Voilà  six mois que j'anime ce blog spécialisé, en sus de mon blog de tous les jours "Enroweb". Six mois qui m'ont permis d'évoquer les nombreuses approximations entendues et lues dans les médias sur la science, les biais de certaines associations luttant contre la "technoscience" (OGM, pesticides, nucléaires…), et les divers mouvements qui ouvrent la science vers le public (accès libre aux résultats de la recherche, blogs, open peer-review…). Mais en filigrane, j'ai beaucoup évolué dans ma conception des relations science-société, depuis ma première déclaration d'intention.

Toujours convaincu que la culture scientifique doit prendre une place plus grande dans notre culture et celle des journalistes en particulier, je considère que les associations citoyennes spécialisées comme le MDRGF doivent aspirer au "zéro fautes" en matière de science. En contrepartie, je me suis rendu compte de la nécessité de faire participer les citoyens aux grands choix et décisions en matière de science et technologie. Et j'ai réalisé, en suivant ce débat affligeant sur le site Futura-sciences, que cette évidence est loin d'être partagée par des scientifiques encore largement réticents. Si bien que j'ai adhéré récemment à  Sciences citoyennes, à  titre d'observation pour l'instant.

Finalement, alors que j'étais convaincu en janvier que moi, scientifique, allait délivrer des cartons jaunes et rouges aux pseudo-scientifiques, je me sens de plus en plus dans la position du passeur ou médiateur de culture. L'enjeu, ici, est de réconcilier un pays avec sa recherche. D'établir un nouveau contrat social entre des citoyens et la recherche scientifique. Pour reprendre un passage du passionnant livre de Joà£o Caraça, Science et communication :

La nécessité de divulguer les résultats et d'autres évènements scientifiques, ainsi que de faire connaître au public les opinions et les interrogations des scientifiques, le besoin d'évaluer les impacts des grands projets technologiques et, surtout, d'analyser les progrès scientifiques en termes d'implications futures, sont réels, urgents et sérieux. L'opinion publique, les segments spécialisés de la population, les acteurs et les agents économiques et politiques ne peuvent pas être étrangers ni s'aliéner des grandes questions de la science, pour la science, concernant la science. L'élargissement et l'approfondissement de la culture scientifique est une tâche primordiale dans toutes les sociétés qui souhaitent pouvoir continuer d'être avancées.

En conclusion, je ne peux que vous inviter à  continuer à  visiter ce blog qui continuera à  offrir du contenu intéressant (je l'espère) et peut-être d'évoluer... Et je m'empresse de modifier ainsi le sous-titre de mon blog : "Pour une science ouverte et des citoyens éclairés" !