux, on est Cole Porter."

Gainsbourg/Porter, àvous de juger avec cette sélection subjective de deux chansons écrites par ces génies du phrasé et du rythme. A ma gauche, "Anything Goes" de Cole Porter, écrit en 1934 pour la comédie musicale du même nom et interprété ici par Frank Sinatra (excusez du peu !). A ma droite, "La femme des uns sous le corps des autres" de et par Serge Gainsbourg -- àses débuts.

Boris, Serge et Cole, on vous aime...