Je retiens plusieurs choses du débat public organisé par Vivagora jeudi dernier. Sur la forme :

  • il n'est jamais facile de modérer/animer un tel débat, et de trouver le bon équilibre entre didactisme et échange d'idées, tout en évitant le dialogue de sourds ;
  • il y a le problème des participants qui contestent le sujet et/ou les termes même du débat ;
  • il est difficile de se tenir au sujet du débat, celui-ci ayant en l'occurence débouché sur "Nanotechnologies, quels choix technologiques pour quelle société ?" alors qu'il s'agissait du thème général des six séances de débat.

Sur le fond, j'ai été horrifié par la prétention des scientifiques et chercheurs invités ("Je maîtrise le sujet"), alors que la science est une école de l'humilité et de la patience. Etonné aussi, par le décalage entre leur discours naïf ("La science ne promet rien, voici ce que nous faisons concrètement dans nos laboratoires") et leur comportement (les promesses étant le fond de commerce qui garantit les bourses de recherche, l'intérêt des politiques etc.).

Après avoir assisté à  un tel débat et avoir vu la démocratie scientifique en action, il est frappant de tomber par hasard sur ce communiqué de Cordis :

L'on ne dispose pas, pour le moment, de preuves suffisantes pour dire si les nouvelles applications des nanotechnologies dans le secteur agroalimentaire seront bien acceptées par les consommateurs. Toutefois, l'expérience tirée des aliments génétiquement modifiés laisse penser que convaincre les consommateurs des mérites de techniques alimentaires qu'ils ne comprennent pas pleinement pourrait représenter un défi considérable. (C'est moi qui souligne)

N'est-il pas rétrograde et naïf que de croire encore à  une science qui ne viendrait que d'en haut, distribuée par des chercheurs tout-puissants à  un public ignorant qu'il faudrait absolument éduquer ?