Un documentaire relance la controverse sur le climat
25
mar.
2007
Aperçu chez Matthieu, un début (?) de dissémination virale pour ce documentaire sceptique vis-à -vis du réchauffement climatique, "The Great Global Warming Swindle", déjà vu 450 000 fois sur Internet et largement blogué.
Voici les éléments qu'il avance :
- le GIEC serait un panier de crabes ultra-politisé, peu honnête et loin d'être consensuel ;
- le réchauffement climatique est devenue une industrie qui ne peut plus se dédire, au risque de menacer l'emploi et la crédibilité de milliers d'experts et consultants ;
- l'augmentation de la concentration de CO2 n'est pas synchrone du développement industriel, et a dans le passé toujours suivi la hausse de températures plutôt que précédé ;
- contrairement aux modèles et prédictions, l'augmentation de la température s'observe plus à la surface de la terre que dans la troposphère ;
- l'évolution des températures est extrêmement corrélé avec les taches et le vent solaires, plus qu'avec le CO2 (cf. graphiques à 33'44'') ;
- le GIEC a été mis en place par Margaret Thatcher pour soutenir son virage vers le nucléaire ;
- les modèles climatiques ne valent que ce que valent leurs hypothèses, au premier rang desquelles l'idée que le CO2 est responsable du réchauffement ;
- la publicisation des résultats scientifiques biaise les recherches vers ce qui est intéressant, ce qui change, ce qui va dans le sens des tendances etc. ;
- le GIEC a déjà censuré des affirmations gênantes (57'28'') ;
- l'Afrique pâtit des soi-disant politiques de développement durable interdisant les énergies fossiles et promouvant l'éolien ou le solaire.
On voit donc un pot-pourri d'arguments très divers, mais qui tapent à certains endroits qui font mal : accuser le GIEC d'être politique, bien qu'évident, choque toujours le grand public et les scientifiques eux-mêmes ! Et accuser les militants écologistes d'être contre-productifs en Afrique fait également mal. De fait, les réactions des scientifiques (cf. RealClimate ou Climate Change Denial) répondent aux arguments scientifiques, et non à ces dernières critiques. Surtout, le réalisateur Martin Durkin rassemble une belle brochette de chercheurs qui abordent chacun un des arguments, laissant croire qu'eux-mêmes sont d'accord entre eux sur la totalité : ce qui est loin d'être évident vu la nature essentiellement réductionniste de la science ! Et le tout sans contradicteur : la polyphonie, qui est à la base du journalisme, a disparue.
Alors, la controverse relancée ? Etonnamment, elle est relancée dans la société civile. Car ce documentaire diffusé sur la chaîne britannique Channel 4 le 8 mars est destiné au grand public — tout sauf un moyen traditionnel de faire de la science ainsi que l'avaient déjà montré à leur insu Allègre et Galam. Sans connaître les forces à l'œuvre en coulisses, on peut constater qu'amener la controverse dans le public n'est qu'un moyen de susciter le débat pour éventuellement faire fléchir les politiques internationales — car quel intérêt s'il s'agit juste de dire "on vous ment" ? Preuve du rôle central du public, que l'on retrouvait déjà dans la vidéo sur le maïs OGM MON863…
Commentaires
un autre documentaire
du sur mesure pour Enro... ;-)
http://c2so.ens-lsh.fr/article.php3?id_article=107
blop > Il s'agit en effet de la vidéo dont je parlais dans mon compte-rendu du colloque du CNRS. Hors-sujet, mais merci pour le lien ;-)
bon alors je me permets de continuer avec le hors sujet
http://www.liberation.fr/vous/emploi/243344.FR.php
mais elle est où la controverse là ?? comme titre j'aurais plutot mis: "un documentaire douteux tente vainement, à coup d'arguments périmés et réchauffés, de relancer la soi-disante controverse sur le climat"... ps: "faire fléchir les politiques internationales": en l'occurence, il s'agirait meme simplement de les empecher de voir le jour...
Alex > Je ne sais pas lequel, de mon titre ou du tien, est le plus exact ! ;-) Néanmoins, je reconnais avoir largement basé mon titre sur la perception que j'ai de l'affaire, sans doute assez biaisée par le buzz Internet (même si la presse britannique aussi s'en empare). Mais c'est précisément ce qui en fait l'intérêt, comme pour la vidéo du maïs MON863 : comment des arguments éculés et des informations pas bien fraîches peuvent d'un coup "prendre" parmi le grand public. Pour parler un peu en sociologue, on n'est pas loin de la question de savoir comment un problème devient un "problème public" (cf. les travaux de Joly et Marris pour l'exemple du problème des OGM)… Et c'est une question loin d'être simple…
Attention, sujet tabou !!! Un réchauffement de 0,2°C depuis 1990. 1990 correspond au déploiement du réseau gsm. Pic de chaleur en 2006, un pic vers le haut qui ressort fortement de la tendance pourtant déjà nettement à la hausse depuis 1990. 2006 correspond au déploiement mondial du réseau 3G, à des fréquences plus hautes et similaires à celles d'un four à micro-ondes. Pure coïncidence ? Ce qui est irradié dans un four à micro-ondes ne s'échauffe-t-il pas ? L'irradiation provoquée par le réseau est certes plus faible que dans un four, mais contrairement à ce dernier, elle est permanente et omniprésente. Nous nous trouvons tous, contre notre gré ou pas, utilisateurs ou pas, dans un gigantesque four à micro-ondes. Les antennes-relais irradient en permanence : 1) l'atmosphère, contenant de l'eau 2) le sol; rappel de la découverte de Planck : tout corps irradié s'échauffe 3) les êtres vivants; l'augmentation de chaleur est pour eux doublement insupportable : nous sommes soumis à la fois une augmentation de la température et à une irradiation directe aux micro-onde des antennes-relais et réseaux sans fil domestiques.
Pourquoi 95 % des gens ricanent-ils lorsqu'on leur dit que leur gsm et les réseaux sans fil sont en train de les tuer ? Parce que ceux-ci ne tuent pas tout de suite, et parce qu'ils ne tuent pas tout le monde en même temps... Il y a aussi, pour les accompagner, des ricanements plus forts, pour être sûrs de bien être entendus : ceux des industriels de la télécommunication, et ceux des pouvoirs politiques (ministres de la santé). Ceux-ci pourraient bien rire jaune bientôt...