La science, la cité

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Chronique britannique 8 : les deux cultures

C'est un étrange spectacle que donnait la semaine dernière l'émission "University Challenge", l'équivalent de notre "Questions pour un champion spécial Grande écoles". Face à face, deux universités londoniennes, University of the Arts London (dont furent diplômés Alexander McQueen, Ralph Fiennes, Alan Rickman, Lucian Freud...) et Imperial College London (où Fleming découvrit la pénicilline). Le présentateur, d'ailleurs, s'est fendu d'une allusion à CP Snow et les deux cultures en ouverture de l'émission. Et les questions, à part quelques exceptions, étaient clairement spécialisées -- soit scientifiques, soit artistiques.

Quelques exemples de questions posées :

  • scientifiques : quelle est la charge de l'ion ferreux ? Quelle partie du corps désigne la formule 2/2 1/1 2/2 3/3 ? Quel scientifique français a donné son nom au point où en petit corps est au repos relativement à deux corps plus gros ?
  • artistiques : Modernista et Sezessionstil sont les noms espagnol et autrichien de quel style artistique ? Publié entre 1843 et 1846, Modern Painters est l'oeuvre de quel critique d'art ? Our Lady of the Flowers et The Miracle of the Rose sont la traduction de romans de quel écrivain ?

On dit que la culture scientifique est peu répandue dans la population. Mais à votre avis, les scientifiques ont-ils plus de connaissances en art et littérature que les artistes n'ont de connaissance en science, technologie et médecine ?

Voici le résultat : les scientifiques ont répondu juste à 4 questions sur 17 en art et littérature ; les artistes, eux, ont répondu juste à 11 questions sur 24 en science. La culture scientifique n'est donc pas si étrangère à des artistes. Du coup, ce sont eux qui ont remporté la qualification (215 points vs. 95). Un coup dur pour Imperial College London qui a remporté le trophée deux fois déjà, alors qu'University of the Arts London participe pour la première fois !

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Chronique britannique 2 : la science à  la télévision

Samedi 7 février, 20h00, je zappe à  la télévision en quête d'un film à  regarder en ce début de soirée et je tombe sur un documentaire du grand vulgarisateur David Attenborough, racontant pour le grand public les tenants et les aboutissants de la théorie de l'évolution.

Dimanche 15 février à  11h50, je zappe à  nouveau et je tombe sur l'émission cinéma de Jonathan Ross, qui raconte le tournage en cours du téléfilm Creation produit par la BBC. Dans le rôle du grand Charles, Paul Bettany, et dans celui de Mme Darwin... sa femme à  la ville, Jennifer Connelly. Du beau monde pour une production à  suivre !

Dimanche 15 mars, 18h45, je zappe toujours et je tombe sur un documentaire parlant de Thomas Huxley (le "bulldog de Darwin") et montrant comment la fertilisation croisée de deux plants engendre une progéniture plus robuste et fertile qu'une auto-pollinisation. Il s'agit d'un épisode de la série Jimmy Doherty in Darwin's garden, co-produite par la BBC et l'Open University, qui se propose de marcher sur les pas de Darwin.

Mardi 17 mars, l'heure de se mettre à  table, en passant d'un chaîne à  l'autre je tombe sur un numéro de la série documentaire "Darwin's Dangerous Idea" consacré aux usages politiques de la théorie darwinienne. Le titre de la série est un hommage à  Daniel Dennett mais elle est présentée par Andrew Marr, un Ecossais !

Et ce n'est pas tout, de nombreuses autres émissions et reportages sont prévus dans les semaines et mois à  venir. Certes, nous sommes l'année Darwin et le cher homme était anglais. Mais ça n'explique pas tout, car la science abonde à  la télévision britannique de toutes façons ! On ne s'étonnera alors pas que je me sente si bien ici mais on risque de ne pas me croire si j'affirme que finalement, je ne regarde presque pas la télévision !

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Blogs scientifiques ou pseudo-scientifiques ? (2)

Un article d'opinion publié sur le site de la BBC, écrit par Richard Ladle (chercheur et responsable du Master Biodiversity, Conservation and Management à  l'Oxford University), revient sur l'explosion des blogs traitant d'environnement et constate qu'en effet, peu sont fiables. Heureusement, on constate qu'ils sont vus ainsi et représentent même, selon un sondage BBC/Reuters, la source d'information d'actualité en laquelle le public a le moins confiance.

Evidemement, le résultat de ce sondage ne suffit pas. Richard Ladle encourage les spécialistes et experts à  bloguer sur leurs thèmes favoris — rapprochant ainsi la science et les citoyens et rétablissant l'équilibre avec les blogs pseudo-scientifiques —... tout en donnant à  ces derniers deux clés pour savoir quelle confiance accorder :

  • vérifier les données : des démonstrations scientifiques solides reposent sur une information provenant de sources reconnues et disponibles librement tandis que des argumentations biaisées ou fausses sont souvent fondés sur des données de sources secondaires, voire sur aucune donnée du tout...
  • tenir compte du lexique : une argumentation boursouflée d'hyperboles masque probablement un manque de compréhension ou d'information fiable.

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