Pour faire suite à  mon billet sur l'open peer review, je ne peux m'empêcher de souscrire à  cette fine analyse de Joà£o Caraça dans le livre Science et communication (c'est moi qui souligne):

Ce système d'appréciation par les pairs ( ) est le seul pouvant certifier la qualité de l'activité scientifique entreprise. Il est jalousement défendu par les scientifiques qui détiennent ainsi un "monopole" de la capacité de juger de ce qu'est la "bonne" ou la "mauvaise" science.
L'on comprend facilement que devant l'utilisation plus récente de moyens "rapides" de divulgation des résultats, par le biais de la communication électronique ou des conférences de presse, il se pose de véritables questions quant à  sa crédibilité.
Mais évidemment, le caractère anonyme du système d'appréciation par les pairs l'expose aux dérives liées au jeu de pouvoirs dans les communautés scientifiques elles-mêmes ; en fait, certains pairs ont un comportement "impair".
En résumé, le caractère public de la disponibilité des connaissances scientifiques (notons que l'accès à  ces connaissances est uniquement donné à  une partie restreinte de la société, la communauté disciplinaire correspondante) garantit leur validité et permet une évaluation de la qualité, autrement dit, de la valeur de la nouveauté créée par leur circulation, par explicitation de l'opinion des pairs sur cette matière.
Mais nous ne nous faisons pas d'illusions quant à  la capacité de la science à  contrôler le processus de sa publication. Le pouvoir a parfois créé, dans des circonstances bien définies, pour de fortes raisons politiques ou économiques, des entraves à  la libre circulation de connaissances scientifiques, et les maintenant, et en maintenant la communauté scientifique correspondante, isolées pendant le temps jugé nécessaire.
( ) Lorsqu'elle met en jeu directement et clairement la capacité de survie collective, l'activité scientifique montre qu'elle intègre toute la dimension de l'activité humaine réalisée en société : c'est le pouvoir qui a le droit de choisir en définitive, c'est au pouvoir qu'il appartient de décider.