Chronique britannique 2 : la science à la télévision
19
mar.
2009
Samedi 7 février, 20h00, je zappe à la télévision en quête d'un film à regarder en ce début de soirée et je tombe sur un documentaire du grand vulgarisateur David Attenborough, racontant pour le grand public les tenants et les aboutissants de la théorie de l'évolution.
Dimanche 15 février à 11h50, je zappe à nouveau et je tombe sur l'émission cinéma de Jonathan Ross, qui raconte le tournage en cours du téléfilm Creation produit par la BBC. Dans le rôle du grand Charles, Paul Bettany, et dans celui de Mme Darwin... sa femme à la ville, Jennifer Connelly. Du beau monde pour une production à suivre !
Dimanche 15 mars, 18h45, je zappe toujours et je tombe sur un documentaire parlant de Thomas Huxley (le "bulldog de Darwin") et montrant comment la fertilisation croisée de deux plants engendre une progéniture plus robuste et fertile qu'une auto-pollinisation. Il s'agit d'un épisode de la série Jimmy Doherty in Darwin's garden, co-produite par la BBC et l'Open University, qui se propose de marcher sur les pas de Darwin
.
Mardi 17 mars, l'heure de se mettre à table, en passant d'un chaîne à l'autre je tombe sur un numéro de la série documentaire "Darwin's Dangerous Idea" consacré aux usages politiques de la théorie darwinienne. Le titre de la série est un hommage à Daniel Dennett mais elle est présentée par Andrew Marr, un Ecossais !
Et ce n'est pas tout, de nombreuses autres émissions et reportages sont prévus dans les semaines et mois à venir. Certes, nous sommes l'année Darwin et le cher homme était anglais. Mais ça n'explique pas tout, car la science abonde à la télévision britannique de toutes façons ! On ne s'étonnera alors pas que je me sente si bien ici mais on risque de ne pas me croire si j'affirme que finalement, je ne regarde presque pas la télévision !
Commentaires
Merci, info utile. Mais tu as oublié de citer sur quelles chaines... j'avais étudié un peu la science à la télé en UK il y a quelque temps: la plupart était diffusée sur BBC4 (autour de 0,5% de audience share), et sur BBC 2 grace à Attenborough (autour de 7%) (ATTENTION, chiffres peut être anciennes, à vérifier). Est il encore le cas? Le bon message devient alors: viva la capacité d'investir massivement sur les niches. Mais le mauvais reste: quelle est la "mobilité culturelle" entre les niches? Comment l'intensifier (dans les deux sens, bien entendu)? Il faut aussi se souvenir que Attenborough à dirigé les programmes de la BBC (et était quelque chose comme directeur/fondateur de BBC2): il n'y a pas beaucoup de pays ou un scientifique de formation à le droit de diriger un outil si important comme la télévision d'état!
@Matteo : Mes exemples proviennent uniquement des chaînes BBC1 et BBC2. En cliquant sur les liens vers les émissions, on voit très bien les programmes de diffusion et rediffusion, avec une très forte perméabilité entre ces deux chaînes. Je ne suis pas un expert du paysage audiovisuel britannique mais clairement, autant de documentaires diffusés en prime-time sur la première chaîne publique du pays (BBC1), c'est presque incroyable...
Tu as remarqué que je parle de 3 documentaires mais aussi d'un téléfilm biographique actuellement en tournage qui apparaissait pour l'occasion dans l'émission cinéma du dimanche. On est en plein dans cette culture scientifique pervasive et "non contrôlée" que tu aimes tant ! ;-)
La BBC a toujours été une référence, en sciences mais aussi en information (et en théâtre filmé, musique télédiffusée, émissions d'humour...). Et ça date de bien plus longtemps que ça, dès la préparation de la seconde guerre mondiale, à la radio, le parti a été que la qualité et la vérité pouvaient s'imposer d'elles-mêmes tandis que les TV nationales de la plupart des pays partent du point de vue que le bon peuple n'a pas besoin qu'on lui farcisse la tête avec la complexité du monde. Par ailleurs le darwinisme est très à la mode en grande bretagne, cf. la popularité d'un Richard Dawkins. Même si la BBC n'a plus les mêmes moyens financiers, il semble qu'une culture de la qualité de maintienne. Je me demande si la culture scientifique des britanniques est bonne pour autant ou si ces questions ne concernent qu'une toute petite portion de la population.