Jean Sivardière, lecteur du Monde 2, a pris sa plume la semaine dernière (31 décembre 2005) pour écrire à  son hebdomadaire et défendre les couloirs de bus parisiens. Ceux-ci, affirme-t-il, peuvent aider à  "venir à  bout de la marée automobile dans des délais raisonnables", le temps étant compté puisque "la crise pétrolière est proche et le réchauffement climatique s'aggrave".

Si la première affirmation est avérée (l'horizon 2050 étant une échéance probable — facile à  garder en mémoire), la seconde devrait faire bondir tout citoyen suffisamment informé des débats scientifiques de notre époque ! En effet, les scientifiques ont rassemblé un faisceau de preuves montrant que depuis le XXe siècle, les activités anthropiques ont contribué à  augmenter la température moyenne de la terre — via notamment l'effet de serre. Après quantité de débats (qui continuent), les experts sont désormais relativement d'accord pour parler de réchauffement climatique, avec toutes les précautions afférentes dues au manque de recul, à  la difficulté de faire d'une corrélation un lien de cause à  effet, à  la sémantique sous-jacente et à  l'incertitude des modélisations et mesures. Alors, aller jusqu'à  affirmer que ledit réchauffement climatique s'aggrave est infondé scientifiquement et ne peut être qu'une hypothèse gratuite en l'état actuel des connaissances et des possibilités de la science... Edit : Premier billet, première erreur, mea maxima culpa : on constate bien une accélération de l'élévation de la température moyenne du globe depuis les années 1980... (source : La Recherche de janvier 2006, p. 13). La remarque de ce lecteur était donc justifiée si l'on considère que ceci équivaut à  une aggravation du réchauffement climatique.