À Edimbourg, le campus universitaire est situé au cœur de la ville, réparti entre le bâtiment historique de Old College et un ensemble de maisons georgiennes et de constructions modernes autour de Goerge Square. Les bâtiments modernes portent le nom de leurs mécènes, souvent des anciens élèves à qui la vie a souri et qui paient en retour leur université — pratique très anglo-saxonne. Les maisons georgiennes, elles, abritent chacune un département d'enseignement et de recherche. Avec leurs panneaux juxtaposés, on a l'impression en circulant devant de passer en revue la liste des programmes de l'université.

Mais cette disposition produit un autre effet : en affichant au cœur de la ville ses compétences, et en s'abritant dans d'accueillantes petites maisons, l'université tend les bras aux habitants. Il semble que n'importe quel citoyen qui souhaiterait une réponse à une question en études asiatiques ou neurosciences n'a qu'à franchir la porte pour pouvoir converser avec des spécialistes et des pédagogues.

Ceci représente bien l'université comme réservoir de savoirs mais aussi comme centre de ressources pour la cité. L'unique campus américain que j'ai fréquenté, en Virginie, était bien trop vaste et retiré du monde pour cela. En France, mon expérience de l'université de Strasbourg s'en rapproche mais pas totalement : bien que l'université, historique elle aussi, soit au cœur de la ville, elle dissimule ses savoirs derrière des bâtiments anonymes et souvent labyrinthiques. À Edimbourg, les inscriptions uniformes sur fond bleu qui servent à orienter les étudiants inscrivent en même temps l'université dans la cité.