Comment le retard vient aux Français
15
avr.
2008
La France est en retard sur les Etats-Unis
, il faut combler le retard de notre recherche
, nous avons pris du retard
: voilà ce que les déclinologues répètent de façon tellement récurrente qu'on pourrait s'étonner, au moment où nous entrons dans le XXIe siècle, que la France ne soit pas déjà larguée par le reste de l'Occident. En fait, cette rhétorique n'est pas innée mais largement produite selon des normes et des contextes particuliers comme le montre Julie Bouchard dans un livre qui vient de paraître et un article pour Futuribles disponible sur son site internet (sur lequel je vais m'appuyer dans ce billet).
Julie Bouchard constate d'abord que la rhétorique du retard est indissociable de l'idéologie du progrès, depuis le XVIIIe siècle déjà . Ainsi de Claude Bernard, faisant la promotion de sa nouvelle médecine expérimentale : Je leur montre la voie nouvelle et je leur dis : suivez-là , car sans cela vous serez en retard
. Le retard est alors conçu comme une atteinte à la science elle-même, comme une anomalie dans le fonctionnement régulier de la science
et devient inadmissible dans la mesure où la dynamique du progrès n'est pas qu'interne à la science mais soutenue à la fois par les scientifiques et par la société qui lie pour partie et implicitement les progrès autonomes de la science au progrès de la société toute entière que ce soit en termes de bonheur, de richesse, de santé publique, etc.
Mais le retard peut également se voir comme une traduction du fait que si la science avance, elle ne le fait pas indépendamment d'autres disciplines scientifiques ou d'autres aspects de la société. On lit par exemple dans le troisième rapport du Commissariat général du Plan (1958-1961) que les progrès de la recherche médicale sont liés à ceux de la biologie, de la physique, de la chimie, de l'électronique, etc.
Et les responsables du Plan de noter dans l'exercice suivant (1962-1965) que tout retard constaté dans une branche doit rapidement être comblé, si l'on ne veut pas tôt ou tard gêner la progression de l'ensemble
. Cette interdépendance, on peut la voir comme un attribut de la modernité scientifique
. Et puisque la science doit bénéficier à la société, on trouve dans la même série de rapports ce type d'arguments : Il s'agit de rattraper ce retard, de combler des lacunes et, d'une façon générale, de donner à la science française les moyens intellectuels et matériels nécessaires pour lui permettre de faire face à ses responsabilités envers l'économie et la défense nationale.
Etrangement, le retard temporel est souvent fondé sur une comparaison géographique, étant entendu qu'un écart négatif observé entre régions ou nations doit être atténué
. Cette évidence ne va pas plus de soi quand on regarde les précédentes acceptions de la notion de retard, absolument pas fondées sur la comparaison entre nations. Il semble qu'on peut la faire remonter à Jean Monnet et les années 1945, sachant qu'elle prendra son essor dans les années 1960 en même temps que la pratique de la comparaison internationale dans le champ politique ou des sciences sociales. C'est aussi la période où l'Union soviétique n'est plus l'horizon de la France, remplacé par les Etats-Unis, qui deviennent le principal indicateur du retard de la France. Le thème du "science gap" relève alors d'un argumentaire magnétisé, d'un côté, par le "dynamisme" américain érigé en "exemple" et, d'un autre côté, par la "menace" de la "colonisation économique" de l'Europe par l'Amérique.
C'est aussi le moment où le recours aux statistiques internationales sur la recherche et la technologie, comme celles de l'OCDE, devient systématique : l'argument du retard peut désormais se chiffrer, comme ici :
On peut avoir une idée de cette insuffisance de la recherche forestière en France en comparant les moyens qui lui étaient affectés en 1957 par différents pays. USA, 1 chercheur pour 250 000 ha de forêts exploitables ; Suisse, 1 chercheur pour 100 000 ha de forêts exploitables (…). Il est donc nécessaire de réorganiser et de développer au cours des années qui viennent la recherche forestière, afin de rattraper, dans la mesure du possible, le retard qui vient d'être constaté.
Un dernier type de retard est celui de la règle politico-administrative, conçu comme un écart négatif entre la réalité et les objectifs fixés dans un cadre administratif ou managérial
, qui monte en puissance depuis la construction de l'Espace européen de la recherche. Il en va ainsi du retard pris par le Ve Plan, dont la dénonciation est aussi celle des carences gouvernementales, ou du retard pris sur l'agenda de Lisbonne autour duquel se cristallisa en partie le mouvement "Sauvons la recherche".
Finalement, ce n'est pas malgré le retard mais avec lui que se construit le progrès scientifique et technique en France. L'argument se retrouve en effet à l'origine de certaines politiques de la recherche en France, car la rhétorique du retard consiste non seulement à énoncer, mais aussi à dénoncer un état de fait pour justifier un ensemble d'actions, de décisions, de revendications.
Et pour cela, c'est bien à quatre "régimes de normativité" qu'elle emprunte cahin-caha : celui du progrès de la science, celui de l'interdépendance, celui de la comparaison géographique et celui du management.
Commentaires
Il me semble que vous oubliez un aspect tout à fait dévastateur de la problématique du retard. En effet, le « retard » en France est avant tout un problème politico-administratif. La perception d’un retard met en branle le système politico-administratif dont l’action se traduit le plus souvent par une paralysie du système. Un des éléments de cette paralysie est justement l’idéologie du retard à combler, qui place les chercheurs qui obtiennent les moyens en situation de « suiveurs » obligatoires. L’innovation est obligatoirement bannie parce qu’elle ne s’inscrit pas dans cette logique. C’est un peu comme si on finançait les artistes pour qu’ils recopient les toiles de van Gogh.
Pour résumer la situation, dans tous les domaines où des crédits importants sont nécessaires, l’innovation française est piteuse. En biologie et médecine, la France est à la traîne de l’innovation (pas de prix Nobel depuis plus de 28 ans, ça commence à être sérieux). Les découvreurs éventuellement nobélisables (non, je ne parle pas de moi) n’ont aucun poids politique par rapport aux directeurs de grands projets suiveurs et voués à l’échec. La politique de pilotage omniprésente depuis des décennies et présentée aujourd’hui comme le nec plus ultra n’est jamais évaluée, ce qui n’aide pas aux remises en questions : Y-a-t-il eu une évaluation des programmes thérapie génique, cellules souches, vaccination sur le SIDA ?
Sur le SIDA, pourtant l’histoire parle d’elle-même : en 1982, un petit groupe de médecin français contacte un directeur de laboratoire de Cochin pour lui demander de rechercher un rétrovirus dans le ganglion d’un malade. Ce dernier les envoie sur les roses et les médecins s’adressent alors à Luc Montagnier de Pasteur. Rapidement, le virus est identifié et la France est à la tête de la recherche sur le virus du SIDA. Puis le pouvoir politique s’en mêle, crée une agence de recherche sur le SIDA dont la direction est confiée….. au directeur du laboratoire de Cochin. La position de la France sur le domaine du SIDA a rapidement chuté. 10 ans après la politique de cette agence n’était pas évaluée, mais la revue américaine Science s’est fendue d’un article critique qui a fini par aboutir au changement de directeur.
Les pouvoirs publics ne nous demandent pas seulement de travailler sur des domaines de santé qu’ils considèrent comme prioritaires au gré des actions de lobbying scientifico-médiatique, mais ils nous demandent d’utiliser les technologies qu’eux considèrent comme appropriées afin de combler le « retard technologique ». Le drame est que l’argument le plus solide aujourd’hui auprès des politiques pour faire financer la recherche est celui du « retard ».
Je rejoins assez woody sur cette histoire de "suiveur", c'est très vrai.
Sinon, dans cette rhétorique, il y a aussi l'idée qu'il n'y a qu'un seul choix possible : un seul système de recherche, mais aussi une seule science (celle qui est faite ailleurs et qu'on ne fait pas). En d'autres termes, il y a un désir d'uniformisation qui est très curieux quand on y pense, vu que la recherche devrait être le domaine de diversité source d'innovation.
Merci, c'est tres clair et eclairant !
woody > Le retard comme
, oui, cela rejoint tout à fait ce qu'écrit Julie Bouchard.woody et Tom > Intéressante cette idée de suivisme, qui semble absente de sa réflexion. Ou pas, car quand tu dis que
, cela correspond à son passage sur le retard comme dès lors que l'on voit dans le progrès une ligne droite, un sentier unique. Et le premier arrivé a gagné ! Une notion, donc, qui semble au moins remonter à Claude Bernard…Chaque gouvernement a sa rhétorique pour justifier davantage d'investissements dans ceci ou cela (pas uniquement la science). Au Canada, comme on n'a jamais été une puissance mondiale, on peut difficilement utiliser l'argument du "retard" que nous serions en train de prendre sur les Américains, mais en tant que (petit) voisin, le pays utilise abondamment l'argument de "l'exode des cerveaux".
A peu près tous les 10 ans, des statisticiens ou des chercheurs en sciences sociales tentent de contrer cet argument, ou du moins de démontrer que la "fuite" n'est pas si abondante que la propagande le prétend, rien n'y fait: l'argument est devenu routinier, et en bout de ligne, il conduit sur la même voie d'évitement que votre argument du "retard": il faut imiter ce que "l'autre" fait, il faut faire "aussi bien" que lui, au moins dans certains domaines... les plus lucratifs, de préférence.
@ Pascal Lapointe:
Je ne comprends pas l'argument : les chercheurs canadiens sont sensibles à un meilleur salaire pour travailler dans le même continent dans un pays plus chaud. Cela n'a rien à voir à la problématique du retard. La seule question est, pour les universités canadiennes, jusqu'à quel salaire elles peuvent monter pour les conserver.
anon > Si les chercheurs étaient si sensibles aux arguments matériels que vous avancez, alors les chiffres devraient vous donner raison et être unanimement acceptés... Ce n'est pas le cas, sans doute parce que la question de l'exode des cerveaux au Canada est aussi construite que celle du retard en France, transportant son lot de présupposés et de performativité...
@Enro
Non, il y a bien départ des meilleurs (relisez l'article) "Selon les directeurs d'unités qui ont répondu à l'enquête, 75 % des professeurs qui ont quitté comptaient parmi les 20 % meilleurs de leur unité. Dans plusieurs cas, il s'agissait de vedettes montantes ou d'étoiles déjà brillantes au firmament de la recherche." Les universités US ne paieraient pas plus pour un chercheur canadien tout venant. Il y a deux types de solutions: soit on augmente la paye de ceux qu'on veut retenir, soit on considère que les chercheurs "stars" ne sont pas si importants que ça. Rien à voir pour moi, dans tous les cas, avec la problématique du retard qui est une construction bureaucratique plus spécifiquement française.
http://www.enroweb.com/blogsciences/index.php?2008/03/14/203-et-si-latour-etait-determine-par-le-contexte-politique-francais
@anon l'article que vous citez est un article d'un journal d'université, pas nécessairement une source à considérer comme définitive. Pour mesurer le problème tel que le voit le chercheur en question, Benoît Godin, il faudrait retourner à la source. Celui-ci conclut que si on prend tous les paramètres en compte -les chercheurs qui partent versus ceux qui arrivent, le Canada étant lui aussi un pays d'immigration- et si on distingue les chercheurs de premier cycle universitaire de ceux du niveau doctorat ou post-doctorat, "l'exode" devient une vue de l'esprit.
Qu'il ait raison ou non importe peu: l'important, c'est que c'est une vue de l'esprit qui est extrêmement utile à ceux qui veulent justifier des fonds supplémentaires dans les domaines qu'eux jugent lucratifs. Au même titre que ceux qui, chez vous, invoquent le "retard français".
@Pascal Lapointe Je suis d'accord avec vous, il y a probablement de la manipulation, et même certainement si l'argumentaire est: nos chercheurs partent à l'étranger, c'est parce que vous ne me donnez pas assez d'argent, à moi. Cette argumentation a cours en France également. Mais la problématique du retard est bien plus dramatique que cela, puisqu'elle ne se contente pas d'indiquer que les salaires doivent suivre, mais que la recherche aussi doit suivre.
Mais c'est exactement ce que disent ceux qui invoquent "l'exode des cerveaux"! Croyez-vous qu'ils se contentent de dire:
? Allons donc, les relations publiques sont mieux travaillées que ça! :-)Perso, je m'en rejouis, s'ils ouvrent plus de postes fixes mieux payes, je cracherais pas dessus (c'est pas trop la mode en ce moment).
Par contre, cette thematique du sois disant retard et du sois disant manque de performance de la recherche, ca m'em.erde, car ca nous amene a copier un modele americain en le poussant potentiellement a outrance, et a concentrer les financements sur des thematiques et des projets bien particuliers, bien peu diversifies, et bien peu originaux.
Alors que bon, faut pas pousser non plus, on sait faire de la recherche, on a mine de rien pas mal de decouvreurs, et on sait justement etre tres performants en recherche fondamentale, sur des thematiques nouvelles, originales... Et justement, si on est largue face a une puissance de travail enorme, on aurait plutot interet a se specialiser dans les champs qu'elle delaisse plutot que d'essayer desesperement de faire de la conccurence au risque de gaspiller de precieux fonds pour tenter de faire ce que d'autres font deja mieux.
'fin bon, je suis toujours tres sceptique face aux analyses de la recherche et de ses rapports a la societe, mais sur ce point la effectivement, c'est vraiment sensible.
Puis c'est pas tout ca, je suis en retard moi...
@Ryuujin
Mais le manque de performance est une réalité en sciences de la vie et en médecine. Et est une conséquence de la problématique du retard, puisque l'investissement ne se fait que dans les domaines déjà connus (le fameux pilotage de la recherche). Lisez ce que j'ai écrit plus haut.
J'ai du mal a y voir un manque de performance du travail de recherche ; il me semble qu'il est performant, mais mal employe, mal oriente. Et parler de manque de performance a un effet pervers ; cela donne l'impression que le probleme se situe au niveau du travail fourni. Quant les gens lisent dans la presse comme ca a ete le cas il y a quelques mois que la recherche Francaise ne manque pas de credits, mais d'efficacite, je pense que la majorite en comprends que le probleme se situe a l'echelle du chercheur. Cette formulation est ambigue.
A Ryuujin
La performance, c'est très simple. On voit combien d'argent on met et ce qu'on retire. Par contre, si l'on conclut que si ceux qui publient le plus sont les meilleurs, on se trompe (et volontairement, voyez à qui le crime profite), car il s'agit seulement de ceux qui ont tous les moyens.
C’est pourtant facile à comprendre. Il n’y a pas eu un prix Nobel français en Médecine depuis 28 ans. En comptant deux à trois Nobel par an, ça fait très faible. Alors, vous allez me dire, oui, mais le prix Nobel est biaisé en faveur des US. Bon, mais il y a quand même eu une vingtaine d’Européens a l’avoir eu, dont certains venant de pays n’investissant pas de manière importante dans la recherche, pendant que la France n’en avait aucun. Zéro, c’est quand même très peu pour un pays qui se targue de piloter la recherche. Ou peut-être ceci est la cause de cela.
Je vais vous expliquer comment ça marche, le pilotage : un mandarin influent va quémander des sous auprès du pouvoir politique en se basant sur une étude publiée par des américains dans Science ou Nature et relayée par les journaux grand public. Son argumentaire est le suivant : si vous me donnez beaucoup de sous, je ferais mieux. Il obtient plein d’argent, peut embaucher plein de chercheurs, publie plein d’articles qui n’en font pas un scientifique internationalement reconnu mais sont suffisants pour lui assurer une place prépondérante et durable dans le paysage quasi-immobile de la recherche française, alors que la performance de l’investissement financier et humain dans son laboratoire en termes de découverte ou de brevets n’est pas évaluée.
Un exemple détaillé : Axel Kahn et la thérapie génique
Axel Kahn n’occupe pas une place importante dans la hiérarchie de la recherche française au début des années 80 quand les premiers essais controversés de thérapie génique par Martin Cline ont lieu puis sont discutés largement dans les journaux. Mais il est très présent dans les médias grâce à son frère Jean-François et, ce qui ne gâte rien, il est adhérent au parti socialiste. Il voit très vite que la thérapie génique est un moyen de faire financer la recherche en biologie moléculaire. Manque de bol, on est en France : ce qui est donné à Pierre est enlevé à Paul. Très rapidement, il concentre d’énormes moyens (il finit sa carrière avec un laboratoire de 600 personnes) et prudemment il se contente de faire de la thérapie génique chez la souris. Les crédits obtenus pour la thérapie génique lui servent également à financer des travaux n’ayant qu’un rapport lointain avec cette thématique (c’est un des grands problèmes du pilotage : personne n’y croit vraiment mais les gros labos s’en sortent en ayant d’autres activités, tandis que les petits labos doivent disparaître ou consacrer leur activité à l’objet du pilotage (puis disparaître).
Aujourd’hui, plus de 20 ans après, les résultats de la thérapie génique, toujours encore médiatisée, restent piteux. Il est difficile de dire s’il y a eu plus de survies que de décès liés à ce traitement ! Dans le même temps, de multiples réussites non médiatisées ont été réalisées, mais les chercheurs français qui travaillaient dans les domaines en question ont dû s’arrêter faute de crédits. Axel Kahn, lui, même s’il n’a pas obtenu de reconnaissance internationale après avoir consommé et surtout malencontreusement orienté vers la thérapie génique un grand pourcentage des crédits français, a été nommé président de l’Université Paris V par le président Sarkozy (sans doute reconnaissant d’avoir été traité d’eugéniste par Axel Kahn dans le journal Marianne).
Anecdote amusante, en 2004, Axel Kahn était, avec le mouvement Sauvez-la-Recherche, en tête de la fronde contre le pilotage de la recherche, alors qu’auparavant c’est à lui que l’on doit les phrases mémorables suivantes : « On a donné un statut protecteur sans jamais utiliser la contrepartie de la protection qui comporte des contraintes, à savoir que les chercheurs sont au service du public. Dans leur vécu, les chercheurs sont protégés mais pensent n’être au service de personne. Or, être fonctionnaire, cela peut signifier, si la République décide qu'il faut créer un centre de séquençage avec cent fonctionnaires dans les métiers de la recherche, que l’on sera muté dans ce centre. Cela veut dire que l’on impose un poste de travail à un fonctionnaire qui a accepté d'y déférer en contrepartie de la supériorité qu'on lui a reconnue. C’est ce point de vue que j'ai défendu au CODIS et auprès de Philippe Lazar. »
http://picardp1.ivry.cnrs.fr/Kahn.html
Les jeunes chercheurs créatifs qui sont condamnés à faire des manips répétitives et sans intérêt apprécieront.
Axel Kahn a visiblement compris ce que le statut de haut fonctionnaire impliquait : l’impunité complète.
Les propos d'Axel Kahn m'ont laissé sur le derrière. Décidément, ce type-là me paraît de plus en plus sympathique.