La science, la cité

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Mot-clé : Le Monde

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Rentrée littéraire sous le signe de la science

Si comme moi vous suivez d'assez loin la rentrée littéraire, voici une bonne raison de vous y intéresser cette année : la multitude des ouvrages qui prennent comme thème, héros ou prétexte, un motif scientifique. Grâce au Monde, qui a mis le doigt sur ce phénomène, en voici une petite liste :

  • Peste & choléra de Patrick Deville au Seuil retrace l'histoire d'Alexandre Yersin, découvreur du bacille de la peste
  • dans Mécaniques du ciel, Tom Bulloughs prend comme héros le père de l'astronautique moderne, Constantin Tsiolkovski
  • le premier roman de Yannick Grannec, La déesse des petites victoires (éd. Anne Carrière), sera consacré à Kurt Gödel
  • Cédric Villani prend la plume dans Théorème vivant (Grasset) pour expliquer la genèse de sa fameuse démonstration
  • Olivier Dutaillis évoque dans Le jour où les chiffres ont disparu le moyen de combattre la tyrannie des chiffres
  • dans La théorie de l'information chez Gallimard, Aurélien Bellanger met en scène l'histoire des télécommunications et l'avènement de la net-économie en France.

Dans les prochains jours, vous lirez sur ce blog le compte-rendu de lecture du livre de Cédric Villani par un chercheur en mathématiques, puis par moi. Et, si tout se passe comme prévu, une recension du livre de Patrick Deville Peste & choléra. Restez branchés !

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RPIST, Twitter et tutti quanti

Je serai mardi à Nancy pour les Rencontre des professionnels de l'information scientifique et technique, et c'est la première fois que j'aurai l'occasion de présenter le C@fé des sciences à un public de documentalistes et apparentés. Un public qui se met à découvrir et apprécier notre communauté (de l'ENSSIB qui nous cite dans sa brochure REPERE aux bibliothèques du Centre d'économie de la Sorbonne et de l'université d'Angers qui parlent de nous sur leur blog en passant par des documentalistes ou formateurs de l'université de Bretagne occidentale et de Centrale Lyon qui "favoritent"[1] une présentation antérieure sur les blogs de science ou encore des centres de documentation qui nous incluent dans leur portail Netvibes), et j'en suis ravi — j'espère donc quand même apporter quelque chose de plus à cette occasion ! Mes diapositives sont déjà en ligne sur le blog de l'association.

Le temps passé à cette nouvelle présentation m'a manqué pour écrire sur ce blog mais j'ai une série intéressante (que dis-je, passionante !) dans les tiroirs, restez donc branché. D'autre part, je suis devenu accro à Twitter donc n'hésitez pas à m'y suivre pour bénéficier d'informations et ressources en temps réel.

Je signale par ailleurs que j'ai commis un billet chez nos voisins de la Planète à idées, où j'évoque brièvement la manière dont le blog commence à structurer ma pensée. J'espère que Twitter ne va pas à son tour structurer ma pensée, car là je risque de sombrer dans l'épilepsie !

Enfin, je serai demain (samedi) après-midi au Forum Science, recherche et société organisé par Le Monde et La Recherche (avec une accréditation presse, merci aux organisateurs !) — si vous me croisez avec mon badge du C@fé des sciences, n'hésitez pas à entamer la discussion !

Notes

[1] C'est vrai ça, comment on dit en français ?

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Principe de précaution

Depuis qu'il a été adossé à  la Constitution de la République, et même avant, le principe de précaution est partout. Il est invoqué parfois à  bon escient et souvent à  mauvais escient, quand il s'agit de justifier une posture sceptique ou de prévention vis-à -vis du progrès scientifique et technique. Rappelons donc comment ce principe de précaution est défini dans la Charte de l'environnement :

Art. 5. - Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à  la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à  l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à  la réalisation du dommage.

Or quand les médias parlent de principe de précaution à  propos de la grippe aviaire, on est loin de ce cas de figure. Comme le faisait remarquer un lecteur du Monde dans le courrier des lecteurs du numéro du samedi 25 février 2006 :

(...) Vu les connaissances que nous avons sur cette épizootie et potentielle épidémie, il semble bien que nous ne soyons plus dans le domaine de la "précaution", comme pour les OGM ou même la transmission à  l'homme des prions de la vache folle, mais dans la "prévention" (sans "principe") pure et simple. Va-t-on nous écrire : "Il faut appliquer le principe de précaution pour traverser la rue" ?

Car le danger est de faire perdre son sens à  ce concept fort en l'employant à  tort et à  travers. Justement, la Mission d'animation des agrobiosciences basée en Midi-Pyrénées organise un débat le 5 avril prochain sur ce thème, à  la Maison Midi-Pyrénées de Toulouse. Vous y êtes tous invités !!

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OGM et santé, de la psychose aux faits

Le Monde nous apprend que le projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés a été rendu public aujourd'hui. Le journaliste Hervé Kempf écrit notamment ceci :

Dans son état actuel, le [projet de loi] laisse donc entendre que [les analyses toxicologiques menées sur les animaux] pourraient être confidentielles. Or, certaines d'entre elles, rendues publiques grâce à  un arrêt de la justice allemande, semblent indiquer que des OGM soulèvent des problèmes biologiques chez les rats. (c'est moi qui souligne)

Que retient-on de la dernière phrase mise en gras ? Que les OGM sont dangereux pour la santé. Mais quel fait y apprend-on ? Strictement rien ! Les OGM soulèvent des problèmes sur les rats, bien. Mais quel type d'OGM ? Quel genre de problèmes ? Réversibles ou non ? A partir de quelle dose et fréquence d'ingestion ? Sous quelle forme d'ingestion ? Plus encore, est-ce que ces problèmes sont liés à  leur nature même d'OGM ?

Lorsque l'information est si lacunaire, est-ce vraiment de l'information ? Est-ce que cela n'alimente pas plutôt certaines psychoses sans verser de l'eau au moulin des faits et faire preuve de pédagogie ?

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