Pour la première fois, en août 2001, la publication par le MDRGF d'une étude tout à  fait officielle de la direction de la santé de la Commission européenne a ébranlé le public français: on y lisait que la moitié des fruits, légumes et céréales consommés en France contenaient des résidus de pesticides, dont 8% à  des doses supérieures aux limites maximales admises. "Ce chiffre est sans doute supérieur à  l'état réel de contamination moyenne des aliments, car les analyses ont ciblé des produits à  risque, mais il est révélateur d'une tendance", souligne François Veillerette. (source)

Sans revenir ici sur la distinction entre limites maximales de résidus (LMR) et dose journalière admissible (DJA), laissons-nous aller à  quelques considérations statistiques. M. Veillerette, président du MDRGF, affirme que malgré une étude basée sur un échantillon non représentatif, ce résultat de 8% de dépassements de LMR démontre une "tendance". Ce qui semble intuitif (quelle que soit la manière dont on constitue l'échantillon, plus on trouve de dépassements de LMR plus il doit y en avoir dans la population globale) n'est pas vrai statistiquement. Même une tendance doit s'appuyer sur un échantillonnage fiable, ce qui n'est pas le cas ici. Sans échantillon représentatif, on ne peut rien inférer concernant la population initiale. De plus, une "tendance" se mesure dans le temps et non à  un instant "t". Critère qui n'est pas non plus satisfait ici... Attention, donc, à  ne pas faire dire aux statistiques ce que l'on voudrait qu'elles disent...