J'ai souvent défendu l'idée, ici ou ailleurs, que le Web en entier devient une source importante d'information scientifique — ou, plus exactement, une source vers laquelle se tournent préférentiellement les profanes pour obtenir des informations ponctuelles d'ordre scientifiques, surtout lorsque celle-ci est liée à  des controverses de société et que l'information sur la science nourrit le désir de s'informer. Alors, à  nous de faire en sorte que la "meilleure" information possible soit à  leur disposition.

Via le blog "Framing Science", je (re)découvre une enquête du Pew Institute qui me donne raison : 20% des sondés américains (internautes ou non) expliquent qu'ils utilisent Internet comme source principale d'information sur la science (contre 41% pour la télévision), ce qui commence à  faire beaucoup !

Mais voilà , c'est bien le désir de s'informer qui constitue le plus gros obstacle :

  • 65% des américains sondés qui ont eu connaissance d'information sur la science par Internet s'étaient connectés pour autre chose ;
  • 78% de ceux qui ont eu connaissance d'information sur la science par Internet se décrivent comme "très" ou "assez" informés des nouvelles découvertes scientifiques, contre 58% des internautes.

On voit donc le rôle que joue le hasard et les prédispositions (goût personnel) dans l'acquisition d'information scientifique sur la toile !

Une des solutions pour attirer vers la science consiste alors à  faire du sensationnel, jouer sur le registre de l'émotion, comme dans l'exemple du reportage de Canal+ sur les OGM qui a récemment mobilisé l'attention. Ou à  parler de la science autrement, par l'art, par l'humour... afin de décloisonner les catégories selon lesquelles M. X s'intéresse au tiercé et pas aux sujets scientifiques et Mme Y à  la politique et pas à  l'actualité technologique. Mais rien ne remplacera la prime accordée à  la conscience du citoyen, qui seule développera sa compétence (pour paraphraser Jean-Marc Lévy-Leblond) ! Et cela grâce à  la démocratie technique, qui le fait venir aux problématiques scientifiques en l'invitant de plein droit à  y mettre son nez.