Quelques nouvelles un peu décousues, il y a sûrement des oublis importants que j'essayerai de rattraper lors du prochain opus.

En mai dernier, un éditorial de Nature incitait les chercheurs à  partager et ouvrir plus les cahiers de laboratoire à  leurs collègues, ce qui est parfois crucial en cas de querelle de priorité ou de fraude. Pour cela, il faut des cahiers bien tenus, compréhensibles, à  jour, accessibles, etc., ce que les institutions scientifiques promeuvent déjà  largement. Et l'éditorial de conseiller le passage aux cahiers électroniques, pérennes (quoique...), plus automatisés et intercompatibles. Pas mieux. Sauf que je me demande si ce n'est pas moins propice à  la prise de note "fulgurante", à  la compilation de données de sources hétérogènes et à  la sérendipité... Le cahier de labo électronique, aide ou handicap à  la recherche et à  la découverte ? Voilà  un beau sujet de thèse de sociologie des sciences, pour lequel il faudrait lire cet article de Frederic L. Holmes ;-)

A Stanford, une personne aucunement affiliée à  l'université et sans raison d'être là  assistait depuis 4 ans à  des séminaires de physique, utilisait les bureaux réservés aux doctorants et post-docs, avait son propre casier et s'était peut-être même procuré la clé pour accéder aux locaux en dehors des horaires d'ouverture. L'administration refusait d'agir, écoutant les explications d'Elizabeth Okazaki (une SDF ?) qui prétendait être une invitée (visiting scholar) venue des humanités, cherchant à  offrir une perspective interdisciplinaire sur la théorie des cordes (en prétendant notamment travailler avec un de ses plus fameux théoriciens, Leonard Susskind). Cette squatteuse, que d'aucuns appellent une "groupie" de la science, a finalement été exclue du campus quelques jours après que l'imposture a été dévoilée par le Stanford Daily !

Et du côté des éditeurs scientifiques :

  • BioMed Central vient de lancer une nouvelle revue en accès libre : le Journal of Medical Case Reports. Comme son nom l'indique, elle publie des cas médicaux, ce qui comble un manque du côté de la littérature biomédicale. En fait, il semble que cette revue n'aurait pas pu exister dans le "paradigme commercial" de la publication scientifique : en rapportant simplement des cas médicaux isolés, elle s'adresse à  une audience de médecins qui publie peu et cite peu à  son tour ! Or dans le cas présent, manque de citations (et faible facteur d'impact/viabilité commerciale) ne signifie pas manque d'intérêt…
  • Nature vient de mettre à  disposition des articles qu'il a publié sur le réchauffement climatique, en accès libre, sur un portail dédié : http://www.nature.com/climate (avec d'autres contenus également)
  • le même Nature lance un nouveau service innovant, Nature Precedings, sous la forme d'un site Internet. Il s'agit d'aider les chercheurs à  publier leurs résultats préliminaires en chimie, biomédecine (pas mal de bioinformatique pour l'instant) et sciences de la terre (pour à  la fois prendre date et pouvoir être cité ultérieurement) et de les discuter, grâce à  un système de vote, de tags et de forum. Bref, ça offre en quelque sorte à  la fois les services d'un blog et d'un serveur de pré-publications -- je suis curieux de voir si l'utilisation en sera aussi fructueuse que ce métissage le laisse l'espérer.
  • Nature et Science refusent les soumissions au nouveau format Microsoft Word 2007, incompatible avec leur flux éditorial. C'est ça aussi les formats propriétaires...