La science, la cité

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Et les maths ?

Selon Francis Rumpf[1], les revues Nature et Science publient des articles dans tous les domaines de la recherche fondamentale à  l'exclusion des mathématiques.

Pourquoi pas les mathématiques ? Autant le titre de la revue Nature peut expliquer un contenu orienté vers les sciences naturelles (en gros : biologie, physique, chimie), autant la revue Science semble sans restrictions (et couvre en effet un éventail assez large de disciplines). Pourquoi donc ne pas publier d'articles de mathématiques ? On pourrait penser que cette discipline fonctionne différemment et pourtant, la communication des résultats se fait de la même façon par des revues scientifiques.

Dans leurs instructions aux auteurs, les deux revues ne formulent aucune restriction de ce genre. Nature demande juste que les articles soient originaux, extrêmement importants et puissent intéresser un lectorat interdisciplinaire. Alors, pourquoi pas les mathématiques ?

Si vous avez une hypothèse (ou une explication avérée), j'aimerais la lire. D'avance, merci !

Notes

[1] Francis Rumpf (1994), "Panorama de l'édition scientifique" in Francis Agostini (dir.), Science en bibliothèque, Editions du cercle de la librairie, pp. 163-192

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Des arrondis comme ça nous chante !

En déambulant par hasard sur les sites de militants pour la cause animale et contre l'expérimentation sur les animaux, je tombe sur une page consacrée au très critiqué et controversé centre de recherche Huntingdon Life Sciences (HLS).

L'article marque les esprits mais c'est un passage douteux sur le plan scientifique qui a retenu mon attention :

Des employés admettent qu'ils ne donnent pas les bonnes doses de produits chimiques : soit ils se trompent dans la pesée, soit ils arrondissent pour aller plus vite. Dans le pire des cas, l'erreur est au niveau d'une décimale. Ce qui revient à  dire que l'animal reçoit dix fois trop ou dix fois trop peu de produit.

Déjà , "erreur au niveau d'une décimale" ne veut rien dire : une décimale est n'importe quel chiffre à  droite de la virgule, qui peut donc être aussi bien un chiffre des dixièmes, centièmes, millièmes etc. Mais prenons le cas le plus défavorable, un arrondi à  l'unité (passage de x décimales à  aucune). Si les scientifiques en question font les mêmes types d'arrondis que vous et moi et tous les chercheurs, comme nous avons appris en 6ème, le principe est le suivant :

  • tronquer le nombre pour ne conserver que la partie entière, située avant la virgule
  • augmenter le chiffre des unités de 1 si le chiffre des dixièmes suivant vaut au moins 5 ou le laisser identique si le chiffre suivant est strictement inférieur à  5.

Dans ce cas, l'erreur la plus grave se produit quand on arrondit par excès et que le chiffre des dixièmes valait 5. Par exemple, on arrondira 3,5 à  4. Mais alors, c'est une erreur de 0,5 unités qui se produit !! Rien à  voir avec une multiplication par dix, qui dans notre exemple donnerait 35 !

D'ailleurs, ça se saurait si un arrondi pouvait multiplier les quantités par dix. On aurait enfin une explication au miracle des noces de Cana de la multiplication du pain et du poisson : les évangélistes avaient juste arrondi les volumes de vin et les quantités !! :-D

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Accélération de la montée des eaux : vraiment ?

Voici ce qu'affirmait Jean-Marie Pelt dans "CO2 mon amour" sur France Inter, samedi 22 avril, à  propos du réchauffement climatique et de la hausse du niveau des mers :

Actuellement, les satellites nous permettent de mesure la montée [des eaux], qui est de 0,2 mm/an ; ça fait 20 cm/siècle. Mais c'est plus qu'au siècle précédent où c'était 15 cm. Et c'est plus qu'au siècle avant où c'était 10 cm. Donc il y a une tendance à  l'accélération !

Deux erreurs :

  • 0,2 mm/an ne fait pas 20 cm/siècle mais 2 cm/siècle. Il doit donc s'agir de 2 mm/an ;
  • le calcul montre que la hausse relative de 10 à  15 cm est de 50% et la hausse de 15 à  20 cm de 33%. Il ne s'agit donc pas d'une accélération mais d'un ralentissement !! En valeurs absolues, l'augmentation n'est pas non plus en accélération mais constante avec +5 cm/siècle. Ceci n'enlève rien à  l'inquiétante hausse observée, mais ne justifie pas un discours erroné...

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