Deux commentaires laissés ici-même nous interpellaient récemment sur la personnalité d'Axel Kahn. Cet homme pourrait constituer un objet d'étude à  lui tout seul, et l'article Wikipédia reflète bien les zones d'ombre et les débats autour de la personnalité numéro 1 (ou numéro 2 après Claude Allègre) de la recherche française !!

Ordonques, il apparaît que ce médecin qui se proclame généticien n'est ni un cador de sa discipline ni une personnalité admirée du milieu scientifique mais bien un carriériste qui a su négocier le virage des médias, de l'éthique (comme mode), de la réputation familiale et de la communication tous azimuts. Les travaux du sociologue Peter Weingart, tels qu'ils sont rapportés par Giovanni Busino dans Sociologie des sciences et des techniques (Que sais-je ?), éclairent de manière intéressante ce phénomène :

La science est une institution stratifiée et sa stratification sociale est basée sur la réputation et la renommée des savants. Plus la notoriété est grande plus on est placé aux points stratégiques des réseaux, là  où la possibilité de communiquer est pouvoir de transmettre, de recevoir, de prendre des décisions, de dire ce qui est pertinent, intéressant, utile et ce qui ne l'est pas.

Pensons en effet aux prix Nobel et autres académiciens...

Cette élite de savants organise la jonction entre la société et la science, perçoit les attentes de la société et les traduit ensuite en évaluations et en attributions, décide de la conformité au paradigme en vigueur, gouverne les institutions scientifiques, conseille le pouvoir et les médias et fait valoir son prestige et son influence au bénéfice de tel projet ou au détriment de tel savant.

Bref, ils façonnent les activités de la communauté scientifique mais ce ne sont plus eux qui la font avancer et encore moins la révolutionnent. Cependant, continue Busino, "la réputation qui a placé tel savant au sommet de la hiérarchie s'effiloche rapidement et le voilà  descendu au rang d'administrateur ou de politicien de la science". Il peut alors se mettre à  raconter n'importe quoi (comme Claude Allègre à  propos du réchauffement climatique)... Axel Kahn est également dans ce cadre là , sauf qu'il a sans doute joué un peu plus de la flatterie que de l'efficacité pour arriver là  où il est.

Alors, à  quand Axel Kahn à  l'Académie des sciences ? Eléments de réponse dans le prochain billet ;-)