Un séminaire de recherche à  l'université Louis-Pasteur, Strasbourg :

  • un chercheur > Dans cet article, Nancy Tomes n'annonce son plan qu'à  la toute fin de son introduction. Introduction qui fait 7 pages…
  • une chercheuse > …et qui est si riche en références bibliographiques qu'on croirait qu'elle a voulu justifier la parution de son article [sur la consommation des biens de santé entre 1900 et 1940] dans une revue d'histoire générale [au lieu d'une revue d'histoire de la médecine].
  • le premier chercheur > Ou ce sont les rapporteurs qui ont insisté pour qu'elle se livre à  ce travail historiographique…

Un peu plus tard :

  • moi > A propos du fait que l'article soit très programmatique mais peu étayé par des études de cas précis, j'ai été marqué par l'épisode de l'étude sur la syphilis de Tuskegee (p. 542). Une affaire que je ne connaissais pas et dont j'aimerais savoir plus mais c'est un très mauvais exemple dans ce contexte, quand Tomes veut montrer la manière dont les noirs ont été exclus de la consommation ordinaire de biens de santé !
  • le professeur > En effet. Aujourd'hui, on ne peut plus faire ce genre de recherches aux Etats-Unis sans consacrer un passage aux questions ethniques. J'ai l'impression qu'elle l'a fait ici pour anticiper les réactions des rapporteurs, mais sans rapport finalement avec le fond de son article.

On savait déjà  que les commentaires des rapporteurs après soumission d'un article scientifique conduisent parfois à  des concessions illogiques ou antagonistes. On savait aussi que l'auteur d'un article a tendance à  intégrer les contraintes de sa communauté pour que son article soit accepté puis lu. En voici un (bel) exemple ici. Difficile après cela de juger de la qualité "intrinsèque" d'un article (ou en tous cas de ce qu'un chercheur a voulu vraiment dire) indépendamment de son contexte de publication…