Le Royaume-Uni, ainsi que les Etats-Unis, ont un genre médiatique particulier qui est la revue des livres. New York Review of Books pour les uns, Review (supplément au Guardian du samedi) pour les autres, cet exercice intellectuel connaît un succès croissant en France qui tente de l'inculquer dans notre culture à  travers le site Nonfiction.fr (désormais également une revue papier), le magazine Books (également un site web) etc.

Ces parutions sont de vrais bouillons de culture. Des intellectuels et écrivains prennent le temps, sur plusieurs pages, d'y développer un sujet totalement mineur, totalement anecdotique mais excessivement passionnant. On y trouve de belles plumes, soit que les articles sont signés par le prix Nobel d'économie Amartya Sen, l'écrivain Irvine Welsh ou le scientifique Richard Dawkins, soit qu'il y est question d'Iceberg Slim ou de Le Corbusier.

C'était le cas dans le numéro du 14 mars de la Review, où Richard Mabey dissertait sur un phénomène tellement british : le succès, depuis 60 ans, d'une collection de livres naturalistes couvrant tous les genres animaux et tous les écosysèmes des îles britanniques. Un auteur y fut plus fameux que les autres, Niko Tinbergen (prix Nobel), mais tous réussirent à  faire aimer aux Britanniques leur faune et leur flore dans un mélange d'érudition scientifique et de style littéraire. L'article vaut le détour et donne envie de se plonger dans cette collection New Naturalist, si significative d'un pays.